Marseille Provence Métropole : entre eau et débat

Publié le 26 mai 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h43

L'ancien président de MPM, Eugène Caselli d'intervenir sur le dossier polémique de l'attribution de l'eau et de l'assainissement (Photo Philippe Maillé)
L’ancien président de MPM, Eugène Caselli d’intervenir sur le dossier polémique de l’attribution de l’eau et de l’assainissement (Photo Philippe Maillé)
Le rapport critique de la Chambre régionale des comptes concernant l’attribution à l’automne 2013 des marchés de la distribution et l’assainissement de l’eau par Marseille Provence Métropole (MPM) continue de faire des vagues au sein de l’Institution. Lors de la dernière Plénière EELV et le Front de gauche sont intervenus sur ce dossier, ce qui n’a pas manqué d’entraîner une vive réaction de la part d’Eugène Caselli, qui présidait MPM au moment des faits, avant que Guy Teissier, l’actuel président ne conclut ce débat.
Nouriati Djambae, EELV dénonce vivement les contrats. Elle lance : « Il est de notoriété publique qu’il existe une connivence entre la Société des Eaux de Marseille et les dirigeants politiques marseillais». Elle juge ensuite que « l’appel d’offres fait preuve d’une absence de transparence…la prévision d’investissement certainement gonflée… une négociation favorable au privé». Critique enfin les réponses de l’actuelle majorité aux avis de la Chambre, conclut en s’adressant à Guy Teissier : «Vous vous seriez grandi à annuler ce contrat.»
Marc Poggiale, Front de gauche rappelle : «28 conseillers communautaires dont nous sommes, n’ont pas approuvé ce choix de gestion par le privé. La lecture des avis de la Chambre renforce notre opposition». Ces contrats sont aujourd’hui «attaqués au Tribunal administratif et le risque est réel d’aller vers leur annulation». Puis, de formuler quatre propositions : premièrement, création d’un Établissement public intégrant les salariés des délégataires; deuxièmement, au niveau de l’approvisionnement du Canal de Marseille, création d’une Société publique locale avec les communes et les agglos concernés ; troisièmement, une mise à l’étude d’une nouvelle tarification progressive, éco-solidaire, pour harmoniser par le bas le prix du m3 ; quatrièmement, création par notre collectivité d’un Comité citoyen de l’eau, associé aux choix et au contrôle de la mise en œuvre du service public.
C’est alors au tour d’Eugène Caselli de prendre la parole : « On vient de faire une relecture du rapport de la Chambre sans aucun recul ni aucune nuance. Et les précédents orateurs n’ont pas fait allusion aux réponses faites par les services de MPM ».
Or, à ses yeux : «Tant au niveau des aspects financiers que des aspects juridiques, tant au niveau de la forme que du fond, les réponses sont précises, argumentées, pertinentes et sont de nature à lever tous les doutes qui auraient pu subsister en matière de choix de la Communauté urbaine».
Il poursuit : «Toutes les réponses sont étayées de jurisprudences et d’arguments factuels et incontestables prouvant que les obligations légales ont toujours été observées mais que souvent aussi, la Communauté Urbaine est allée au-delà de ce que lui imposait les textes ».
Il précise enfin que le prix de l’eau « est inférieur de 20% à ce qu’il était auparavant, les investissements s’élevant pour la période à 367 millions d’euros dont 60 millions de travaux neufs. Le tarif de l’assainissement n’a pas régressé, mais le délégataire prend à sa charge 60 millions d’euros supplémentaires de travaux neufs ». D’indiquer enfin que les élus « ont été largement associés à la construction du cahier des charges et l’Assemblée a été informée chaque fois en temps utiles
».
Guy Teissier corrobore les propos de son prédécesseur. Il conclut : «Je suis très étonné des critiques des Écologistes alors que la qualité de l’eau de Marseille est unanimement reconnue ».
Michel CAIRE

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