Marseille : Les travaux de la rue Saint-Ferréol achevés dans quelques jours, la rue de Rome accessible à partir du 10 décembre…

Publié le 26 novembre 2014 à  18h47 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h29

Le chantier en cours de la rue Saint-Ferréol (Photo David Girard)
Le chantier en cours de la rue Saint-Ferréol (Photo David Girard)
Guy Teissier, lors de la visite du chantier de la rue Saint-Ferréol entouré d'élus et de représentants des commerçants et d'habitants (Photo David Girard)
Guy Teissier, lors de la visite du chantier de la rue Saint-Ferréol entouré d’élus et de représentants des commerçants et d’habitants (Photo David Girard)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Une visite de presque fin de chantier de la rue Saint-Ferréol à Marseille vient d’être organisée par le président de Marseille Provence Métropole (MPM), Guy Teissier. Il est vrai que ce n’était vraiment pas un luxe que de donner un coup de fraîcheur à la plus longue rue piétonne de la Ville qui n’a pas connu les moindres travaux de rénovation depuis 1989. Ce que confirmera Joël Vanni, directeur de pôle Grande Infrastructures à MPM rappelant que depuis «elle avait subi de nombreux dommages». Admettant qu’il était nécessaire « de faire des grosses réparations de nature à remettre à niveau l’ensemble des dalles, refaire la totalité des joints et surtout traiter les carrefours qui avaient la particularité de faire ressortir des pierres inconfortables pour la déambulation». «On en a profité, ajoute-t-il «pour nettoyer la rue, entièrement dégraisser le granit que l’on n’a pas voulu changer en raison de sa qualité et pour des questions de développement durable».
Guy Tessier de revenir sur le centre-ville. «Si nous faisons aujourd’hui ce lifting de la rue Saint-Ferréol; si nous réalisons une rénovation urbaine complète de la rue de Rome, de la Canebière jusqu’à Castellane ; si nous avons programmé la rénovation de la Paradis, de la place Estrangin jusqu’à la place du Général de Gaulle, c’est que nous souhaitons redonner l’éclat ancien de cet hypercentre.»
Si les fameux liftings devraient avoir leur lot de résultats, les commerçants pour l’heure ne sont pas à la fête*. Guy Teissier d’avancer: «On ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs. Les travaux engendrent forcément des désagréments et on en est conscient. On leur propose des indemnisations. Une quinzaine de commerces l’a déjà été sur la trentaine de dossiers recevables. Un commissaire enquêteur a été nommé et j’ai réussi à réduire le délai de 2 mois à un mois pour l’instruction.» Il insiste sur les efforts entrepris au niveau de l’avancée des travaux de la rue de Rome «avec le renforcement des équipes de travaux qui travaillent même la nuit. Nous avons comme objectif de terminer les travaux le 10 décembre, non pas la totalité, le tramway ne circulera pas à cette date, mais ce que je souhaite c’est que ces commerçants qui souffrent puissent retrouver un chiffre d’affaires convenables pour les fêtes de fin d’année».
Le président de la RTM Maxime Tommasini, d’expliquer qu’un effort particulier est opéré afin que la rue de Rome «soit bien aménagée, sécurisée et propre pour les achats de fin d’année». Et après une interruption d’un mois, les travaux reprendront à partir du 15 janvier «et si tout se passe bien au niveau du climat, des délais, on espère l’arrivée des rames fin janvier, pouvoir démarrer les essais et avoir un tramway qui entre en fonction au 2e trimestre 2015. Une chose est sûre, avant la fin du 1er semestre 2015, le tramway circulera».
Si tout va bien dans le meilleur des mondes, le problème d’un manque de parkings en centre-ville est tout de même soulevé. Guy Tessier de s’inscrire en faux en assurant qu’il y a «des parkings en nombre». En revanche, annonce-t-il: « Nous travaillons avec la CCI Marseille-Provence et les associations de commerçants afin que la 1ère demi-heure ou la première heure soit gratuite comme cela se fait dans de nombreuses villes.»

Patricia MAILLE-CAIRE

Réaction de Marseille Centre, la fédération des commerces du centre-ville de Marseille


« Depuis septembre, il est très difficile pour le territoire du Centre-Ville de fonctionner parce qu’il y a de multiples travaux. Des travaux très lourds qui ont isolé le cœur de villes d’autres espaces en termes d’accessibilité. Des chantiers qui se sont succédé et juxtaposés : celui du tramway à la rue de Rome qui est cours et complexe ; le chantier de GRDF -qui a renouvelé toutes les conduites de gaz-, qui a démarré début septembre et qui devrait finir à la fin de l’année, a eu comme conséquence de repercer tous les axes. Toutes les rues de l’hypercentre, Paradis, Grignan, Lully, Sainte, Davso, Breteuil… pas une rue n’a échappé à des problèmes d’accessibilité, de trame circulatoire, de parcours piéton rendus difficiles, de nettoiement de l’espace public devenu compliqué en raison de ces chantiers qui jalonnaient tout ce territoire. Et enfin, le chantier de la rue Saint-Ferréol qui s’est rajouté.
Les acteurs économiques du cœur de ville sont pour que des travaux soient menés. Les attentes du public aujourd’hui sont de pouvoir passer un moment de plaisir et de confort dans un parcours shopping, loisir, culture. Aujourd’hui, ce qui saute aux yeux c’est qu’on est très défaillant sur ces thématiques-là. On est dans un contexte économique très difficile, on sait que l’on doit faire face à des pôles commerciaux émergeants, flambants neufs, très agréables, qui ont des atouts que nous n’avons toujours pas depuis 30 ans. Quand je dis 30 ans, cela concerne un espace propre, soigné où on peut déambuler sans enjamber un trou, une carcasse de frigidaire, etc. Nous, on est pour que le cœur de ville continue à se rénover et on continue à interpeller Guy Teissier afin que le chantier de la rue Paradis soit mené en concertation avec les commerçants et habitants sur les questions d’usage : déménagement, livraison, accessibilité des personnes à mobilité réduite…
Ce que l’on observe également c’est que toutes les villes de France et d’Europe qui ont développé leurs zones commerciales n’ont pas oublié leur cœur de ville et n’ont pas oublié que là où il n’y a plus de plaisirs ni de confort, il n’y a plus d’achats. Et quand il n’y a plus d’achats ce sont des petites entreprises, moyennes ou grandes qui baissent le rideau. C’est autant de paupérisation qui s’installe et autant d’insécurité qui gagne du terrain et, de tristesse. Nous, on est là pour faire en sorte qu’il y ait le moins de casse possible dans un moment où c’est très difficile pour ceux justement qui sont là pour apporter un peu de différences avec des pôles commerciaux qui sont des grandes locomotives du commerce international. Tout le monde s’entend pour dire qu’un cœur de ville doit continuer à accueillir des enseignes centenaires, des petites boutiques qui font la différence, des artisans et il faut les aider. On est dans un moment très complexe, quand on passe de 300 consommateurs jour à 40 on n’y arrive plus. Les enseignes qui ont des compteurs ont vu la dégringolade en termes de fréquentation. »
P.M.-C.

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