Marseille: plusieurs centaines de personnes ont rejoint le rassemblement citoyen de soutien aux réfugiés

Publié le 13 septembre 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h56

(Photo P.M.-C.)
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Gwenaël Kervajan est l'un des initiateurs de ce rassemblement citoyen de soutien aux réfugiés (Photo P.M.-C.)
Gwenaël Kervajan est l’un des initiateurs de ce rassemblement citoyen de soutien aux réfugiés (Photo P.M.-C.)

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce dimanche 13 septembre sous l’ombrière du Vieux-port à Marseille à l’appel de citoyens. Gwenaël Kervajan est l’un des initiateurs de ce rassemblement, il explique ce mouvement : «Je suis un citoyen, quelqu’un a lancé une bouteille à la mer sur Internet disant qu’il fallait agir. Nous avons été trois à la saisir, à déclarer la manifestation en Préfecture, à faire les démarches nécessaires pour qu’elle ait lieu parce que nous avons mal au ventre; parce que nous sommes en colère lorsque l’on entend des discours infondés laissant entendre que nous n’aurions pas les moyens d’accueillir des migrants, pas les moyens de cette part d’humanité sans laquelle je ne vois pas comment nous pourrions vivre. Et, en même temps, nous voulons que notre région prenne la part la plus massive possible dans l’accueil des réfugiés».
Il rappelle que deux réunions importantes ont lieu ce lundi, une au conseil municipal de Marseille, l’autre à la Région. «Je ne sais pas ce que diront et l’un et l’autre, tout ce que je sais c’est que je ne veux pas que notre ville, notre région, soient les égoïstes de l’Europe». Il déplore : «On oublie le nombre de réfugiés qui venait d’Italie, d’Espagne, à l’occasion de la seconde guerre mondiale et qui se sont intégrés dans notre société. Il ne faut que 2 millions d’euros c’est 10 centimes par jour et par Français. Qui peut dire que nous n’avons pas dix centimes pour sauver des vies? Il faut juste que les pouvoirs publics aient le minimum de courage pour le dire aux Français ».

«Leurs pays d’origine sont en plein chaos, et nous, pays occidentaux, n’y sommes pas pour rien»

Puis de lancer aux personnes qui se sont rassemblées : «Les réfugiés ne sont pas des migrants : ils fuient les guerres civiles, les bombes et la famine pour trouver refuge. Certains meurent, d’autres survivent à leur voyage. Ils le font par nécessité, ils n’ont pas le choix. Leurs pays d’origine sont en plein chaos, et nous, pays occidentaux, n’y sommes pas pour rien». Avant de noter : «En quelques jours, on est passé de 44% à 53% de français favorables à l’accueil des réfugiés. C’est bien, mais ce n’est pas encore assez. C’est même indigne pour le pays des Droits de l’Homme qui prétend donner des leçons de liberté, d’égalité et de fraternité à l’ensemble du monde». Et d’enfoncer le clou : «Il faut rétablir quelques vérités, tordre le cou à certaines idées fausses et à cette intox nauséabonde qui se développe, notamment sur les réseaux sociaux. Non, cela n’a rien à voir avec une invasion. Accepter 24 000 réfugiés en 2 ans sur l’ensemble du territoire français, cela fait 150 personnes par an pour la ville de Marseille, vous appelez cela une invasion ?» De poursuivre avec les chiffres : «Combien cela coûte-t-il ? Quelques millions pour les 24 000 réfugiés à venir, si l’on on croit le Ministre Michel Sapin ? 2 Milliards, pour l’ensemble des demandeurs d’asile actuellement, selon la Cour des comptes? Le marché du tabac en France c’est entre 15 et 20 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires de la Française des jeux en 2012 était de 12 milliards d’euros. Les SMS surtaxés pour la seule émission « The Voice » c’est, selon les estimations, entre 200 000 euros et 2.5M€ par saison. L’accueil des réfugiés coûte moins cher que d’attendre 1 an de plus avant de changer de téléphone ».
Et d’appeler à la mobilisation : «Pour celles et ceux qui ne savent pas comment faire, il faut vous rapprocher des associations qui œuvrent déjà pour l’accueil des réfugiés dans notre région. Mais la mobilisation individuelle ne suffira pas. Il faut que la puissance publique s’engage».
Patricia MAILLE-CAIRE

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