Marseille : l’Université Régionale des Métiers verra le jour sur le périmètre d’Euroméditerranée

Publié le 11 mars 2014 à  22h07 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h43

Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Eugène Caselli, Président de Marseille Provence Métropole en présence d’André Bendano, Président de la Chambre régionale de Métiers et de l’Artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur, se sont rencontrés au sein du siège de MPM pour évoquer les avancées de la mise en œuvre de l’Université régionale des métiers*. Ce projet porté par la Région et par des partenariats « exemplaires » s’est traduit, à l’issue de cette rencontre, par une participation de MPM à hauteur de 10% du financement de l’opération qui s’élève au total à 100 millions d’euros. «Sous réserve du vote de la future Assemblée communautaire», précise Eugène Caselli, président de MPM.

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
L’Université Régionale des Métiers (URM) qui verra le jour en 2018 au cœur d’Euroméditerranée sur l’îlot Peyssonnel (2e) est un «Projet et ambitieux pour le territoire», indique Michel Vauzelle. Précisant qu’«il va constituer une offre inédite au service de l’emploi, des entreprises et de l’avenir des jeunes». Après avoir rappelé que la formation est le 1er poste du budget régional, il souligne l’importance de « la jeunesse non pas parce qu’elle est l’avenir mais parce qu’elle est le présent ». Il avance : «L’enseignement professionnel n’est pas inférieur à d’autres formations». Mettant alors en exergue la symbolique, le sens du mot université, la reconnaissance pour «ces jeunes qui pensent que l’université est réservée à d’autres catégories de personnes».
Eugène Caselli parle d’«un programme chargé de sens, social, dynamique qui va remettre de la noblesse dans les métiers manuels». En effet, L’URM va accueillir «des jeunes de toute la région qui vont pouvoir accéder à un métier». Rappelant que «les jeunes sans qualification trouvent difficilement un emploi».
Un moment important pour André Bendano. «L’Université réservée aux sachants est une formidable avancée pour nous les manuels». Il explique : «Au niveau de l’orientation lorsque les jeunes ne sont pas très bons on leur demande d’aller dans l’artisanat. Mais, l’artisanat n’est pas le ghetto des cancres mais l’école des talents».
Il souligne que dans les années 2000 «le premier à m’avoir écouté a été le président Vauzelle, son nom est indissociable de la Première université en France. Et le président Caselli a toujours cru en une économie de proximité». Il avance : «On n’a pas l’habitude d’être pris en compte dans le monde de l’économie alors que les TPE représentent 92% de l’économie française. Cette économie forme, elle ne se délocalise jamais. 85% des jeunes qui obtiennent un CAP, sont engagés en CDI. Aujourd’hui, on va enfin donner à ces jeunes la possibilité de rêver, d’aller à l’université.» Ce projet de 100 millions d’euros financé à hauteur de 67 millions d’euros par la Région «va voir le jour au cœur de l’économie, d’Euromed et pas dans la banlieue où on nous met d’habitude».
Patricia MAILLE-CAIRE

L’Université Régionale des Métiers

L’URM accueillera 1200 jeunes par an, dans 7 filières de formation et proposera une offre combinant à la fois la formation (du CAP à la maîtrise), l’hébergement (150 places), la restauration, l’information, le conseil et le suivi. Elle bénéficiera d’un pôle ressources de veille et d’information et du partenariat notamment des 24 pôles régionaux d’entreprises : les « PRIDES » (Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Économique Solidaire, issus du Schéma Régional de Développement Économique).

Des futurs pôles de compétence développés autour de 7 filières économiques importantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Il s’agit des filières bâtiment et écoconstruction, santé (optique et dentaire), services administratifs, tertiaire (commerce, tourisme, vente), électricité/électronique/électrotechnique, métiers d’art, recyclage.
Des métiers qui s’inscrivent dans le périmètre de la Stratégie Régionale d’Innovation
Les métiers de l’écoconstruction, du numérique, des industries créatives et de l’électronique ouvrent des perspectives aux diplômés dans des domaines d’activités stratégiques pour l’économie de la région.

