Marseille: Jean Nouvel dessine la Calanque du bien-vivre au cœur de Saint-Just

Publié le 11 juillet 2017 à  22h12 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h57

Avec la pose de la première pierre de la résidence «La Calanque» à Marseille, dans le quartier Saint-Just (13e), par François Fontès, Président d’Ametis Groupe et des Ateliers Jean Nouvel, Bertrand Barascud, Directeur général d’Ametis groupe, directeur général d’Ideom, Président d’Ametis Paca, Jean Nouvel et en présence de nombreuses personnalités, c’est un projet fort qui voit le jour, alliant qualités architecturale, environnementale et sociale, dû à l’architecte Jean Nouvel. Un projet mixte de 546 logements, îlot de verdure inspiré des calanques marseillaises. A proximité du noyau villageois, du Dôme et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, cette résidence intergénérationnelle, se veut penser autour du bien vivre.

«La Calanque» dévoile une silhouette à la densité maîtrisée, renforcée par l’omniprésence du végétal (Golem image)
«La Calanque» dévoile une silhouette à la densité maîtrisée, renforcée par l’omniprésence du végétal (Golem image)
La Calanque à proximité du noyau villageois de Saint-Just, du Dôme et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône (Golem images)
La Calanque à proximité du noyau villageois de Saint-Just, du Dôme et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône (Golem images)
Vue intérieure Ideom/ Nouvel
Vue intérieure Ideom/ Nouvel

«Créer un paysage pour l’habiter. Le sculpter sous le bleu du ciel, avec des rochers souvenirs de calanques, avec des pins doués pour l’escalade. Mais aussi pour le protéger : derrière la courbe d’un grand mur bleu, loin des nuisances, il cultivera son secret», décrit l’architecte Jean Nouvel lorsqu’il imagine ce projet d’envergure.
Accession libre, résidence familiale en locatif aidé, logements en accession sociale à la propriété (PSLA), résidence hôtelière à vocation sociale, résidence pour jeunes actifs et logements locatifs intermédiaires constituent les éléments de ce programme qui offrira dès le dernier trimestre 2019, lors des premières livraisons, une nouvelle dynamique pour ce quartier. «Nous sommes fiers de poser la première pierre de ce projet emblématique de « La Calanque ». Elle marque l’aboutissement de 6 années de travail intenses, au service de la conception d’un projet mixte doté d’une architecture originale à coût maîtrisé, offrant des solutions d’hébergement de qualité en location et en accession à la propriété», déclare François Fontès. Cette première pierre est complétée par le lancement officiel de la commercialisation de la résidence en accession libre «Nouvelle Nature», portée par Ideom, promoteur spécialisé dans le logement neuf à prix maîtrisés et partenaire d’Ametis. Avec ses 101 logements, des appartements traversants, dotés de terrasse avec vue sur le jardin intérieur, «Nouvelle Nature» finalise le programme «La Calanque» en offrant la possibilité à des primo-accédants de devenir propriétaires «d’un appartement atypique de qualité».
«Après 3 ans et demi de chantier, au 2e trimestre 2020, par son architecture innovante et audacieuse, « La Calanque » marquera de son empreinte ce territoire», est-il avancé. Calanque urbaine ou oasis de verdure, pour réaliser ce projet d’envergure, dans ce site fortement contraint dans le quartier de Saint-Just, François Fontès, décide de faire appel à une grande signature architecturale qu’il connaît bien, Jean Nouvel. Son intuition réside dans le fait qu’«il fallait imaginer sur cette emprise, au-delà d’un projet, un véritable lieu à vivre». Ainsi commence cette aventure qui, outre le temps de gestation qu’elle va demander -plus de 5 ans- «c’est d’une aventure humaine dont il est question pour l’équipe en charge du projet et pour toutes les personnes impliquées afin que celui-ci puisse voir le jour». En effet, le 22 décembre 2011, la Soleam (Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire marseillaise) signait un compromis de vente avec la société Ametis Paca pour la réalisation d’un programme de près de 28 682 m² à usage de logements. Les premières esquisses de «La Calanque» voyaient également le jour… une préfiguration surprenante des calanques marseillaises en pleine ville… Après un premier permis de construire obtenu en septembre 2014 et un permis modificatif validé en août 2016, le chantier démarre en novembre 2016. Martine Vassal, la présidente du Département 13, ne cache pas sa satisfaction: «Ce bâtiment est le reflet de ce que nous voulons insuffler au Département. C’est à la fois de la modernité, de l’excellence, c’est aussi la volonté d’avoir ce qui nous tient le plus au cœur, l’intergénérationnel». Et poursuit-elle: «C’est important de dédramatiser la vision que nous avons du logement social»
Michel CAIRE

