Marseille ‘Là-haut’ triomphe sur la Canebière – Et si le Premier paradis de l’opérette c’était l’Odéon

Publié le 27 novembre 2021 à  21h52 - Dernière mise à  jour le 3 novembre 2022 à  8h55

Créée aux Bouffes Parisiens en 1923, l’un des airs les plus célèbres, voire le plus connu car notamment chanté par Maurice Chevalier, l’opérette « Là-haut ! » composée par le très parisien Maurice Yvain (il est né dans le IIe arrondissement et est mort à Suresnes) célèbre la capitale en ces termes : «Le premier paradis c’est Paris… » L’air est chanté, ce week-end, en haut de la Canebière et il a été apprécié, même par les supporteurs de l’OM ! C’était sur la scène de l’Odéon, qui est, lui, le premier paradis pour l’opérette, où l’ouvrage était donné.

Saint-Pierre entouré des Élues. (Photo Christian Dresse)
Saint-Pierre entouré des Élues. (Photo Christian Dresse)

«Là-haut !», c’est un rêve. Celui du dandy Evariste Chanterelle qui se retrouve au Paradis et qui, de là-haut, voit sa femme poursuivie par les assiduités de son cousin Martel. Il obtient de Saint-Pierre l’autorisation d’aller remettre un peu d’ordre chez lui, mais il sera accompagné par Frisotin, l’ange gardien de l’épouse Emma. Entre temps il a fait connaissance des Élues qui, ici, sont Jeanne d’Arc, Betty Boop, Mercredi-vendredi Addams, Marilyn Monroe, Dalida et une Castafiore marseillaise… Des personnages qui vont faire passer à la vitesse d’un TGV les trois heures de la représentation.

Environnement de rêve

Dans des décors «de rêve» d’Emmanuelle Favre, avec des costumes «de rêve» de Katia Duflot, Carole Clin, toujours avec finesse et élégance, installe une action qui alterne les airs, quelques scènes parlées, des danses en usage dans les années 1920, le tout entrecoupé de plages musicales parfaitement servies par l’orchestre de l’Odéon placé sous la direction de Bruno Conti. La pâte «entre deux guerres» de l’œuvre aurait pu être délicate à apprécier, il n’en fut rien. Grâce à un environnement scénique et musical d’extrême qualité, certes, mais aussi par la performance d’une troupe d’artistes totalement investis dans cette production, d’une grande homogénéité et d’une bonne humeur à toute épreuve.

Distribution homogène et de qualité

Caroline Géa (Emma) et Fabrice Todaro (Evariste). (Photo Christian  Dresse)
Caroline Géa (Emma) et Fabrice Todaro (Evariste). (Photo Christian Dresse)

Des qualités développées dans le jeu, mais aussi dans le chant et sans aucune faiblesse de qui que ce soit. Caroline Gea (Emma), Julie Morgane (Maud) et Kathia Blas sont les pierres angulaires d’une distribution féminine au sein de laquelle les «Élues » Priscilla Beyrand, Perrine Cabassud, Sofia Nait et Émilie Sestier excellent dans tous les registres requis par leurs rôles. Le quatuor masculin est impayable avec l’imposant Saint-Pierre de Philippe Fargues, les facétieux et dynamiques Evariste et Frisotin, respectivement Fabrice Todaro et Grégory Juppin et le Martel un tantinet benêt et bien en voix de Dominique Desmons.

Un vrai moment de rêve au cœur d’un paradis pastel qui aurait mérité d’être partagé par un plus grand nombre de personnes avec, cependant, du baume au cœur du fait de la présence d’enfants et adolescents venus avec leur famille et qui semblaient conquis et ravis par le spectacle. La relève ?
Michel EGEA

« Là-haut ! » dernière représentation ce dimanche 28 novembre à 14h30 à
l’Odéon, 162 La Canebière (1er)- Plus d’info et réservations odeon.marseille.fr

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