Marseille: L’audace au féminin soutenue par Veuve Clicquot

Publié le 5 novembre 2021 à  9h27 - Dernière mise à  jour le 8 juin 2023 à  19h34

C’est au Cercle des Nageurs de Marseille que Veuve Clicquot, sous le parrainage de Sabrina Roubache, vient d’organiser les rencontres audacieuses, une journée de mentoring pour une trentaine d’entrepreneures d’Aix-Marseille.

Jean-Marc Gallot, le PDG de Veuve Clicquot Ponsardin, entouré de... Femmes : Sabrina Agresti-Roubache, Shanty Baehrel, Sophie Fontanel et Tatiana Jama... © Bleu Dixit
Jean-Marc Gallot, le PDG de Veuve Clicquot Ponsardin, entouré de… Femmes : Sabrina Agresti-Roubache, Shanty Baehrel, Sophie Fontanel et Tatiana Jama… © Bleu Dixit

C’est là une première qui en appelle beaucoup d’autres. Veuve Clicquot, maison de champagne engagée pour l’entrepreneuriat féminin depuis 1972 à travers le programme Bold, vient d’organiser à Marseille les premières Rencontres Audacieuses. Une trentaine de femmes entrepreneures de Marseille et d’Aix ont été conviées au Cercle des Nageurs pour une journée originale de mentoring avec des personnalités nationales et locales. C’est donc sur ces trois thématiques qu’une quinzaine d’experts qui œuvrent au quotidien pour la réussite des entrepreneures sont venus accompagner les mentorées parmi lesquels Sophie Fontanel (journaliste écrivaine), Marc Ménasé (serial entrepreneur et fondateur de France Digitale), Sabrina Agresti-Roubache (productrice marseillaise et conseillère spéciale en charge des discriminations faites aux femmes, Région Sud), Shanty Baehrel (créatrice Shanty Biscuits à Aix et lauréate Bold 2018) ou encore Tatiana Jama (startupeuse, membre du Conseil Nationale du Numérique).

«Barbe Nicole Ponsardin, épouse Clicquot, veuve à 27 ans»

Jean-Marc Gallot, le PDG de Veuve Clicquot Ponsardin explique que la volonté d’accompagner l’entrepreneuriat au féminin est tout sauf une posture mais s’ancre dans l’histoire de la marque. Barbe Nicole Ponsardin, épouse Clicquot, est veuve à 27 ans. «Nous sommes en 1805. Une femme n’a alors pas le droit d’être cheffe d’entreprise en France, sauf si elle est veuve. Elle n’a pas de compte bancaire. C’est dire si elle a dû affronter beaucoup d’obstacles avant d’être respectée et appelée « la grande dame de la Champagne ». Pour autant tout son entourage la pousse à ne pas prendre les rênes de la Maison de champagne fondée en 1772 par la famille de son défunt mari. Elle relève pourtant le défi.» Et elle se montre particulièrement créative, décrit Jean-Marc Gallot: «Elle crée le premier champagne millésimé en 1810, la table de remuage (1816) et le premier champagne rosé d’assemblage en 1818. Elle intervient également au niveau sociale en fondant la première maison de retraite pour femmes».

Bold by Veuve Clicquot, un programme international pensé pour plus d’inclusion

Dans cette veine, la Maison, depuis 1972 -à travers le «Bold Woman Award»-récompense et met en lumière des entrepreneures qui, grâce à leur talent, leur force et leur personnalité ont bâti, repris ou développé une entreprise. Des femmes qui inspirent par leur parcours remarquable. En 2014, la Maison crée le «Bold Future Award», pour récompenser les entrepreneures de demain. Depuis lors, ce sont 350 femmes dans 27 pays qui ont été honorées par ces Prix. En 2019, Veuve Clicquot renforce son engagement avec «Bold by Veuve Clicquot», un programme international pensé pour plus d’inclusion, plus d’impact et plus de visibilité des femmes audacieuses…

