Marseille a accuelli, ce vendredi, la 2e conférence métropolitaine

Publié le 20 décembre 2013 à  20h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h11

Marylise Lebranchu a participé à la 2e conférence métropolitaine qui s'est tenue à Marseille
Marylise Lebranchu a participé à la 2e conférence métropolitaine qui s’est tenue à Marseille
Au lendemain de l’adoption définitive par le Parlement du projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, s’est rendue à Marseille ce jeudi 19 et ce vendredi 20 décembre à l’occasion de la 2e conférence métropolitaine.
Un an après la première conférence, la Ministre a participé, ce vendredi, aux travaux de la 2e conférence métropolitaine pour contribuer à bâtir, aux côtés des élus et de la société civile, le projet de la métropole Aix-Marseille-Provence, qui sera créée le 1er janvier 2016. La ministre a écouté les attentes, les espoirs et les inquiétudes des citoyens, des élus, des entrepreneurs et des associations concernant la gouvernance de la future métropole, ses compétences, ses priorités…
Elle s’est félicitée de la publication, jeudi, du décret relatif à la mission interministérielle pour le projet métropolitain, qui crée un Conseil paritaire territorial de projets, garantissant la bonne représentativité des maires dans la gouvernance de la métropole.
Dans son discours de clôture, Marylise Lebranchu a affirmé que c’était désormais « aux élus de se saisir de ces travaux exploratoires, de se les approprier, de les modifier, de les compléter, de les traduire, concrètement, dans une politique partagée sur l’ensemble de ce territoire ».
Eugène Caselli, le président de MPM, a fait depuis de longs mois de la métropole son combat : « Je suis convaincu que la création d’une véritable métropole est une chance pour notre territoire.C’était même la condition nécessaire pour combler notre retard et coller à la réalité du quotidien de nos concitoyens qui vivent, travaillent, étudient, se cultivent, se soignent déjà à l’échelle métropolitaine. Je l’ai souvent dit « ensemble, on est plus fort ». La métropole, c’est aussi une arme pour mieux résister à la crise et développer l’emploi en renforçant la cohérence à travers les transports, le développement économique et l’attractivité de cet espace métropolitain ». Et de conclure : « De plus, la loi confirme ce que j’ai martelé depuis des mois : les maires des communes continueront d’exercer les compétences de proximité ».
Et le matin, c’est Jean-Claude Gaudin qui a ouvert les travaux avec la ministre. Il rappelle : « Un an après la première conférence Métropolitaine, au cours de laquelle nous avions plus assisté à un dialogue de sourd qu’à un véritable échange, le contexte législatif est enfin précisé. Je crois pouvoir dire que le travail parlementaire, mené au Sénat, concernant l’article 30 de la loi instituant la Métropole a posé les bases d’une nouvelle organisation institutionnelle. Bien sûr, cela n’a pas été facile. Nous divergions sur le périmètre,sans doute un peu trop large et sur le rôle insuffisant des maires ». Pour le sénateur-maire de Marseille, les travaux accomplis au Sénat ont permis de parvenir « à une compromis acceptable ».
Puis de se réjouir du rapport de l’OCDE qui montre une aire métropolitaine créatrice d’emplois, une aire innovante, avant d’ajouter : « Oui, Marseille est un port. Une porte ouverte sur le monde. Comme toute porte ouverte, elle laisse entrer les richesses du monde, c’est sa force. Mais elle laisse aussi entrer la pauvreté et les drames humains. Les drames, Marseille les accueille en continu. Elle y fait face. Elle intègre. Elle assimile, et elle recommence ».
Si les compétences stratégiques relèveront de la Métropole, « celles liées à la proximité resteront du domaine de la commune ou des Conseils de Territoire. A ce propos, je vous fais part, Madame la Ministre dʼune remarque. Les Conseils de Territoire nʼont pas de périmètre défini à lʼavance. Jʼappelle l’État à ne pas statuer sur cette question sans avoir associé les Communes à la décision ».
Puis de conclure en s’en prenant à Jean-Marc Ayrault : « Il n’est pas question d’accepter que le Gouvernement organise la mise en place d’une Métropole pour se retirer financièrement. Au contraire, l’État doit jouer son rôle de financeur. Alors que le 1er Ministre est venu à Marseille confirmer des investissements déjà fléchés depuis plusieurs années, à échéance de 15 ou 20 ans, il ne nous a toujours pas entendu sur la nécessité d’un doublement intégral avec électrification, de la voie ferrée Aix-Marseille. Rien sur les dotations complémentaires de la Métropole. Rien sur les projets portuaires et la nécessaire évolution de sa gouvernance. Rien sur la SNCM. Il nous faut donc remettre à plat tout notre système de transport et mobiliser les financements publics. C’est possible, comme pour le chantier de la L2 qui est relancé ».

La ministre a également profité de son déplacement pour visiter Marseille Immunopôle

La ministre, outre la conférence métropolitaine, s’est rendue sur le terrain. La visite de Marseille Immunopôle a permis à Marylise Lebranchu de se visiter un site qui illustre l’intérêt de la métropole pour le développement de projets d’envergure internationale. Marseille Immunopôle, cluster à vocation mondiale dédié aux immunothérapies, a en effet un rôle structurant sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence. En attirant des talents, des entreprises et des investissements dans le domaine des biotechnologies, en partenariat avec Aix-Marseille Université, il participe fortement à la visibilité internationale de Marseille. Les équipes de ce pôle ont souligné « la nécessité de mieux coordonner les acteurs et de favoriser les transferts de technologie de la recherche vers les entreprises« . C’est ce que prévoit le 1er projet de loi, entre les régions et les métropoles, qui pourront participer aux SATT (sociétés d’accélération de transferts de technologies) et du co-pilotage des pôles de compétitivité. Et c’est aussi l’ambition du second projet de loi de renforcer les compétences et les moyens des régions en matière de développement économique et d’innovation. La ministre défendra ce second texte au Parlement dès le mois d’avril prochain.
La ministre a terminé sa visite en invitant à « valoriser davantage la réussite de projets comme celui-ci, illustrant la vitalité de la métropole et porteurs de grandes réussites à l’échelle européenne et internationale ».
Luc Condamine

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