Marseille. Explosion des inscriptions aux Restos du Cœur

Publié le 25 novembre 2022 à  7h49 - Dernière mise à  jour le 13 décembre 2022 à  11h35

Les Restos du Cœur sont habitués à une progression des bénéficiaires, globalement linéaire depuis des années. Mais ce ne sera pas le cas en 2022. «On assiste à une explosion des besoin», affirme Alain Evezard, président des Restos du Cœur des Bouches-du-Rhône. Queue de la Covid, hausse des produits de consommation courante, de l’énergie, des carburants… Ceux qui parvenaient à s’en sortir antérieurement n’y arrivent plus.

les Restos du coeur connaissent une explosion des inscriptions (Photo Joël Barcy)
les Restos du coeur connaissent une explosion des inscriptions (Photo Joël Barcy)
Alain Evezard:
Alain Evezard:

Près de 20% d’inscriptions en plus

«Un homme est venu s’inscrire. Il ne voulait pas demander de l’aide. C’est son médecin qui lui a imposé. Il ne mangeait plus qu’un repas tous les deux jours faute de moyens», raconte avec gravité Alain Evezard. Elle témoigne de la situation critique dans laquelle se trouve nombre de personnes qui doivent choisir entre se chauffer, se déplacer ou se nourrir. «Ça va être une année difficile. A Marseille on tourne actuellement autour des 15% d’augmentation mais on devrait approcher les 20% à la fin des inscriptions. C’est une notable explosion des chiffres», s’inquiète le responsable des Restos des Bouches-du-Rhône qui précise « On va, c’est certain, passer la barre des 4 millions de repas servis dans le département ». Familles monoparentales, retraités, étudiants représentent la masse des bénéficiaires »

Il faut pousser les murs

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 90 tonnes de nourriture distribuées chaque semaine en 2021 mais «on sera à 120 tonnes cette année. Heureusement on avait anticipé ce risque d’inscriptions massives au regard de la conjoncture», assure Alain Evezard. Pour faire face à cet afflux de denrées, il a fallu pousser les murs et restructurer l’intérieur des chambres froides de l’entrepôt des Restos. «Il va falloir aussi trouver des bénévoles supplémentaires pour préparer ces 30 tonnes hebdomadaires supplémentaires et des chauffeurs pour les distribuer», note Alain Evezard qui précise: «Pour Marseille ça va mais dans les petites villes où les transports en communs sont plus rares des bénévoles mettent en avant le coût de l’essence et limitent leur présence. On ne peut pas leur en vouloir» ». Ils sont 1 650 pour les Bouches-du-Rhône.

Face à cette affluence et des besoins toujours plus criants, Les Restos des Bouches-du-Rhône vont essayer d’ouvrir le samedi matin à Marseille pour répondre notamment aux étudiants et aux travailleurs précaires. Ils cherchent aussi trois locaux pour ouvrir d’autres centres de distributions dans le centre-ville et les quartiers Nord de la cité phocéenne. Des denrées très rares à trouver.

Reportage Joël BARCY Plus d’info: restosducoeur.org

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