Marseille. Rencontre avec Jean-Marc Coppola, adjoint en charge de la culture pour toutes et tous, de la création et du patrimoine culturel : « La Culture doit être transversale de toutes nos politiques »

Publié le 7 septembre 2020 à  12h04 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h12

Jean-Marc Coppola est adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture (Photo archives/Philippe Maillé)
Jean-Marc Coppola est adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture (Photo archives/Philippe Maillé)

Jean-Marc Coppola, 5e adjoint de la maire de Marseille Michèle Rubirola, a choisi la délégation de la Culture «de toute la culture», précise-t-il en souriant. Car la précédente majorité de la Ville avait choisi de saucissonner cette délégation. Son choix, Jean-Marc Coppola ne l’a pas fait au hasard… «La culture est transversale des politiques que nous entendons mettre en place au service de cette ville et de ses habitants. De l’urbanisme au social, de l’éducation à l’économie, la culture est présente, comme un fil rouge.» Au lendemain de sa prise de délégation, Jean-Marc Coppola a fait l’une des choses qu’il affectionne par dessus tout : il est allé sur le terrain rendre visite, en plein été, aux acteurs culturels de la ville qui pouvaient le recevoir. «J’ai bien mesuré que les deux principaux problèmes concernent les ressources humaines et les infrastructures. Au niveau des personnels c’est le nombre qui fait parfois défaut ; ici je pense aux bibliothèques et à tout ce qui contribue à une large ouverture des lieux culturels. Il peut y avoir, parfois, des problèmes de compétence mais ce n’est pas majeur car j’ai surtout rencontré des gens engagés, passionnés qui ne demandent qu’à développer leurs activités. J’ai surtout ressenti une demande de reconnaissance de leur engagement et du travail qu’ils effectuent. Le deuxième problème c’est celui des bâtiments qui, comme le MAC, le théâtre du Gymnase, doivent faire l’objet de travaux.» Au terme de ces premières visites, l’élu dit haut et fort : «Marseille est une mine d’or qui souffre d’une insuffisance de promotion, d’une pauvreté de communication et de partage ; c’est ce qui me frappe le plus. Dans beaucoup de domaines on est bons, parfois pionniers, comme pour les arts de la rue, les arts du Cirque, mais cela ne se sait pas. Pour moi le faire savoir et le partager avec le plus grand nombre est déjà un axe de travail. La culture doit être un vecteur d’émancipation humaine, d’éducation et d’épanouissement.» Et Jean-Marc Coppola poursuit le constat : «Derrière nous il y a nombre de projets associatifs qui auraient dû être aidés et ne l’ont pas été ; c’est dommage ! Cela a creusé des inégalités. J’ai aussi découvert l’existence de dossiers qui, pour diverses raisons, sont restés sous le coude; la création de bibliothèques dans des quartiers qui en sont dépourvus, par exemple. Dans ce domaine nous sommes bien en retard avec nos 8 bibliothèques contre 16 à Lyon, ou 21 à Toulouse… » Alors sa ligne de conduite est claire, nette et précise : «Pour moi c’est l’intérêt général qui prime, celui des Marseillais et celui de la ville. Pas de copinages, pas de privilèges.» Conscient des situations parfois extrêmes liées à la crise sanitaire que nous traversons, l’adjoint affirme : «La culture n’est pas un domaine qui doit être délaissé du fait de la crise. Elle doit être au même niveau de traitement que les entreprises des secteurs économiques que ce soit dans le soutien ou dans les investissements tant par L’État que par les collectivités.» Si Jean-Marc Coppola se donne encore un peu de temps afin de présenter, aux côtés de ses collègues élus, ses premières propositions pour la culture à Marseille, il évoque déjà sa volonté de donner des perspectives à ceux qui la font vivre avec la mise en place de plans pluriannuels. Et ce avant de conclure : « 2013 a donné un souffle, mais il en est resté quoi ? On doit se poser encore plus la question de la durabilité, de ce qui est soutenable. Je pense que les artistes sont ceux qui, peut-être, nous donneront le plus d’idées, de lumière pour l’avenir. Ils aident à développer notre imaginaire et je pense qu’ils sont ceux qui peuvent, entre autres, soigner la société…»
Michel EGEA

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