«Que l’audace au féminin ne soit pas qu’une histoire parisienne»

«Nous avons décidé d’aller une journée en région -notamment grâce à notre rencontre avec Sabrina Roubache, marraine de cette édition marseillaise- à la rencontre de femmes afin que l’audace au féminin ne soit pas qu’une histoire parisienne», explique Jean-Marc Gallot qui revient sur une initiative d’autant plus importante que d’après le baromètre international sur l’entrepreneuriat féminin conduit par la Maison, «même si 38% de femmes françaises aspirent à l’entrepreneuriat en 2021, elles rencontrent encore de trop nombreux freins au moment du passage à l’acte et lors du développement de l’entreprise. Les principaux sont : la levée de fonds, la confiance en soi et le développement du réseau.»

Travailler sur les mécanismes de réussite

Cette journée de Rencontres Audacieuses a été l’occasion pour les entrepreneures sélectionnées d’identifier et de travailler sur les mécanismes de réussite, qui leurs font aujourd’hui défaut, pour passer un cap entrepreneurial. Sous forme de coaching d’une trentaine de minutes avec des «Alliers Experts Bold», les entrepreneures ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour améliorer deux des trois mécanismes de réussite identifiés au préalable : L’Argent : Comment réussir à lever des fonds ? Comment présenter correctement son Business Plan ? Comment pitcher son entreprise auprès d’investisseurs ? Quels sont les réseaux à connaître ? – L’Influence : Comment travailler son image ainsi que le discours de son entreprise ? Comment infiltrer et développer son réseau d’alliés ? Comment légitimer et rendre « désirable » son entreprise ? Quels réseaux sociaux activer et de quelle manière ? – La Confiance en soi : Comment assumer son statut de chef d’entreprise ? Comment ne plus s’excuser d’être une femme et une entrepreneure ? Quels mécanismes de défense à mettre en place pour ne plus douter de ses capacités ? Comment assumer et ne plus remettre en question sa légitimité ? «Autant de raisons pour lesquelles une quinzaine d’experts sont venus échanger avec les entrepreneures sur ces trois thématiques», précise Jean-Marc Gallot.

«Les femmes cheffes d’entreprises sont moins mises en avant que les hommes»

Il avoue à ce propos: «Je suis très surpris lors d’entretiens d’embauche. Si on a deux personnes avec les mêmes diplômes, les mêmes expériences, la femme se demandera souvent si elle est assez qualifiée quand l’homme affichera des certitudes. Mais pourquoi cette réserve alors que la femme est, à minima, égale au candidat masculin?». Et de déplorer: «Les femmes cheffes d’entreprises sont moins mises en avant que les hommes. Résultat, dans le baromètre que nous avons réalisé seulement 17% des femmes interrogées ont pu nous citer une femme cheffe d’entreprise».

«J’ai été frappée par la qualité des entrepreneures»

Face au succès de la journée et à l’engouement soulevé par cette initiative, Jean-Marc Gallot indique: «Nous allons devoir réfléchir pour poursuivre le travail engagé à Marseille et organiser des rencontres audacieuses dans d’autres villes de France». Alors que Sabrina Roubache rappelle que «sur les 134 000 entreprises que l’on retrouve sur le territoire de la CCI Aix-Marseille Provence 33% sont dirigées par des femmes. Un pourcentage qui est loin d’être insignifiant mais il est possible de faire mieux. L’énergie féminine est là, mais on doit progresser sur le financement, les réseaux, la confiance». Elle précise: «C’est d’autant plus nécessaire que j’ai été frappée par la qualité des entrepreneures. La pertinence des questions étaient telles que je me suis parfois demandée si ce n’était pas moi la mentorée. Alors bien sûr il faut continuer, rééditer ces rencontres à Marseille, mieux, elles doivent être encore plus ambitieuses».
Michel CAIRE
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