Marseille. Elle est Mam’zelle Nitouche à l’Odéon – Julie Morgane : « Je n’aime pas les fins d’histoires… »

Publié le 22 janvier 2020 à  9h18 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

A la scène, Julie Morgane aime se produire aux côtés de Grégory Juppin lui aussi artiste lyrique touche à tout. Ce dernier possède de belles qualités de photographe et signe ce portrait de Julie Morgane.
A la scène, Julie Morgane aime se produire aux côtés de Grégory Juppin lui aussi artiste lyrique touche à tout. Ce dernier possède de belles qualités de photographe et signe ce portrait de Julie Morgane.
Qui mieux que Julie Morgane aurait pu incarner Mam’zelle Nitouche, cette pensionnaire du couvent des Hirondelles qui va devenir chanteuse à succès en suivant les cours du soir de l’organiste Célestin qui, la nuit venue, se transforme en Floridor, compositeur à succès de chansons légères ? Car s’il en existe une qui, depuis sa plus tendre enfance, n’a eu de cesse de vouloir brûler les planches en amusant son monde, c’est bien elle. Il faut dire qu’elle était plutôt prédisposée à vivre cette passion puisque, fille de Michèle Mellory (artiste lyrique, directrice artistique) et de Renaud Sorel (artiste lyrique et metteur en scène), parents fort attirés par l’humour et la comédie, elle était, comme elle le dit souvent en riant, «tombée dans la marmite» de fort bonne heure, embrassant son premier rôle dès l’âge de 4 ans. On commence tôt chez les saltimbanques ! «Enfants, mon frère et moi nous retrouvions souvent sur scène pour jouer des petits rôles. Mais lui était moins accro. Aujourd’hui il est présentateur-animateur scientifique ; une autre forme de spectacle… » Malicieuse, ses yeux pétillent lorsqu’elle parle de son enfance: «J’ai toujours su que je voulais être sur scène. Et même si mon amour pour les animaux m’a fait envisager, un temps, de devenir vétérinaire, j’ai obtenu un CAP de couture pour avoir l’assurance de travailler dans un théâtre. Puis à l’âge de 50 ans, mes parents ont commencé à pratiquer l’équitation. Je peux donc fréquenter la scène tout en bichonnant des chevaux.» Depuis plus de quinze ans, Julie Morgane sillonne les routes et laisse vivre les multiples facettes de son talent au cœur des théâtres, petits ou grands. «C’est vrai que je travaille énormément en province ; je ne voulais pas être bloquée à Paris.» Tout comme elle a refusé de se «spécialiser» dans une discipline artistique ; opérette, opéra, comédie musicale, humour, danse, écriture forment son quotidien. « Je refuse de me mettre dans une cage. La spécialisation est un mal français ; pour moi, un artiste est censé toucher à tout. Avant, il y avait des classes lyriques qui étaient dirigées par des artistes ; on y apprenait tout, un peu comme dans certains cours de comédie musicale. Aujourd’hui c’est le culte de la voix et de la technique. Mais chanter c’est avant tout interpréter, non ? » La jeune femme, il faut l’avouer, a un faible pour la fantaisie et l’opérette. «En fait, l’opérette c’est la grand-mère de la comédie musicale et être fantaisiste, toucher à tout, c’est ce qui se rapproche le plus de l’opérette.» Une chose est certaine, si l’opérette n’existait pas, il faudrait l’inventer, pour Julie Morgane ; elle y excelle. «Dans les années 1980/1990 on a traité l’opérette de façon un peu vieillotte. Aujourd’hui je suis persuadée qu’on peut amener un nouveau public dans les salles en abordant le genre de façon différente. Il faut s’inspirer de la télé, du Net pour le moderniser sans le dénaturer… » En 2010, elle était recrutée à Marseille au casting de «La Belle Hélène», son premier contrat dans une grande maison. Depuis elle revient régulièrement avec plaisir à Marseille, un peu comme deux autres célébrités de sa ville de naissance, Boulogne sur mer, Jean-Pierre Papin et Franck Ribéry, connus dans une autre discipline où, parfois, des fantaisistes se donnent aussi en spectacle. «A chaque fois, lorsque j’arrive à Marseille, c’est un peu comme si je rentrais à la maison. Il existe un vrai esprit de troupe et une transmission de qualité d’une génération à l’autre. Puis c’est rare de pouvoir travailler pendant quinze jours sur une production. Je remercie Maurice Xiberras, pour sa confiance renouvelée.» Pour deux représentations à l’Odéon de Marseille, Julie Morgane est Mam’zelle Nitouche. «Une jeune fille qui est tout sauf gnangnan ; c’est une artiste née. Je suis heureuse de pouvoir travailler sous la direction de Carole Clin qui est une merveilleuse metteure en scène dans cette nouvelle production avec de nouveaux décors. C’est vraiment un rôle très agréable à chanter.» 90% de son temps, Julie Morgane le consacre à son métier ; et les 10% qui restent, elle les passe à l’écriture de courts métrages, sketchs et autres spectacles… «J’écris même une vraie comédie musicale, mais c’est un secret », lâche-t-elle en souriant. Avant de conclure: «Je n’aime pas les fins d’histoires… » C’est peut être pour cela qu’elle n’a de cesse de renouveler la sienne pour notre plus grand plaisir.
Michel EGEA
Pratique. Mam’zelle Nitouche, opérette de Hervé, les 25 et 26 janvier à
14h30 à l’Odéon de Marseille, 162, La Canebière. Réservations : 04 96
12 52 70 – Plus d’info et réservations odeon.marseille.fr

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