Publié le 9 novembre 2018 à 12h35 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h09
«Depuis 2005, la seule ville de Marseille a engagé plus de 200M€ dont 110 au seul titre de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine ndlr), 35 de l’éradication de l’habitat ancien et 28 du logement locatif social», lance Jean-Claude Gaudin, le maire LR de la Ville lors d’une conférence de presse. Alors que la colère et la crainte de voir d’autres immeubles s’effondrer ne cessent de monter à Marseille, après la tragédie de la rue d’Aubagne, le maire -entouré d’Arlette Fructus, son adjointe au logement, Sabine Bernasconi, maire des 1/7, Julien Ruas, adjoint en charge du Bataillon des Marins-Pompiers, Yves Moraine, maire des 6/8, le vice-amiral Charles-Henri Garié et les bailleurs sociaux Lionel Royer-Perreault (13 Habitat) et Patrick Padovani, Habitat Marseille- est revenu sur l’action de la Ville en matière de résorption du logement insalubre et a largement évoqué la rue d’Aubagne. «une enquête judiciaire est en cours et nous donnerons toutes les explications nécessaires», a-t-il précisé.
Le maire ne manque pas de rappeler que le logement «est un domaine éminemment complexe, tant sur le plan technique et juridique que social. Il est complexe aussi en raison des compétences croisées entre ville de Marseille, État, Métropole, Département et Région». Expliquant qu’il s’agit d’un domaine, qui implique «un très grand nombre d’acteurs publics et privés, depuis l’Agence régionale de santé jusqu’aux autorités judiciaires et policières en passant par les différents acteurs de l’Anru, l’ensemble des bailleurs sociaux et de nombreux organismes ou associations d’une multitude de secteurs.» «Un domaine qui fait appel à des procédures lourdes, coûteuses et longues», insiste-t-il. Cite les opérations réalisées avant de considérer: «Le chantier reste immense. Car, à Marseille, et notamment dans tout le centre-ville, l’habitat est ancien, construit avec les techniques de l’époque et suivant une topographie où les immeubles s’appuient les uns sur les autres dans une configuration délicate. Cet habitat, il est en outre majoritairement privé. Et ne nous le cachons pas, cette situation aiguise parfois des appétits pour lesquels l’intérêt public ou collectif n’est pas assurément une priorité». «L’intervention publique, poursuit-il, doit se confronter à des réglementations protectrices de la propriété privée pour justifier son action contre les marchands de sommeil et propriétaires indélicats, tout en assurant aux propriétaires de bonne foi, occupants ou bailleurs, la mobilisation des aides publiques dans les copropriétés, quelle que soit leur taille. La ville de Marseille et la Métropole Aix Marseille Provence, qui exerce pleinement les compétences en matière d’habitat et de logement désormais, mobilisent des moyens financiers très importants. Ces moyens ne peuvent, et de très loin, y pourvoir à eux seuls, même s’ils sont renforcés par les subventions allouées par l’État et ses agences nationales, par le Département et par la Région auprès des organismes HLM comme des opérateurs privés mandatés par les pouvoirs publics». Jean-Claude Gaudin met en exergue l’ampleur des situations à traiter qui «nécessite beaucoup plus». Précise qu’au-delà «des énormes moyens financiers» que ce grand chantier d’envergure nationale exige, «nous nous heurtons tous, toutes les communes, toutes les collectivités, à des procédures longues, terriblement longues et coûteuses.» Des procédures, selon le maire, «que certains utilisent au détriment de l’intérêt collectif. Mais il est indispensable aussi que l’ensemble des pouvoirs publics unissent leurs efforts pour accélérer les procédures et réduire les délais». Il en appelle donc à l’État «afin que la réglementation évolue pour faciliter et, surtout, accélérer l’action publique dans l’habitat privé quand celui-ci est en mauvais état.» Et s’adresse à tous les acteurs publics «pour qu’ils unissent mieux encore leurs efforts financiers».