Marseille : Pape Diouf revient sur les élections, et annonce la poursuite du mouvement « Changer la donne »

Publié le 3 avril 2014 à  23h33 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h43

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Pape Diouf a tenu ce jeudi une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé que le mouvement « Changer la donne », qui a vu le jour aux municipales, va se poursuivre et se structure. Il est revenu à cette occasion sur les élections et notamment sur le fait qu’il n’ait pas donné de consignes de vote pour le deuxième tour. Dénonce, sans citer leurs noms, les écologistes qui ont exprimé leur désaccord avec cette décision. « Dès le départ nous savions quelle position nous allions prendre. Et ceux qui ont éructé savaient pertinemment ce que nous allions faire». Et profite de l’occasion pour régler quelques comptes.

« Nous sommes compris par la population »

Pape Diouf juge: «Notre démarche originale a dérangé le lanterneau. Mais ce qui me touche le plus c’est que nous sommes compris par la population, notamment suite à notre position concernant le second tour . Nous recevons de nombreux messages nous invitant à poursuivre. Nous avons démystifié la démarche du Front Républicain qui ne sert qu’à préserver les acquis de quelques-uns. Nous avons fait le choix de ne pas infantiliser les citoyens, de les laisser libre de leur choix».
Il revient sur le score obtenu par ses listes : «Nous avons fait 6%, pour une première fois et une démarche aussi originale c’est un 6% de qualité car nous avons beaucoup appris lors de cette campagne. Et ce qui nous a surpris c’est l’étendue du clientélisme dont les victimes comme les coupables parlent ouvertement. Mais, s’il ne devait rester qu’une chose de cette campagne, ce sont les rencontres avec des personnes admirables qu’elle a occasionnées».
Concernant la polémique qui est née à propos des 13/14 à la suite de l’absence de consignes de vote, Pape Diouf explique : «Premièrement les voix ne nous appartiennent pas. Deuxièmement nous ne souhaitons infantiliser personne. Troisièmement les électeurs du FN sont des gens comme vous et moi. Ils ont fait la démarche d’aller voter. Et ils ont des raisons pour voter comme ils l’ont fait même si elles sont sans doute mauvaises. Le vote FN n’est pas idéologique mais de contestation. C’est un vote par dépit. Et puis, enfin, si la liste conduite par Garo Hovsepian ne s’était pas présentée nous n’en serions pas là aujourd’hui».

« Le FN je le ressens dans ma chair »

Avec force il ajoute : «Qui peut me donner des leçons sur le FN ? Le FN je le ressens dans ma chair. Un de mes cousins a été tué, brûlé par des extrémistes. Alors qu’on ne vienne pas me donner des leçons, surtout ceux qui l’ont fait prospérer. Si chacun avait fait ce qu’il devait nous n’en serions pas là ».
Pierre-Alain Cardona insiste pour sa part sur l’abstention. «Samia Ghali a fait moitié moins de voix qu’en 2008 alors que depuis cette date nous avons assisté à son éclosion médiatique. Ce simple fait prouve à quel point le vrai combat à mener est en direction des abstentionnistes. Car, ce qui a explosé lors de ce scrutin ce n’est pas le FN, c’est l’abstention ».
Il poursuit : «L’abstention est à Marseille de 10% plus forte qu’au niveau national. Et lorsque l’on va dans les 15/16 on voit qu’elle peut atteindre jusqu’à 70%. Voilà la crise démocratique. Voilà l’enjeu. Il y a des gens qui sont dans une telle misère qu’ils ne veulent pas changer la donne. Ils veulent simplement survivre».

« Nous n’allons pas créer un parti classique »

C’est à lui que revient d’envoyer quelques piques : «Entre les deux tours des élections, il y a eu l’éviction et le texte de Jacques Boulesteix, puis Jean Viard, le porte-parole de Patrick Mennucci qui explique ne soutenir que les listes du 1/7 et du 2/3. Les Verts, pour leur part, ont indiqué que si Patrick Mennucci était élu, ils ne pourraient pas tenir leurs engagements. Tous ces éléments ne peuvent que renforcer la défiance à l’encontre du politique».
Une fois cette page tournée, Pape Diouf parle d’avenir : «Nous n’allons pas créer un parti classique. Nous réfléchissons au mode juridique à mettre en place, il peut s’agir d’une fondation. Mais le plus important est de continuer à tenir des réunions citoyennes. Et il est certain qu’une candidature aux prochaines municipales est quasiment incontournable. En ce qui concerne les autres élections nous verrons ce qu’il conviendra de faire».
Michel CAIRE

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