Marseille. Journées du patrimoine aux ABD 13: « Des archives pleines de vie et non pas de poussières »

Publié le 16 septembre 2018 à  13h25 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h59

Jardin de lecture des ABD13 (Photo M.B.)
Jardin de lecture des ABD13 (Photo M.B.)
Conçu par l’architecte marseillaise, Corinne Vezzoni, le bâtiment des Archives et Bibliothèque Départementales (ABD) des Bouches-du Rhône, à Marseille, est à la fois fermé pour la préservation des archives et transparent pour l’accueil du public et le travail de l’administration. Les ABD sont également dotées d’un jardin public dit «de lecture», une volonté du précédent président du Conseil départemental, Jean-Noël Guérini et de son architecte. C’est la Révolution française qui a créé les Archives nationales avec comme «objectif premier» de conserver ce qui peut prouver, «les droits de l’État et du citoyen», la valeur historique vient en second lieu. Les Archives 13 conservent des documents des administrations, les minutes des notaires et des archives privées sachant qu’il y a des délais concernant la communication de ces documents privés, 50 ans à compter de la date de création du document, 75 ans pour l’État civil et 120 ans pour les données médicales. Par exemple, avant ce délai, on rend publique une blessure de guerre mais pas une syphilis… Les ABD ont 7 étages d’archives, soit 55 km de documents sur une capacité de 70 km qui peut aller jusqu’à 90 km grâce à des rayonnages mobiles qui permettent de réduire les allées entre les étagères…

Marie-Claire Pontier (Photo M.B.)
Marie-Claire Pontier (Photo M.B.)
Salle des plans et cartes des archives (Photo M.B.)
Salle des plans et cartes des archives (Photo M.B.)
son_copie_petit-269.jpgMarie-Claire Pontier a, en ces lieux, une double mission: directrice des ABD pour le Département 13 et, dans le même temps, exerce «le contrôle scientifique et technique» pour le compte de l’État. C’est à ce titre qu’elle délivre un visa pour l’élimination de documents que les administrations de l’État ne souhaitent pas conserver indéfiniment. Samedi, premier jour des Journées européennes du patrimoine 2018, placées sous le thème du sens du partage, Marie-Claire Pontier a guidé un groupe de visiteurs au sein des Archives. Se félicite de ces Journées qui permettent à la fois au public d’accéder aux réserves, «ce qui est normalement totalement interdit» et «une occasion de partager cette passion qui nous anime pour ces documents». Assurant que les archives sont «pleines de vie et non pas de poussières». Entretien marie_claire_pontier_dir_abd_13_et_conservateur_gal_du_patrimoine_15_09_2018.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO
Mireille Bianciotto devant la photo et la bio de son grand-père paternel dont on trouve le livret militaire en vitrine dans le cadre del'exposition sur la Grande Guerre (Photo D.R.)
Mireille Bianciotto devant la photo et la bio de son grand-père paternel dont on trouve le livret militaire en vitrine dans le cadre del’exposition sur la Grande Guerre (Photo D.R.)
Le diplôme du Bac de Darius Milhaud. Les archives conservent tous les diplômes qui n'ont pas été demandés par leur titulaire. L’Éducation Nationale ne conserve rien (Photo M.B)
Le diplôme du Bac de Darius Milhaud. Les archives conservent tous les diplômes qui n’ont pas été demandés par leur titulaire. L’Éducation Nationale ne conserve rien (Photo M.B)
Des boîtes d'archives ignifugés (Photo M.B.)
Des boîtes d’archives ignifugés (Photo M.B.)
Exemple du matériel de vote venant du Tribunal Administratif, dans la vitrine, des exemples de bulletins de vote nuls de 1945... (Photo
Exemple du matériel de vote venant du Tribunal Administratif, dans la vitrine, des exemples de bulletins de vote nuls de 1945… (Photo
Une partie d'un parchemin de 2,20 mètres datant de 814 - le plus ancien document des ABD13 (Photo M.B.)
Une partie d’un parchemin de 2,20 mètres datant de 814 – le plus ancien document des ABD13 (Photo M.B.)

Polyptique de Vuadalde de 814

(Photo M.B.)
(Photo M.B.)
document en latin de l’évêque Vuadalde, gérant l’Abbaye de Saint-Victor, liste des biens de cette abbaye (dont les serfs attachés à la terre) pour évaluer les redevances dues, rarement sous forme d’argent mais plutôt sous forme de poules, animaux, de récoltes. A la Révolution, à la suite de la confiscation et nationalisation des biens du Clergé, ce type de document a été versé aux Archives Départementales nouvellement créées. Il y a un exemple de bulle en or qui fait foi de l’acte. Des fils de soie sont emprisonnés dans cette bulle des Comtes de Provence qui, à l’époque, sont sous la tutelle du Saint Empire Germanique. On trouve ce type de bulle en or uniquement en Provence, pas ailleurs, sinon précise, Marie Claire Pontier: «C’est un faux ! »

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