Marseille: la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas

Publié le 10 janvier 2020 à  11h24 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Comment le mouvement social contre la réforme des retraites a-t-il passé la période des vacances de fin de l’année. A Marseille la réponse a été claire, « très bien ». La mobilisation reste forte, elle se renforce même avec plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont battu le pavé ce jeudi 9 janvier. Et les slogans et pancartes toujours aussi significatifs d’un état d’esprit déterminé mais aussi créatif. Ainsi «Yes we canne» est devenu un récurrent, tout comme «la retraite, pas l’arthrite» ou encore chez les professionnels de santé: «Laissez-nous soigner, pas saigner». On pouvait également lire: «J’ai essayé d’être pauvre, j’ai pas aimé. Signé Furax» ou «féministes contre la réforme des retraites, pour l’égalité salariale».

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont dans la rue contre la réforme des retraites (Photo Robert Poulain)
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont dans la rue contre la réforme des retraites (Photo Robert Poulain)
Le barreau de Marseille en colère avec à sa tête le bâtonnier Yann Arnoux-Pollak (Photo Robert Poulain)
Le barreau de Marseille en colère avec à sa tête le bâtonnier Yann Arnoux-Pollak (Photo Robert Poulain)
Olivier Mateu, secrétaire général de l'UD CGT 13 (Photo Robert Poulain)
Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD CGT 13 (Photo Robert Poulain)
Franck Bergamini, le secrétaire général de l'UD FO 13 (Photo Robert Poulain)
Franck Bergamini, le secrétaire général de l’UD FO 13 (Photo Robert Poulain)
Dans ce contexte Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD CGT 13, avance: «On a senti ces derniers jours un maintien à un très haut niveau de la mobilisation engagée depuis le 5 décembre et, chaque fois qu’un nouveau secteur entre en grève, cela se fait massivement». Et d’écarter en une phrase la bataille sur les chiffres de manifestants: «Le Gouvernement peut avancer les chiffres qu’il veut, nous savons très bien que la mobilisation est forte et il le sait tout aussi bien que nous. Il a essayé le pourrissement cela n’a pas marché et, à titre personnel, je ne pense pas que le Gouvernement puisse tenir très longtemps lorsque l’on voit à quel point la population, dans sa diversité est opposée à ce projet. On ne peut pas se mettre tout un pays à dos. Il propose un changement de société dont personne ne veut, il doit l’entendre». Franck Bergamini, le secrétaire général de l’UD FO 13 se félicite: «Après plus d’un mois de grève, d’actions et de manifestations, rien n’entache notre volonté à poursuivre ce juste combat pour préserver et améliorer notre système actuel et défendre notre protection sociale collective. Les salariés ne sont pas dupes, le gouvernement veut faire des économies sur leur dos et les pousser inexorablement vers l’injustice de la capitalisation. Face à cela les salariés s’organisent conscients que la victoire ne peut venir que de la grève. Et le Gouvernement doit admettre qu’il n’a pas réussi à convaincre du bienfait de sa réforme. C’est à lui de dire stop et de la retirer. C’est à lui de comprendre que la bataille ne concerne pas la réforme des retraites mais l’emploi. Pour l’aider à comprendre et à la suite de l’appel de notre Confédération, l’UD FO 13 poursuit sa mobilisation et ses actions d’informations sur les dangers de cette contre-réforme». Du côté de Sud on met également la mobilisation en avant: «C’est énorme. Quelle réponse à la tentative d’intox du gouvernement». David Teyssier, FSU, enseignant, explique: «La mobilisation ne faiblit pas chez les enseignants. Il faut dire qu’ils ont trois raisons d’être en colère. Il y a bien sûr la question des retraites mais aussi la réforme des lycées et la modification du statut. Les collègues en ont ras-le-bol d’être méprisés. La réforme des lycées s’est faite contre l’avis unanime des enseignants.» «La question des retraites et du niveau de vie des futurs pensionnés est un véritable sujet qui mobilise l’ensemble de la société. Le Gouvernement doit maintenant l’entendre et revoir complètement sa copie», ajoute un autre enseignant. Clémence est avocate, elle rappelle: «Nous sommes dans la rue pour le retrait total de la réforme des retraites car elle entraînera un nivellement du droit par le bas. Elle va mettre à mal la solidarité que connaît la profession. Nous allons voir nos cotisations doublés et le minimum retraite passer de 1 400 euros par mois à 1 000 euros. Ce qui va contraindre des petits cabinets, des avocats qui travaillent avec l’aide juridictionnelle à arrêter». Et c’est peu dire que l’imposant cortège a longuement applaudi la forte délégation d’avocats réunie sur le parcours.
Michel CAIRE

Des politiques dans la manif

Au sein du cortège on a rencontré Jean-Marc Coppola, PCF-Printemps Marseillais pour qui «cette semaine est un tournant après que le Gouvernement a cherché le pourrissement. Il a échoué, la détermination et les convergences sont plus fortes qu’avant les Fêtes et il ferait bien de mesurer le rapport des forces et de retirer son projet. Et je suis persuadé que ce mouvement aura des retombées positives, non seulement pour obtenir le retrait mais aussi pour de nouvelles avancées sociales».
Sébastien Barles EELV, tête de liste de Debout Marseille indique: «Je suis présent en solidarité avec ceux qui luttent depuis des semaines. Cette lutte est exemplaire car la population a majoritairement compris que, dans cette réforme proposée il y a du flou et quand c’est flou il y a un loup, une dérive financière. C’est insoutenable, une régression que le Gouvernement essaie de faire passer en force»
M.C.

Diaporama Robert poulain

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