Marseille. Mars en Baroque de salons en salons… du 29 février au 31 mars

Publié le 25 février 2020 à  22h18 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  9h47

Après s’être installé dans «l’atelier du musicien» en 2019, Jean-Marc Aymes, directeur artistique du festival Mars en Baroque, a imaginé pour la 18e édition, qui se tiendra du 29 février au 31 mars, une programmation autour du thème «du salon de musique». Dès la Renaissance, c’est dans un lieu particulier des résidences que l’on pratique ou écoute la musique : une musique moins fastueuse que celle que l’on peut entendre lors des fêtes solennelles ou des grandes célébrations sacrées, mais plus intime, plus touchante, plus émouvante.

Stéphanie d’Oustrac animera une master classe pour clore la 18e édition du Festival Mars en Baroque. Photo Perla Maarek
Stéphanie d’Oustrac animera une master classe pour clore la 18e édition du Festival Mars en Baroque. Photo Perla Maarek
Le festival Mars en Baroque ouvrira sur la projection du film «Le Salon de musique», du cinéaste indien Satyajit Ray, qui raconte le destin d’un aristocrate prêt à se ruiner pour son amour de la musique; projection suivie d’un concert de musique indienne. Cette première journée sera aussi l’occasion de «réviser son baroque» avec une conférence de Patrick Barbier. Ce salon de musique sera le premier à ouvrir ses portes sur l’Ensemble Coloquintes d’Alice Julien-Laferrière et de Mathilde Viale et Jean-Marc Aymes au clavecin. Il vous sera proposé, ensuite, de vous rendre dans le salon d’Haendel, où Sandrine Piau chantera, en version de chambre, quelques sublimes airs de ses opéras, accompagnée du violoncelle de Frédéric Audibert et de Concerto Soave. Puis La voix unique de Maria Cristina Kiehr et le luth de son compatriote argentin Ariel Abramovich recréeront l’ambiance nostalgique et poétique si particulière des salons espagnols. Les salons «Renaissance» seront aussi à l’honneur, avec le chant orné de Romain Bockler sur les musiques de Josquin des Près, et le luth subtil de Simone Vallerotonda pour une évocation de Raphaël. Le baroque ne sera pas en reste. Il y aura le baroque débridé de la Donna Barocca, avec un Concert de l’Hostel-Dieu, le baroque flamand plein d’humour et d’influences populaires du temps de Breughel avec les Sonadori et le baroque féminin, virtuose et inventif, de Barbara Strozzi. Le Chœur de Chambre de Namur vous fera découvrir le salon d’Urbain VIII avec une nouvelle version du Miserere d’Allegri. Le Salon de Gesualdo, tel que nous le propose l’ensemble Musicatreize, et malgré son titre de «Tombeau», est directement ouvert sur l’avenir. Les créations de chaque période ne connaissent pas l’usure du temps : une musique géniale ne reste-t-elle pas toujours d’actualité ? S’il y a un compositeur romantique qui fut un admirateur passionné de la musique baroque, c’est bien Johannes Brahms. Avec l’Armée des Romantiques, qui renouvelle l’écoute de ce répertoire, il fallait absolument faire une étape dans le salon du compositeur, pour y entendre deux œuvres de musique de chambre. Le festival propose aussi un concert hors les Murs à Saint-Mitre les Remparts dans le salon de Nostradamus avec Concerto Soave et Nicolas Lafitte en récitant. Comme chaque année, Mars en Baroque présente un opéra au Théâtre de La Criée. Ce sera un grand moment de chant et d’émotion donné par Concerto Soave et un effectif de jeunes chanteurs au service d’une version concert de l’opéra «Admeto, roi de Théssalie », de Haendel, ouvrage rare, débordant de la plus exceptionnelle des musiques. Claudio Monteverdi et Johann Sebastian Bach, les deux immenses compositeurs qui ouvrent et ferment l’âge d’or du baroque, seront à l’honneur lors du dernier week-end. En deux concerts dans le salon du Cantor, on pourra entendra l’intégralité du premier livre du Clavier bien tempéré. Le lendemain, c’est à un des chefs-d’œuvre absolus de la musique que s’attaquent les jeunes artistes du Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon : les Vêpres à la Vierge de l’« illustrissime Claudio ». Dans cette œuvre magistrale, à côté des grands psaumes choraux, le compositeur insère des concerti sacri, moments d’intimité sacrée, si proches de la musique vocale que l’on pratiquait dans les salons vénitiens.Tout au long du festival, des conférences viendront bien sûr nous éclairer sur différents aspects de ces salons, musicaux certes, mais pas seulement. Pour clore le festival, la Mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac et la violoniste Odile Édouard donneront deux jours de master classe. Le concert que donneront les jeunes artistes y participant permettra certainement de découvrir, comme en 2019, des talents magnifiques.
M.E.
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