Le triptyque formation-information-hébergement : une structure unique en France

Sur le même site seront regroupés trois centres de formation d’apprentis (les CFA marseillais «Coiffure Roger Para», «Bourse du Travail» et «Compagnons du Devoir») ; un pôle ressources régional -constitué de l’Observatoire régional des métiers (ORM PACA), du CARIF Espace compétences et du Centre régional contre l’illettrisme -; l’Institut régional des formations à l’environnement et au développement durable (IRFEDD) ; les sièges de la Chambre régionale de Métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Chambre de Métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône ainsi que leur pôle de services et de formation continue ; enfin, des équipements pour l’hébergement, la restauration, le sport et la qualité de vie. Cette mise en synergie sera synonyme de dynamisme, d’ingénierie pédagogique et d’économies d’échelle.

Une approche pédagogique innovante
Elle se caractérise par l’accent mis sur l’accompagnement de l’apprenant (suivi personnalisé, lutte contre le décrochage… ; le renforcement du lien avec le monde de l’entreprise (grâce à la collaboration avec les PRIDES), l’échange de pratiques pédagogiques inter-CFA et l’appui des centres ressources.

Une offre d’hébergement exemplaire et sociale inédite
L’équipement prévu de 150 places est entièrement dédié aux apprenants. Deux types d’accueil sont proposés (formule « permanente » ou à la nuitée), un choix qui procède d’une volonté de répondre aux problématiques de l’alternance. La vocation très sociale de cet hébergement en termes de tarification et d’accompagnement et la possibilité d’accueil de l’apprenti en recherche d’emploi, ou en promesse d’embauche à l’issue de sa formation, participent également du caractère totalement inédit à Marseille de ce futur hébergement.

Un laboratoire du « Vivre ensemble »
Dormir et se restaurer in situ, pratiquer le sport ensemble, côtoyer différents publics se formant dans des filières diversifiées, fréquenter un réseau d’espaces communs tels que amphithéâtre, salle de cinéma et restaurant… autant de choix délibérés en faveur de l’enrichissement mutuel, dans toute sa dimension sociétale.

Un guichet unique
Avec leur pôle de services, pour l’accompagnement à la création d’entreprises notamment, et leurs espaces dédiés à la formation, les chambres consulaires sur site agiront tout à la fois en catalyseurs de mixité sociale (jeunes ou apprentis seniors, salariés, dirigeants), en activateurs de compétences professionnelles et en développeurs d’activités.

Une dimension environnementale et de développement durable
La présence sur le site de l’Institut régional des formations à l’environnement et au développement durable (IRFEDD) facilitera la prise en compte du développement soutenable dans l’enseignement dispensé. Par ailleurs, un Agenda 21 propre à l’Université Régionale des Métiers sera mis en œuvre (équité sociale, gestion des ressources…), les CFA s’inscriront dans la démarche qualité RESEAU (responsabilité environnementale et sociale pour l’appre- nant usager) tandis que le bâti adoptera la démarche Bâtiments Durables Méditerranéens et le label du PRIDES BDM.

L’URM en 10 points clés

• Un futur pôle d’excellence pour la formation en alternance sur des secteurs importants de l’économie régionale
• Une vitrine emblématique de la formation et des métiers de l’artisanat en Provence-Alpes-Côte d’Azur
• Une offre de formation de qualité, des conditions d’apprentissage exemplaires et une pédagogie innovante
• Un saut quantitatif, en matière d’hébergement des jeunes (150 places) comme de formation, avec la création de nouveaux diplômes et 300 places supplémentaires
• Une solution d’hébergement unique à Marseille
• Une mixité des publics, composés de 1 200 apprentis formés chaque année, du CAP à la maîtrise et d’artisans salariés ou chefs d’entreprise en activité
• Une collaboration étroite et une synergie de moyens entre partenaires institutionnels, consulaires et économiques
• Une prise en compte des enjeux économiques et sociaux à l’échelle locale et régionale
• Un modèle d’engagement environnemental, au travers des contenus pédagogiques, d’un Agenda 21 spécifique et d’une démarche de construction labellisée « Bâtiments Durables Méditerranéens »
• Un écosystème complet intégrant sur un même site les différents acteurs et composantes du projet

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