Marseille. Les Bernardines. Rencontre avec Solal Bouloudnine qui du 3 au 14 mai jouera ‘Seras-tu là ?’ Récit épique et drôle d’une enfance angoissée

Publié le 28 avril 2022 à  19h35 - Dernière mise à  jour le 5 novembre 2022 à  12h42

Avec Seras-tu là ?, le comédien Solal Bouloudnine nous plonge dans l’univers d’un enfant des années 90 qui réalise, comme tous les enfants avant et après lui, que tout a une fin, à commencer par la vie. Nous traversons avec lui une vie marquée par l’angoisse de la fin, dans une comédie touchante et vertigineuse.

Solal Bouloudnine :
Solal Bouloudnine :

On trouve pêle-mêle et successivement une bouchère bourguignonne, un chirurgien facétieux, un rabbin plein d’histoires, une maîtresse en burn out, France Gall…«À travers une galerie de personnages un peu fous et au son des chanson de Michel Berger, on rit avec Solal Bouloudnine de l’atrocité du cancer, des maladies vénériennes et cardiovasculaires, gastriques aussi, et cérébrales, de la solitude qui le ronge terriblement, de l’incommunicabilité entre les êtres, de l’enfance insouciante et naïve qui s’en est allée à jamais, viciée par les assauts du monde insurmontable, injuste et cruel», est-il expliqué en note d’intention. Après une formation à l’Erac, Solal Bouloudnine devient artiste permanent au CDR de Tours. Il travaille ensuite avec Alexandra Tobelaim, Les Chiens de Navarre, l’Irmar ou Bertrand Bossard…Il co-écrit et co-met en scène Spectateur : droits et devoirs avec Baptiste Amann et Olivier Veillon. Au cinéma, il travaille avec Noé Debré, Dante Desarthe, Jean-Christophe Meurisse… Il travaille aussi en tant que scénariste et monteur. Rencontre avec un artiste complet, autour d’un spectacle humble, profond, et vrai. Un spectacle qui lui ressemble.

Entretien avec Solal Bouloudnine

Destimed: Comment est né ce spectacle ?
Solal Bouloudnine : D’un vrai rêve d’enfant, et du désir de parler d’un ton léger de choses graves, comme la maladie et la mort. J’avais de plus travaillé avec Alexandra Tobelaim, Dante Desarthe, ou Noé Debré qui m’avait proposé un petit rôle au cinéma. J’avais aussi eu la chance de tourner une scène avec Benoît Poelvoorde dans le film «Sur la branche». J’avais été impressionné par ma rencontre avec les chiens de Navarre dont le travail en commun fut très enrichissant. Je servais du mieux possible des mondes appartenant à des artistes divers. J’ai eu envie de proposer un spectacle développant ma propre vision du monde. C’est de là qu’est né «Seras-tu là?» une autofiction qui mélange inventions pures et réalité.

Comment l’avez-vous construit ?
Je voulais que ce soit original, mais identifiable. Que ce soit un vrai moment de théâtre où l’on a privilégié le travail sur la lumière, et la musique. Je suis le narrateur mais je joue aussi mon père, un rabbin, ma mère, je me grime, je mets des perruques, c’est un peu dingue et très joyeux. Le texte de la pièce fut écrit en collaboration avec mes deux complices Maxime Mikolajczak et Olivier Veillon qui ont signé également la mise en scène en insistant sur le burlesque des situations.

C’est aussi une sorte d’hommage au chanteur Michel Berger. Que représente-t-il pour vous ?
Je passais mes vacances à Ramatuelle quand j’ai appris enfant sa mort le 2 août 1992 survenue à deux pas de la maison où je me trouvais. C’était la première fois que j’entendais parler de crise cardiaque. Ce fut un moment bouleversant. J’ai songé à sa disparition quand j’ai développé l’écriture de ce spectacle qui se veut joyeux même s’il évoque beaucoup la mort et la maladie. J’ajouterai que les chansons de Michel Berger m’accompagnent depuis toujours. Car elles sont belles, et on a l’impression qu’elles parlent de nous. Ce fut un immense mélodiste, un génie de la musique,. Et puis c’est sa chanson « Seras-tu là?» datant de 1975 qui dit en substance :«Et quand nos regrets viendront danser/ Autour de nous, nous rendre fous/ Seras-tu là? »qui sert de titre au spectacle. Je chante également une chanson sur scène mais ce n’est pas celle-là. Je laisse aux futurs spectateurs la surprise de la découvrir…
Propos recueillis par Jean-Rémi BARLAND

Aux Bernardines à Marseille du 3 au 14 mai à 20 heures. Sauf les mercredis 4 et 11 à 19 heures. Plus d’info et réservations lestheatres.net

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