Commémorations à Marseille. Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux « Justes » de France

Publié le 22 juillet 2019 à  8h21 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h06

Ce 21 juillet, Marseille a commémoré la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux « Justes » de France. Une cérémonie qui se déroule le dimanche qui précède ou succède le tragique anniversaire de la rafle des 16 et 17 juillet 1942, au cours desquelles près de 13 000 personnes furent arrêtées dans Paris et sa banlieue dont plus de 8 000 furent regroupées au Vélodrome d’Hiver (le Vél’ d’Hiv’) avant d’être déportées.

Dépôt de gerbe par le président du Crif Marseille-Povence Bruno Benjamin  (Photo Robert Poulain)
Dépôt de gerbe par le président du Crif Marseille-Povence Bruno Benjamin (Photo Robert Poulain)
Le Préfet de Région Pierre Dartout  (Photo Robert Poulain)
Le Préfet de Région Pierre Dartout (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Le Préfet de Région entouré des représentants de la communauté juive et d'élus dont Ludovic Perney vice-président de la Région Sud (Photo Robert Poulain)
Le Préfet de Région entouré des représentants de la communauté juive et d’élus dont Ludovic Perney vice-président de la Région Sud (Photo Robert Poulain)

La rafle des 16-17 juillet 1942 se situe après les premières déportations de Juifs en France, «au moment où les nazis vident les ghettos polonais et entament aussi les déportations en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark.» Cette grande rafle est d’une autre nature que les rafles précédentes en France: en moins de quarante-huit heures en effet (de quatre heures du matin, le 16 juillet, jusqu’au lendemain, le 17 juillet à treize heures), la police a arrêté 12 884 Juifs à Paris et en banlieue. C’est une première même si, en raison des « fuites », le nombre des arrestations est inférieur aux prévisions. Pendant la rafle du Vél d’Hiv, les autorités policières n’ont pas arrêté uniquement des hommes dans la force de l’âge. Elles ont également appréhendé cette fois-là des hommes de plus de 60 ans, des malades, des femmes (5 802) et même des enfants de moins de 16 ans (4 051). La fiction d’un «transfert de population à l’Est pour du travail » vole donc en éclats. Une opération d’une telle ampleur a été nécessairement longuement et soigneusement préparée. Certains chiffres sont d’ailleurs éloquents. Il faut souligner en particulier que 9 000 fonctionnaires français (et parmi eux 4 000 policiers) ont été mobilisés pour cette rafle baptisée non sans ironie «opération vent printanier». À cette occasion, on a retiré rien moins que 27 000 fiches de Juifs (recensés en application des lois de Vichy) d’un fichier de la préfecture de police (le fichier « Tulard »), de manière à pouvoir les distribuer, sur le terrain, aux équipes policières chargées des arrestations. L’opération, sans précédent dans les annales policières françaises, a été conçue à l’initiative des occupants. Elle est menée toutefois, de bout en bout, sous les ordres de Pétain, Laval, Bousquet, Leguay et de la hiérarchie administrative et policière de l’État français.
La Rédaction
Source cheminsdememoire

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