Un paysage urbain sculpté horizontalement et verticale

Jean Nouvel (Photo Gaston Bergeret)
Jean Nouvel (Photo Gaston Bergeret)

Le projet de Jean Nouvel a l’ambition de créer une «calanque urbaine», de reconstituer une véritable calanque en ville. Il est la retranscription d’un paysage total et englobant, comme un tout unificateur, à la fois souverain et identitaire. Il installe une géographie dans un cœur d’îlot verdoyant, calme et silencieux. Véritable topographie habitée, ce paysage méditerranéen est sculpté horizontalement et verticalement. Sa silhouette est ciselée de crêtes, noyées dans des jardins d’altitude. La végétation haute composée d’arbres et d’arbustes colonise avantageusement les ruptures entre les différents bâtiments du projet. Composante essentielle du projet, la végétalisation est omniprésente, du sol aux façades, du centre de l’îlot aux toitures terrasses. Au rez-de-chaussée, le sol est traité comme un paysage minéral planté à l’instar des calanques marseillaises. Des enrochements de différentes dimensions, de différentes échelles sont mis en place en pied de façades, pour constituer la transition avec les façades végétalisées. Ces blocs, parfois monumentaux, ponctuent un paysage rustique et pérenne autour d’un bassin. Les façades intérieures végétales du cœur d’îlot sont plantées avec de véritables arbres déjà mis en culture. Ils font partie de la composition paysagère globale du projet. Ces arbres rythment les façades selon une programmation calculée en fonction de l’orientation et de la hauteur. Les balcons accueillent ponctuellement des jardinières faisant office de garde-corps. De leur côté, les garde-corps sont constitués de tablettes horizontales métalliques avec une sous-face polie à l’image d’un miroir. Le remplissage est fait de grillage métallique. Il existe 4 passages au sein de l’ensemble de ce bâti. Accès piétons et pompiers, ils permettent de créer des ouvertures dans l’enclos protecteur du cœur d’îlot. Leurs revêtements intérieurs sont constitués de matériaux réfléchissants afin de créer des vues indirectes et des reflets du jardin intérieur. Au sein du cœur d’îlot, un système similaire de miroirs génère des vues croisées vers le mur végétal. De ces jeux de miroirs, selon où l’on se positionne, des diffractions lumineuses et des fragmentations d’images multipliant virtuellement la végétation apparaîtront. Cette architecture a reçu le prix de l’innovation architecturale 2016 délivré par la Métropole Aix-Marseille Provence. Le programme privilégie les modes de transports doux : une voie de desserte dédiée aux vélos et aux piétons a été prévue. Par ailleurs 85% des logements familiaux sont traversants, favorisant des appartements lumineux pour un vrai confort de vie. En cœur d’îlot, un bassin d’agrément situé au sein d’un espace entièrement clos et végétalisé offrira un lieu idéal pour se retrouver et permettra aux enfants de jouer en toute sécurité. De même, la convivialité sera de mise dans les jardins partagés situés en toiture terrasse de la résidence pour jeunes actifs. Culture de jardins potagers et accès à un panier paysan seront au programme pour ces jeunes résidents aux revenus modestes. Enfin, une application pour tablette et smartphone, gratuite la première année, sera mise en place pour tous les résidents de «La Calanque». Elle permettra à chaque occupant de suivre la consommation et les dépenses des parties communes et de disposer d’une véritable conciergerie numérique pour des services de baby-sitting, de co-voiturage, d’aide aux devoirs, …

