Marseille. Réforme des retraites : la mobilisation s’amplifie

Publié le 8 mars 2023 à  9h50 - Dernière mise à  jour le 7 juin 2023 à  21h23

Ce mardi 7 mars, 245 000 manifestants ont battu le pavé à Marseille selon la CGT, 30 000 selon la police. Des actions se sont poursuivies dans l’après-midi et de nouvelles manifestations auront lieu ce mercredi 8 mars.

245 000 manifestants ont battu le pavé à Marseille selon la CGT, 30 000 selon la préfecture de police  (Photos Joël Barcy)police
245 000 manifestants ont battu le pavé à Marseille selon la CGT, 30 000 selon la préfecture de police (Photos Joël Barcy)police
Le cortège se déploie dans les rues de Marseille longeant le Grand Port maritime symbole de la Ville et de l’ouverture sur le monde. La réforme des retraites inquiète jeunes et moins jeunes. Cette réforme, ils n’en veulent pas et ils le signifient de toutes les manières possibles. Des slogans sont scandés, pancartes et banderoles traduisent les colères. La mobilisation ne faiblit pas, grèves et manifestations sont annoncées, vont s’amplifier….

«Nous arrêterons quand il arrêtera de vouloir mettre les ouvriers à genoux»

Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD CGT 13 prévient : «On s’installe dans une grève reconductible. Le gouvernement doit retirer cette réforme injustifiée qui donne des gages à la finance internationale». A propos des grèves, il précise: «Il n’y a pas que dans les raffineries où on s’installe dans la reconduction, pas mal de secteurs font de même». Il s’insurge des propos du gouvernement qui «nous accuse de vouloir mettre le pays à genoux mais c’est lui qui s’entête. Nous arrêterons quand il arrêtera de vouloir mettre les ouvriers à genoux.» Olivier Mateu dénonce notamment: «Les salaires ne suivent pas, les retraites pas plus et, pendant ce temps, les bénéfices explosent pour les entreprises du CAC 40. Ce n’est pas possible». Il lance encore : «Le Sénat peut voter ce qu’il veut, cette réforme ne passera pas. Car lorsque les travailleurs ne seront plus à leur poste on verra bien que rien ne fonctionne». Et de mettre en garde: «Si on continue à tout enlever aux salariés c’est Marine Le Pen qui l’emportera».

«On ne lâche rien»

Franck Bergamini, secrétaire général de l’UD FO 13: «La mobilisation est très forte, on l’a bien senti ces derniers jours, on voit le résultat aujourd’hui et on continue le 8 avec un rassemblement devant la préfecture à 9h00. On ne lâche rien». Il ajoute, en cette veille de 8 mars: «il y a encore un écart de 22% entre les salaires des femmes et des hommes. Or, au-delà de l’enjeu de l’égalité, si les femmes étaient payées comme les hommes —à travail égal, salaire égal—, six milliards d’euros supplémentaires par an iraient à notre système de retraite par répartition, et je ne parle pas des recettes que cela apporterait à notre protection sociale collective en général».

«Nous avons 60% de grévistes dans le primaire»

Fabienne Allard, membre du bureau fédéral de la CFDT explique: «C’est une espérance qui nous remonte des entreprises, celle d’arriver à changer cette réforme injuste et inutile et les premières à en subir les conséquences seraient les femmes». Elle ajoute que ce mercredi 8 mars «nous serons dans les entreprises, avec les salariés». Caroline Chevé, secrétaire générale SNES FSU 13 annonce : «Nous avons 60% de grévistes dans le primaire. Et il est clair qu’une partie de la bataille se joue dans la rue d’autant plus qu’il y a toujours plus de 7 français sur 10 qui sont contre cette réforme, preuve que les mensonges du gouvernement ne prennent pas. Ce 8 mars nous participerons à la grève féministe du 8 mars pour laquelle nous attendons une mobilisation plus forte que les années précédentes. Après, c’est aux salariés de décider des modalités d’actions sachant qu’il importe de maintenir le mouvement jusqu’au retrait de la réforme».

«l’argumentation du gouvernement ne tient toujours pas»

François Hutin, CGC: «Nous sommes là pour dire non à cette réforme. l’argumentation du gouvernement ne tient toujours pas et elle ne convainc personne. Alors nous serons là jusqu’au retrait et il faut que les Français comprennent que pour négocier il faut être deux. Il faut que le gouvernement écoute le peuple. En plus, cette réforme, outre le fait d’être injuste et inutile. Il suffirait d’augmenter les salaires de 2% pour éviter un déficit.»

«Cette année le 8 mars aura une signification particulière»

Parmi les très nombreux manifestants on notait la présence de Benoît Payan, le maire de Marseille qui lance: «C’est ma place d’être ici. Ce n’est pas possible de repousser l’âge de la retraite. Il faut poursuivre le mouvement». Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille et premier secrétaire de la fédération du PS des Bouches-du-Rhône avance: «Pour cette 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, non seulement Marseille est toujours dans la rue pour que soit retirée cette réforme injuste, mais la mobilisation n’a jamais été aussi forte pour dire non à la retraite à 64 ans. Et, pour faire face à cette mesure, je ne peux que me réjouir de l’unité syndicale». Il ajoute: «Cette année le 8 mars aura une signification particulière car cette réforme pénalise d’abord les femmes, elles qui subissent déjà l’inégalité salariale et connaissent des carrières hachées».

«Nous sommes devant un choix de société»

Pour Jean Marc Coppola, PCF, adjoint à la culture de Marseille: «Je participe, et c’est normal, à toutes les manifestation contre la réforme des retraites. Ce mouvement est exemplaire tant par son unité que son contenu. Les gens ne veulent pas travailler plus pour gagner moins. En fait ne nous y trompons pas, nous sommes devant un choix de société. Et il dépend maintenant des salariés de définir les modalités d’action pour poursuivre le mouvement». Pierre Semeriva, EELV considère: «Les partis de gauche se doivent de montrer leur unité pour être au niveau des enjeux sachant que ce qui compte c’est le mouvement social et la solidité de l’intersyndicale, un phénomène que l’on avait pas vu depuis longtemps. Il faut maintenant que le gouvernement entende la population, les 70% de citoyens qui ne veulent pas de ce recul de l’âge de la retraite». Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE

Diaporama de Joël Barcy

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Mélenchon aussi  (Photo Joël Barcy)
Mélenchon aussi (Photo Joël Barcy)
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