Marseille : les entrepreneurs expriment leur exaspération

Publié le 1 décembre 2014 à  23h53 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h30

Plusieurs centaines d'entrepreneurs ont manifesté leur exaspération ce lundi 1er décembre à Marseille (Photo Robert Poulain)
Plusieurs centaines d’entrepreneurs ont manifesté leur exaspération ce lundi 1er décembre à Marseille (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Quelque 300 entrepreneurs, commerçants, artisans, agriculteurs et professions libérales, unis, ont manifesté ce lundi 1er décembre à Marseille pour dire « ça suffit!». Le chauffeur de salle a eu certes des difficultés a transformé le public en manifestants confirmés, la réelle diversité des intervenants a révélé des divergences. Mais, une certitude, l’exaspération est là, palpable, évidente.
Pour Terre de Commerces: «Trop c’est trop! Seuils sociaux, pénibilité, loi Hamon, fiscalité, droit du travail, apprentissage… Les annonces contradictoires du Gouvernement et les changements incessants des règles sociales, fiscales, juridiques, pèsent lourdement sur nos activités. En tant que commerçants nous sommes créateurs de richesse, porteurs de croissance. Quand serons-nous reconnus comme tels ? C’est ensemble que nous porterons la voix du commerce auprès du gouvernement».
Du côté de l’immobilier l’inquiétude est tout aussi présente: «Les investisseurs s’en vont, les propriétaires bailleurs refusent de louer. Tous sont inquiets face à une réglementation qui ne cesse de changer. Nous sommes sans-cesse confrontés à des problèmes de fiscalité et d’interventionnisme de l’État».
Johan Bencivenga, BTP 13, de lancer: «Les ressources, c’est nous qui les créons. Et, si on veut que cela continue, s’amplifie, il nous faut un terreau profitable et non la concurrence déloyale que nous subissons avec la directive sur les travailleurs détachés. Et puis, il faudra bien que l’on prenne conscience que nous sommes des gens responsables sachant que, derrière chacun de nos salariés, il y a une famille. Et surtout que l’on arrête avec cette Loi sur la pénibilité. C’est une folie pure et simple».
L’Union Professionnelle Artisanale (UPA) déplore: «Un coût de travail trop élevé, des règles trop lourdes, trop complexes et qui ne cessent de changer. De plus les apprentis, aujourd’hui, ne peuvent plus travailler, ils ne peuvent que regarder. Alors, comment leur transmettre les gestes, le métier?» Puis de dénoncer: «L’autorisation d’ouverture des grandes surfaces qui va passer à 10 dimanches avant d’être généralisée sans doute. C’est la mort du petit commerce alors qu’à Chiffre d’affaires équivalent nous avons trois fois plus d’emplois que les grandes surfaces».
Du côté des professions libérales, on dénonce avec force Emmanuel Macron «qui se prend pour un mélange du Christ et d’Alain Delon et croit avoir trouvé dans nos professions la source de tous les maux de la société».
La FDSEA dénonce aussi les réglementations mais également les loups et les sangliers qui se multiplient et invitent les entrepreneurs à descendre dans la rue «car cela permet d’obtenir des négociations».
Pierre-Paul Alfonsi, pour les hôteliers-restaurateurs, va beaucoup plus loin en considérant l’Urssaf comme «des racketteurs» et l’inspection du travail «des gauchistes», avant de juger que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont «des bras cassés».
Des politiques sont présents au rassemblement : Didier Parakian, Laure-Agnès Caradec et Martine Vassal, adjoints au maire UMP de Marseille, Dominique Tian, député et Premier adjoint et le député européen Renaud Muselier. Ce dernier tient à préciser que l’Europe n’est pas coupable de tous les maux, avant d’accuser le Gouvernement. Dominique Tian ira dans le même sens.
Alors, il revient à Jean-Luc Chauvin, le président de l’UPE 13 de conclure le rassemblement: «Le Préfet nous a fait savoir que nous n’étions pas assez nombreux pour qu »il reçoive une délégation. Le message est clair, la prochaine fois, il nous faudra être beaucoup plus nombreux. Il faut que nous soyons entendus, c’est nous qui créons les richesses, qui voulons développer l’emploi ».
Une exaspération qui doit être entendue, prise en compte, sous peine de bien de déconvenues, tant sur le plan social que politique.
Michel CAIRE

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