Une implantation inscrite dans son environnement

La silhouette du projet s’inscrit dans une jonction volumétrique adaptée entre un bâtiment public très haut et un quartier résidentiel beaucoup plus bas. Le Conseil Départemental est volontairement hors du gabarit urbain, il trône le long de l’avenue de manière souveraine et solitaire (Golem Images)
La silhouette du projet s’inscrit dans une jonction volumétrique adaptée entre un bâtiment public très haut et un quartier résidentiel beaucoup plus bas. Le Conseil Départemental est volontairement hors du gabarit urbain, il trône le long de l’avenue de manière souveraine et solitaire (Golem Images)

La silhouette du projet s’inscrit dans une jonction volumétrique adaptée entre un bâtiment public très haut et un quartier résidentiel beaucoup plus bas. Le Conseil Départemental est volontairement hors du gabarit urbain, il trône le long de l’avenue de manière souveraine et solitaire. La Calanque est une couture urbaine entre ces deux gabarits urbains ainsi que la création d’un univers résidentiel végétal unique. Structuré autour d’une architecture simple et bio-climatique, le projet est porté entièrement par le paysage constitué autour de façades géographiques, de sols plantés recréant des canopées d’ombres et de lumières, et de toitures jardins, véritable cinquième façade végétale, inspirées par les jardins méditerranéens. Une façade écran monumentale de couleur bleue vient envelopper au nord, à l’est et à l’ouest l’ensemble de la composition urbaine, la protégeant ainsi d’un environnement acoustique agressif. L’implantation du projet en son site s’effectue dans le respect des orientations et des conditions physiques du terrain. Structuré autour d’une architecture simple et bio-climatique, le projet est porté entièrement par le paysage constitué autour de façades géographiques, de sols plantés recréant des canopées d’ombres et de lumières, et de toitures jardins, véritable cinquième façade végétale, inspirées par les jardins méditerranéens. Il se protège du bruit au nord en se fermant radicalement, il s’ouvre le plus possible au sud pour faire rentrer la lumière en son cœur et fait écran au mistral, en construisant une barrière physique au nord-ouest. Le gabarit important (R+15) le long de l’avenue Fleming permet de renforcer la silhouette urbaine d’entrée de ville, en créant une continuité d’alignement haut avec le Conseil Départemental. Ensuite, la hauteur du projet diminue progressivement afin de rentrer dans le gabarit du tissu résidentiel situé au sud. L’échancrure volumétrique ainsi créée permet de faciliter l’entrée de la lumière du sud dans le centre du projet et favorise la quiétude du cœur d’îlot. Le long de la rue Sainte Adélaïde, la façade des logements sociaux suit le strict alignement urbain et propose des retraits progressifs dans sa partie haute afin de s’ouvrir au ciel et éviter un effet d’écrasement sur la rue. Le désenclavement urbain du site s’opère grâce à la mise en place d’une liaison piétonne douce menant à la station de métro Saint-Just au nord, s’inscrivant dans l’alignement du boulevard Saint-Bruno.

Mixte, le programme compte 546 logements répartis en plusieurs objets :
– une résidence IDEOM de 101 logements en accession à prix maîtrisés
– une résidence familiale de 156 logements locatifs aidés
– 37 appartements en accession sociale à la propriété (PSLA)
– une résidence hôtelière à vocation sociale de 134 logements
– une résidence de 66 logements pour jeunes actifs
– 52 logements locatifs intermédiaires
– un parc logistique pour le Dôme
– 700 m2 de locaux d’activités en rez-de-chaussée

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