Marseille. Réintégration d’évacués de la rue de Tivoli

Publié le 28 avril 2023 à  22h20 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  13h06

Près de la moitié des quelque trois-cents riverains évacués lors de l’effondrement d’immeubles de la rue de Tivoli à Marseille ont pu regagner leur appartement ce vendredi. Le drame, lié vraisemblablement à une explosion de gaz, a fait huit victimes le 9 avril dernier.

La moitié des habitants évacués le 9 avril ont pu ce vendredi réintégrer leur logement (Photo Joël Barcy)
Le 9 avril 2023 8 personnes ont péri à la suite de l'effondrement de 2 immeubles de la rue de Tivoli (Photo Joël Barcy)
Le 9 avril 2023 8 personnes ont péri à la suite de l’effondrement de 2 immeubles de la rue de Tivoli (Photo Joël Barcy)

Entre soulagement et appréhension

Les sentiments sont mêlés, ce vendredi matin, parmi les habitants invités à regagner leur domicile après trois semaines passées dans les familles, les Airbnb ou dans les appart-hôtel. Yvette se dit «heureuse de retrouver son quartier et son appartement mais maintenant il faut penser à ceux qui n’ont pas pu réintégrer leur logement». Georges éprouve «un sentiment étrange. Moi j’ai la chance d’être là mais à 50 mètres des gens sont morts». Anouck appréhende son retour dans l’appartement. «Je vais sans doute changer les peintures pour avoir un autre horizon. L’instant s’est comme figé ce 9 avril. C’est une violence inouïe. Plus le temps passe plus je sens que j’ai été impactée psychologiquement». Annie et Jean-Jacques n’ont pas fait partie des réintégrés du jour. Ils vivent dans un appart-hôtel mais espèrent pouvoir faire partie d’une seconde vague. «Notre maison nous manque trop», indique-t-il.

Les riverains

Mention pour la mairie

Benoît Payan, le maire Marseille a assisté au retour d'une partie des habitants évacués (Photo Joël Barcy)
Benoît Payan, le maire Marseille a assisté au retour d’une partie des habitants évacués (Photo Joël Barcy)
Les évacués sont unanimes: «Le maire a fait le boulot ». Pour Georges: «Ça fait plaisir d’être administré par des élus et des fonctionnaires comme cela. On a vraiment été pris en charge et informés sur la situation». Pour Benoît Payan, présent ce vendredi matin: «C’est une partie de la vie du quartier qui reprend. C’est presque un exploit d’avoir déjà fait réintégrer 138 personnes. D’autres le seront au fur et à mesure. Pour celles qui sont proches du drame ce sera difficile d’y retourner mais nous ne laisserons pas les gens sur le carreau». C’est le contre-exemple de la rue d’Aubagne ? «Je ne veux pas faire de comparaison mais moi j’ai été marqué par ce qui s’est passé à la rue d’Aubagne et les victimes encore plus. On a eu des gens qui sont restés à zoner pendant trop longtemps ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas ça la dignité humaine. Je ne veux pas faire de comparaison mais on a été marqués par l’exemple de la rue d’Aubagne, on a été meurtris par une ville qui n’a pas fait son travail et on fait différemment».

Benoît Payan

La vie reprend

Dans un des cafés qui voisinent avec les lieux de l’effondrement les habitudes reprennent. La gérante, Iris Michalon retrouve «les gens du quartier, nos habitués… On est émus, c’est particulier comme reprise. Le choc a été important, on se connaît tous ici, c’est un petit village. On a perdu des proches donc c’est difficile à vivre mais on est un lieu de connexion, de rencontres donc on avait envie de rouvrir. Le sentiment qui prédomine c’est l’émotion. Il y a de la tristesse mais aussi de la joie de se retrouver».

Iris Michalon

En ce qui concerne l’enquête, la procureure de Marseille Dominique Laurens annonce qu’elle a permis de confirmer que la violente déflagration était «due au gaz» et avait «pris naissance au premier étage» de l’immeuble. «Une information judiciaire a été ouverte ce jour par le parquet de Marseille contre personne non dénommée des chefs d’homicide et de blessures involontaire. Elle intervient à l’issue de l’enquête de flagrance confiée à la brigade criminelle», précise Dominique Laurens. Reportage Joël BARCY [(

A savoir

Le drame survenu dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril dans la rue de Tivoli Marseille (5e), a nécessité l’évacuation de 43 immeubles. En effet, afin de garantir la sécurité des Marseillaises et des Marseillais, la Ville a initié et sollicité trois études distinctes, toujours en cours sur certains immeubles, afin d’analyser la sécurité bâtimentaire des immeubles un par un : – une étude par les architectes ingénieurs de la Ville ; – une étude par un bureau d’étude externe Axiolis mandaté par la Ville ; – une étude par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment de l’État. La Ville de Marseille a notamment organisé le jeudi 27 avril 2023 au sein de la mairie des 4/5 des réunions d’informations pour informer 72 ménages qu’ils peuvent reprendre possession de leurs logements dès ce vendredi 28 avril, et les renseigner sur les premiers réflexes à adopter. Ainsi, à partir du vendredi 28 avril 9 heures, les habitantes et habitants des numéros 53, 55, 57, 48, 50, 54, 58, 60 de la rue Abbé de l’Épée, et des numéros 38, 42, 44, 33, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 47 de la rue Jaubert ont pu réintégrer leurs logements dans des conditions normales d’habitation. 19 immeubles sortent donc du périmètre de sécurité, soit 72 foyers représentant 138 personnes. Des investigations complémentaires se sont avérées nécessaires pour garantir un retour dans les logements en toute sécurité pour les autres immeubles du secteur Tivoli. La Ville continue de réunir les habitants pour leur apporter les informations immeuble par immeuble et envisager les réintégrations progressives dans les logements, dès lors que les conditions obligatoires garantissant leur sécurité seront réunies.)] [(

Diaporama Joël Barcy

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