Marseille. Mucem. Le ‘Chic Intemporel’ au service de l’artisanat créatif de la Méditerranée s’est installé au Fort Saint-Jean

Publié le 16 juin 2022 à  13h45 - Dernière mise à  jour le 6 novembre 2022 à  17h51

«Chic Intemporel» vient d’installer jusqu’au 2 novembre «Bessaha» son originale « expo vente caravane » dans les murs du Fort Saint-Jean au Mucem, sur la terrasse du Fort Saint-Jean. C’est beau, bon, original et il y en a pour tous les prix. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 heures à 19 heures.

Magali Ruffin et Selma Benbouchta-Zenined ont créé il y a trois ans
Magali Ruffin et Selma Benbouchta-Zenined ont créé il y a trois ans

Magali Ruffin et Selma Benbouchta-Zenined ont créé il y a trois ans « Chic Intemporel», première market place dédiée aux créateurs du continent africain. Sélectionnées par le Mucem les deux dirigeantes de Casablanca installent jusqu’au 2 novembre leur originale « expo vente caravane » dans les murs du Fort Saint-Jean pour mettre en lumière créateurs et coopératives offrant ainsi le plus beau de l’artisanat féminin berbère, africain et méditerranéen. C’est beau, c’est bon, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Cette opération a été montée avec le soutien des réseaux Altafemina et Africalink.

Les deux responsables ont appelé cette exposition-vente «Bessaha», elles expliquent: «Cette expression qui accompagne couramment une transformation ou toutes formes d’acquisitions pour que cet acte soit profitable». Lorsqu’elle pose ses valises au Maroc il y a une dizaine d’années, Magali découvre un pays au potentiel extraordinaire. Séduite par la richesse de sa culture et de son artisanat, elle consacrera son peu de temps libre à chiner et découvrir des «artisans-artistes» aux talents incroyables. C’est là, au fil de ses balades, que germe l’idée de leur dédier un espace de vente sur lequel leur savoir-faire sera mis à l’honneur et pourra être accessible dans le monde entier. Selma Benbouchta-Zenined la rejoint. Séduite par le projet, elle part à la recherche de nouveaux talents.

Garantir l’indépendance des artisans

Artisans et créateurs unis pour le meilleur (Photo BD)
Artisans et créateurs unis pour le meilleur (Photo BD)

Une réussite, tant pour «Chic Intemporel» que pour les coopératives avec lesquelles Magali et Selma travaillent. Il est vrai que la philosophie est on ne peut plus claire comme l’indique Magali Ruffin:«Garantir l’indépendance des artisans; aider au développement des coopératives d’artisans sont nos bases tout comme notre volonté de contribuer à l’amélioration des conditions de travail et à l’autonomisation des femmes en respectant l’écosystème et la biodiversité. Nous voulons aussi encourager la créativité en favorisant la rencontre entre le savoir-faire des artisans et l’imagination des créateurs. Il s’agit pour nous de promouvoir le véritable artisanat et la qualité de ses produits et de donner son plein sens au principe du commerce équitable et à la promotion du développement durable».

Création de deux classes

(Photo BD)
(Photo BD)

Magali Ruffin évoque ensuite cette coopérative de femmes accompagnée dans le Rif, en plein Covid: «La coopérative se développe bien et a pu créer une école». il y a cette autre coopérative, accompagnée depuis 2017 qui est passée de 49 familles à 150. « Elle a pu créer deux classes en rachetant un Riad. Aujourd’hui ses produits sont référencés chez Harrods à Londres. Il y a encore ces salariés, abandonnés, que nous avons soutenu, qui ont repris leur société et qui exportent aujourd’hui jusqu’au Japon». Alors comment s’étonner lorsque Magali Ruffin annonce: «Nous venons de gagner un prix d’honneur au Japon sur l’ESS». Et elle ajoute: «Nous sommes à la recherche d’investisseurs pour développer notre projet, lui donner une dimension continentale». Car, il est bien question de découvrir des talents et, là aussi, «Chic Intemporel» entend «rendre hommage au travail d’orfèvre de nos créateurs et de nos artisans en leur permettant de vivre dignement de leur travail. Réinventer un luxe, fait d’authenticité et de savoir-faire ancestraux, adapté au mode de vie actuel».

Hicham El Merini, co-président d’Africalink souligne toute l’importance de cette initiative, du soutien à l’entrepreneuriat féminin. Il précise à ce propos que l’association vient de remettre un prix sur la rive Sud de la Méditerranée à une jeune fille qui se lance sur le marché du traitement écologique des déchets et que l’association sera présente le 4 juillet à Casablanca pour le «Inspire & connect Méditerranée».

«Mettre en avant des réussites entrepreneuriales féminines»

(Photo BD)
(Photo BD)

Samah Ben Dhia, la présidente d’Altafemina Marseille indique: «Il est important pour notre association de mettre en avant des réussites entrepreneuriales féminines et celle-ci en est une. Il est donc naturel que nous soutenions ce projet porté par deux femmes au parcours innovant en lien avec la Méditerranée sachant que, pour ce qui me concerne, la Tunisie et la Méditerranée me définissent».

Jean Roatta, député honoraire, militant du rapprochement entre les rives de la Méditerranée ajoute: «Dans bien des cas nous n’avons pas besoin de nous tourner vers la Chine pour trouver des objets qui nous sont nécessaires. On peut se tourner vers la Méditerranée, réduire l’impact carbone et y développer l’emploi. C’est primordial car il n’y a que dans le dictionnaire où le mot réussite arrive avant le mot travail».
Michel CAIRE

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