Marseille : Le centre Fleg reçoit le maire d’Abou Gosh, ville où juifs et arabes israéliens jouent dans la même équipe de foot.

Publié le 28 avril 2013 à  1h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h06

Après avoir été reçu au pavillon « M » par Daniel Sperling, adjoint au maire délégué au Plan « Marseille Mieux vivre ensemble »; puis par Patrick Mennucci, dans la mairie des 1/7 ; c’est dans les locaux du centre Fleg que Salim Jaber, le maire d’Abou Gosh, ville arabe d’Israël, et l’équipe de football judéo-arabe provenant des quartiers défavorisés de cette ville a terminé sa dense journée marseillaise. Ils étaient accompagnés par des représentants des associations Baït Ham et Baït Esther qui prennent en charge les adolescents désocialisés.

Salim Jaber, maire d'Abou Gosh (PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
Salim Jaber, maire d’Abou Gosh (PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
(PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
(PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)

Hagay Sobol, le président du Centre Fleg, exprime sa satisfaction, au nom du CRIF et du Centre, de recevoir cette délégation : « Cette équipe de foot judéo-arabe, cette ville qui a choisi la paix, quel beau symbole ». Puis de passer la parole à Salim Jaber qui avance : « je ne suis pas seulement maire d’une commune israélienne, je suis aussi arabe, musulman, croyant et pratiquant. Je crois au Livre, je suis membre d’une de ses trois communautés. En Israël on dit que les juifs et les arabes sont cousins, pour moi nous sommes frères puisque nous avons un père commun:Abraham ».

Il poursuit : « J’ai été éduqué dans l’idée de la coexistence, comme mon père l’avait été avant moi… et on peut remonter jusqu’à Mahomet qui disait qu’il fallait défendre le voisin, et notre voisin c’est le juif. Lorsque la ville a été créée son objectif a été très vite de protéger ceux qui vivaient dans ses environs, y compris que les non musulmans soient sous sa protection ». Cela est allé jusqu’à vendre des terrains pour des kibboutz . « Abou Gosh a toujours considéré la création de l’État d’Israël comme une bénédiction car nous étions persuadés que nous allions vivre en paix avec la communauté juive et que la venue de ces derniers dans la région serait une source de progrès ». L’Etat d’Israël se crée, parfois des menaces pèsent sur ce village de la part de juifs qui ne connaissent pas son histoire : « Heureusement les responsables politiques d’Israël ont toujours su le rôle de notre localité ».

Les années passent, un pensionnat de la localité voisine jouxte Abou Gosh. « L’idée naît de créer un club de foot réunissant jeunes juifs et arabes car jouer ensemble crée un sentiment d’amitié et c’est tellement beau de voir à quel point le langage du sport facilite la rencontre. Ces jeunes sont plein d’énergie,même si parfois ils connaissent des problèmes passagers, l’énergie qu’ils déploient sur le terrain est une excellente thérapie ».

Puis de conclure en rendant hommage aux associations Baït Ham et Baït Esther. « Leur action ne se limite pas au sport mais comprend la culture, le soutien scolaire. Nous considérons, qu’ensemble, nous aidons les jeunes à devenir de bons citoyens ».

Meïr Russo, au nom des deux associations, raconte : « Il y avait cet internat avec des jeunes en échec scolaire, avec des problèmes de racisme. Il fallait agir vite. Nous avons exposé notre projet aux parents qui nous ont soutenus, et c’est ainsi que ce programme complexe a vu le jour, un programme que nous aimerions voir se développer dans tout le pays ».

Yann Sportouch représente l’UEJF qui a organisé ce voyage en France. Il a proposé, voilà peu, d’organiser une visite à Marseille. « Partout nous rencontrons les pouvoirs publics pour leur montrer à quel point certains se trompent lorsqu’ils veulent transposer ici le conflit. Ils sont d’autant plus dans l’erreur que, même là où le dialogue est le plus difficile, certains n’ont seulement débattent, mais jouent ensemble au foot ».

Michel CAIRE

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