Marseille. Le ministre des Solidarités découvre de nombreuses initiatives dans la Ville

Publié le 26 septembre 2022 à  20h42 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h30

Il fallait bien près de deux jours pour mesurer toutes les actions, souvent innovantes, menées à Marseille. Une ville pauvre qui essaie de s’en sortir grâce à un lot de bonnes volontés. La cité phocéenne pourrait d’ailleurs essaimer une partie de ses initiatives au plan national. Le terme de la visite du ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées s’est effectué au sein de l’Épicerie solidaire « Chez Jeff » à la Capelette dans le 10e arrondissement. Elle a vu le jour voilà quelques mois pour répondre à un réel besoin, né au moment du Covid où l’aide alimentaire d’urgence s’est imposée.

Destimed img 20220925 wa0008
(Photo Joël Barcy)
(Photo Joël Barcy)

Un reste à vivre de 100 €

Avec l’inflation des produits alimentaires l’Épicerie solidaire est d’autant plus indispensable. Mais attention ce n’est pas une énième association caritative. «Ici le bénéficiaire doit avoir un reste à vivre (ce qui reste quand toutes les charges sont payées) compris entre 3 et 12 € par jour soit souvent 90 € pour une personne seule. En outre l’accès à l’épicerie n’est valable que pour une durée de six mois, renouvelable une fois et le bénéficiaire doit avoir un projet», indique Manon Millet, la directrice du Centre social de la Capelette. Les projets peuvent être très variés : achats de prothèses auditives ou d’un lit, paiement partiel d’un loyer pour éviter une expulsion… « Grâces aux économies que les bénéficiaires réalisent à l’épicerie solidaire on leur évite de basculer dans la grande pauvreté», indique la directrice.

Manon Millet

manon_millet_la_directrice_du_centre_social_de_la_capelette.mp4

Surpris par les prix

Tout client qui franchit le seuil de l’épicerie solidaire est surpris par les prix pratiqués. Les denrées distribuées sont entre 70 et 90% moins chères par rapport au prix du marché. Dominique bénéficie de l’accès depuis 4 mois. Elle a vu la différence. «Pour un sac qui me reviendrait à au moins 25 € en magasin, là je paie 4 à 5 euros. Grâce aux économies que je fais j’espère rassembler assez d’argent pour payer ma caution et changer d’appartement. Ça évite d’emprunter et de tomber dans un engrenage». Chantal Reina est bénévole dans la structure. Elle a noté l’étonnement des clients qui ont dû faire leurs courses dans le supermarché d’à côté quand l’épicerie a fermé deux semaines en août. « Ils ne pas revenus de nos tarifs quand ils sont allés dans nos étagères. Ils économisent au moins 100 € sur un mois. Pour eux c’est colossal ».

Dominique, bénéficiaire et Chantal Reina, bénévole

epicerie_solidaire.mp4

«Des exemples à suivre»

Au cours de sa visite Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées a pu mesurer les nombreuses initiatives dans la cité phocéenne, « des exemples souvent pertinents qu’on pourra peut-être décliner au niveau national » indique le ministre. Au-delà il faudra trouver des bras pour tous les secteurs sociaux qui souffrent d’une grande déficience. « C’est notre priorité, il faudra qu’on revalorise les professions, qu’on redonne envie aux jeunes ».

Jean-Christophe Combe

Reportage Joël BARCY

Documents joints

Articles similaires

Aller au contenu principal