Marseille: Un cas d’école au Conseil municipal de ce lundi matin

Publié le 8 février 2016 à  2h20 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h38

Il était question, ce lundi matin, d’un premier Conseil municipal de l’année allégé, juste une centaine de rapports avec comme dossiers phares les orientations budgétaires et le rapport d’évaluation de la mise en place des Temps d’activités périscolaires (ATP) qui en sont temps ont ébranlé la municipalité. Même si tout n’est pas vraiment en ordre de marche, ce n’est rien à côté de la polémique en cours sur le bâti des écoles marseillaises. Un dossier que Libération a sorti le 2 février avec une Une sans concession: «Écoles à Marseille, la honte de la République».

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Yves Moraine et l'adjointe aux écoles Danièle Casanova  (Photo P.M.-C.)
Yves Moraine et l’adjointe aux écoles Danièle Casanova (Photo P.M.-C.)

Yves Moraine, président du groupe Les Républicains de la ville et maire des 6/8, a décidé de monter au créneau en attendant que le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin , intervienne à son tour, du haut de sa tribune. Et de fustiger cette polémique de la semaine qu’il considère comme «inacceptable et intolérable», et relève, selon lui, «de la politique politicienne à laquelle s’est prêtée un journal national. Un jeu que nous ne pouvons pas laisser faire». Et de s’en prendre à la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem qui, au lendemain de la publication de Libération considérait que «les conditions et la souffrance dans laquelle vivent au quotidien ces élèves, ces enseignants et personnels ne sont pas dignes de la République». Yves Moraine de s’insurger : «nous ne pouvons pas laisser madame Vallaud-Belkacem insulter la ville de Marseille et ses élus. La honte de La République c’est madame Valaud Belkacem elle-même». En ce qui concerne l’enquête de Libération il parle de «manipulations et mensonges». Allant jusqu’à estimer qu’il s’agit d’enquête «comme on les faisait sous l’inquisition, à charge. On y trouve quelques manipulation grossières».

«Des écoles sans locaux»

Annie Lévy-Mozziconacci, conseillère municipale des 6/8 (Photo P.M.-C.)
Annie Lévy-Mozziconacci, conseillère municipale des 6/8 (Photo P.M.-C.)

Autre discours porté par groupe socialiste notamment par la voix d’Annie Lévy-Mozziconacci, conseillère municipale des 6/8, qui a fait de l’école son cheval de bataille. Après les TAP, elle dénonce également l’état délabré des écoles marseillaises. dénonçant «une désaffection de l’école publique sous la mandature de Gaudin». Pointant une spécificité marseillaise «des écoles sans locaux». «On a une nécessité, explique-t-elle, «de créer des écoles en fonction des besoins identifiés par l’Éducation nationale. La ville ne met pas de locaux à disposition ce qui amène à des classes en sureffectif». Elle parle également de «ghettoïsation de l’école publique sur l’ensemble de la ville. On attend une égalité sociale dans les écoles d’une ville frappée par l’échec scolaire.» La politique municipale, selon l’élue «a des impacts sur l’avenir, sur la prochaine génération que l’on va former. Et les difficultés existent déjà à l’école primaire. On pensait que c’était au collège qu’arrivaient les clivages et bien on s’aperçoit qu’en 6e, quand on fait les évaluations, il y a 15 points de différences entre les écoles des quartiers Sud et celles des quartiers Nord». Annie Lévy-Mozziconacci annonce qu’elle sollicitera l’aide de Martine Vassal, la présidente du département 13 lors de cette séance du Conseil municipal. Et pourquoi pas celle de l’État?

Plan d’action pour les écoles publiques de Marseille

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)

Après plusieurs jours de polémique autour du délabrement de certaines écoles publiques à Marseille, le gouvernement a décidé, dans le «dialogue» mais aussi en réaction à une municipalité de Marseille qui semble «minimiser», de saisir le préfet pour «évaluer» et «remettre à niveau» les écoles. Dans un courrier daté du 4 février, le gouvernement a demandé au préfet des Bouches-du-Rhône «d’évaluer les conditions de fonctionnement du service public d’éducation dans les écoles des quartiers prioritaires de la politique de la ville». Ajoutant: «Plus largement là où des dysfonctionnements vous seraient signalés» ». Le Préfet des Bouches-du-Rhône et le Recteur d’Académie Aix-Marseille ont reçu mission de la Ministre de L’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, «de travailler en partenariat avec la mairie de Marseille à un plan à court terme et moyen terme de remise à niveau du parc d’établissements du 1er degré de Marseille et, prioritairement dans les 14 quartiers concernés par les projets de rénovation urbaine», précise la Préfecture dans un communiqué. Indiquant : «A partir d’une évaluation du fonctionnement du Service Public d’éducation dans ces écoles, les urgences en matière d’exposition des élèves à des risques sanitaires ou sécuritaires feront l’objet de travaux à engager au plus tôt. L’enveloppe de 5 millions d’Euros de la dotation politique de la ville dont bénéficie Marseille en 2016 sera mobilisée dans ce but. Un programme de travaux à moyen terme sera lancé pour remettre à niveau le parc des écoles de Marseille. Il s’appuiera sur l’étude actuellement menée par la ville de Marseille sur les enjeux scolaires du nouveau programme de renouvellement urbain. L’ensemble de ces actions sera défini en concertation avec la ville de Marseille, pour une mise en œuvre rapide». «Des instances de travail Ville-État, est-il ajouté, seront mises en place, dans ce but, dès la semaine prochaine. Ce programme viendra compléter les actions importantes déjà conduites dans le cadre de la politique de la ville pour l’État, mais aussi dans le cadre de ses compétences par la ville de Marseille. Le programme et l’ensemble des travaux feront l’objet de communications régulières.»
Patricia-MAILLE-CAIRE

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