Marseille: avec Afric’Agora le dialogue euro-africain prend de la hauteur

Publié le 4 octobre 2022 à  7h30 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h26

C’est sur 450 m², au trentième étage de la Tour La Marseillaise, qu’Afric’Agora va s’installer, début 2023. Frédéric Ronal, vice-président de la CCI Aix-Marseille Provence en charge de «l’ouverture au monde» et membre d’Africalink, invite à découvrir ce projet unique en France.

C'est au 30e étage de la tour La Marseillaise qu'Afric'Agora verra le jour (Photo Joël Barcy)
C’est au 30e étage de la tour La Marseillaise qu’Afric’Agora verra le jour (Photo Joël Barcy)
«Afri’Agora est le lieu emblématique que nous voulons pour renforcer la dimension de hub entre l’Europe et l’Afrique que Marseille est déjà par son positionnement, ses populations. Il va voir le jour, début 2023, sur un site prestigieux: les 450 m² du trentième étage de la Tour La Marseillaise», dévoile Frédéric Ronal. Dans cet espace dont la vocation économique est première, des réunions pourront se tenir, des bureaux loués. Mais il sera également possible de déjeuner, dîner, organiser des expositions… A ce propos Frédéric Ronal précise :«Nous souhaitons que des artistes africains se saisissent de ce lieu, lui donnent une âme. La culture, comme la restauration d’ailleurs, est tout sauf un artifice. Notre projet est certes économique mais comment commercer avec un pays si on ignore sa culture?». Il aborde ensuite l’évolution du dossier: «Nous avons créé la « carcasse technique » afin de la présenter à nos potentiels partenaires privés et publics. Il s’agit d’une base de travail à partir de laquelle chacun pourra dire s’il veut s’impliquer, si oui comment, s’il y a des choses que l’on doit aménager, modifier pour permettre d’y accéder plus facilement».

Africalink une communauté d’entrepreneurs africains et européens

Il en vient à Africalink, [[communauté d’entrepreneurs africains et européens qui a vu le jour en 2017, et portée par la CCIAM]]-, expliquant qu’il s’agit d’entrepreneurs conscients que «le continent africain se trouve aujourd’hui au centre des mutations du Monde; que les schémas traditionnels de l’aide au développement et de la coopération peinent à accompagner efficacement l’émergence du secteur privé, confirmant ainsi que celle-ci est avant tout endogène». Des entrepreneurs qui mesurent aussi toute l’importance «des PME dans la construction de nouvelles relations», la mise en œuvre de partenariats respectueux et équilibrés, dans «une nécessaire confidentialité». «Nous avons une philosophie, des réseaux, quelque 200 membres, il ne nous manquait plus qu’un lieu dédié aux relations avec l’Afrique», poursuit Frédéric Ronal.

«Il nous faut un minimum de 300 000 euros»

«Il nous faut un minimum de 300 000 euros pour nous lancer, 150 000 devant provenir des actionnaires», explique Frédéric Ronal qui détaille: «Nous aurons trois types d’acteurs: les actionnaires, le lieu sera porté par une SAS et nous espérons regrouper une dizaine d’acteurs, privés et publics, puis nous aurons des adhérents qui paieront une cotisation qu’ils pourront passer en charge». La première offre est de 3 000 euros par an. «L’adhérent bénéficie d’une remise de 25% sur les tarifs publics de l’Agora somme lui permettant d’utiliser deux fois par an la salle de réunion ou un bureau». Il en vient au deuxième niveau: «La cotisation s’élève à 7 000 euros par an, propose une décote de 50% sur le tarif public permettant d’utiliser régulièrement un bureau et, plusieurs fois dans l’année une salle de réunion». Frédéric Ronal signale qu’: «Africalink fonctionne parce que dès le départ nous avons pu nous appuyer sur une quarantaine d’adhérents. Il en va de même pour Afric’Agora nous devons nous lancer avec une quarantaine d’adhérents privés et publics. Notre modèle ne doit pas dépendre des subventions, nos recettes devront couvrir les dépenses mais, dans le même temps, on ne peut pas imaginer que cet outil de territoire ne bénéficie pas du soutien des collectivités».

200 personnes debout, 100 personnes assises

Évoque des clients qui ont des besoins très différents. «Certains veulent un bureau sur un site prestigieux d’autres ont des bureaux mais souhaitent organiser une réunion dans un cadre unique». Décrit le lieu: «Nous disposerons de deux salles modulables pouvant accueillir 200 personnes debout, 100 personnes assises sans oublier la terrasse et sa vue imprenable. Nous aurons aussi trois bureaux individuels et un espace dédié aux membres d’Africalink». L’entrée de l’Agora sera gourmande puisqu’elle accueillera une brasserie: «Elle sera ouverte le midi au public moyennant une petite adhésion et proposera une cuisine méditerranéenne et africaine avec un plat autour de 15 euros. Le midi et le soir, il sera par ailleurs possible d’avoir une restauration à la demande» Et, lorsque les locaux ne seront pas occupés par des événements portés par l’Agora, le World Trade Center pourra les utiliser pour ses clients.

S’approprier le lieu

«Mais nous espérons rapidement pouvoir quotidiennement occuper les lieux. D’autant qu’encore une fois Afric’Agora vise une clientèle européenne travaillant avec l’Afrique ainsi que des Africains qui veulent travailler avec l’Europe. D’ailleurs les 27 consulats africains présents à Marseille sont, depuis le départ, intégrés à la réflexion.» Dans ce cadre, Frédéric Ronal annonce la tenue d’une nouvelle réunion pour qu’ils apportent leurs réflexions, leurs propositions, qu’ils s’approprient le lieu, qu’ils le fassent connaître dans leurs pays pour l’animer, pour qu’ils fassent savoir qu’il existe un espace hors de Paris pour les accueillir qui coûte 3 000 euros par an, soit beaucoup moins que deux jours de location à Paris et, encore une fois, dans un cadre très valorisant». Frédéric Ronal avance enfin: «On veut créer un lieu unique et je dois dire que ce projet est suivi au plus haut niveau de l’État tant il est un laboratoire pour le projet de Maisons des Mondes Africains dont nous pouvons être une antenne… A moins que ce ne soit cette Maison qui soit l’antenne de Marseille Agora pour l’économie, la culture, la science, la diplomatie… ». Michel CAIRE – Reportage vidéo Joël BARCY

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