Marseille propre: Stéphane Brunet lance une initiative citoyenne portée par la « création d’idées »

Publié le 30 juin 2017 à  17h50 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h56

«C’est Marseille, c’est comme ça». Stéphane Brunet ne veut, ne peut, plus l’entendre notamment lorsqu’il s’agit de la propreté de «sa» ville, Marseille, qui n’est pas à la hauteur de «sa beauté». Et s’inscrit dans une initiative citoyenne en lançant une pétition. Une énième initiative, pourrait-on dire mais pourquoi ne serait-elle pas la bonne…

Stéphane Brunet lance une initiative citoyenne portée par la
Stéphane Brunet lance une initiative citoyenne portée par la
Stéphane Brunet, se présente comme un «habitant de Marseille». Bien qu’il y soit né, il a vécu une partie de sa vie à Martigues, puis Aix-en-Provence où il a poursuivi ses études. «Marseille me manquait, un attachement et un cadre de vie que je ne retrouvais pas ailleurs», raconte-t-il. Responsable communication d’un groupe informatique basé à Vitrolles et enseignant la communication et les relations presse à la fac d’Aix, il a décidé de rentrer au bercail depuis 3 ans. Sa déception est à la hauteur de la passion qu’il éprouve pour cette ville. «Je suis confronté à ce décalage d’image entre Marseille magnifique, qui m’émerveille encore -j’agis toujours comme un touriste, je ne peux résister au plaisir de prendre des photos- et ce malaise que j’éprouve à toujours trouver des excuses, qui n’en sont d’ailleurs plus, au fait que la ville soit sale. Lorsque je suis avec des amis qui ne sont pas de la région et qu’il y a des immondices, dans ma rue, par exemple, je leur dis : « je suis désolé c’est pas toujours comme ça, c’est le vent, etc.». Une situation qui ne s’arrête pas à la rue: «Cela gâche tout quand on est obligé de sélectionner les quartiers que l’on va montrer; faire attention de ne pas passer par telle ou telle rue parce qu’elle est malodorante… à la longue, c’est usant». Il s’est même surpris, il y a quelques semaines, toujours dans sa rue, à ramasser un papier, puis un autre, des cartons coincés sous des voitures, etc., et ce, 20 minutes durant, jusqu’à réaliser qu’il est en train finalement «de se substituer aux services concernés». Mais, assure-t-il: «Ils font leur travail… Il est vrai qu’ils ne peuvent pas être partout à la fois. En même temps, peut-être, qu’ils sont aussi confrontés à des incivilités.» Une situation telle qu’est arrivé le point de bascule. «Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose et pourquoi pas une démarche citoyenne». Rappelle le slogan mis en place par MPM d’alors «la propreté c’est nous le civisme c’est vous». «Je suis d’accord avec cela», insiste-t-il. Et considère qu’au-delà des grandes décisions qui sont prises par les institutions, «nous, en tant qu’habitant, on peut prendre la parole, être force de propositions, parce qu’on a tous des expériences d’autres villes, parfois d’autres pays, d’autres cultures, des expériences à succès, des choses qui marchent bien. Et que l’on s’est dit un jour: « mince ! » Pourquoi on n’a pas ça ici?». Plus que de lancer une pétition, pour Stéphane, Il est bien question dans sa démarche, d’un fonctionnement en mode projets. «On ne va pas partir sur de grandes initiatives, des choses très chères mais, tenter des expériences, faire des tests dans des quartiers, des rues avec le concours d’habitants qui voudraient rejoindre ce mouvement». Pour la méthode, il pense à un fonctionnement «avec des métriques». De fait, pour lancer l’initiative, faire un état des lieux avant; interroger: comment jugez-vous la propreté du quartier, les odeurs, la propreté le matin, le soir, etc. «Et puis après comparer et déployer l’initiative qui va être modeste, certes mais c’est un début», avance-t-il.

Il fustige le côté « infantilisation du Marseillais », avec cette phrase intolérable : « le Marseillais est comme cela ».

Si le respect de sa ville est son leitmotiv, il met en exergue «des inepties» et rapporte ce qui se passe ailleurs. Il évoque par exemple la possibilité d’installer un distributeur de «sacs à crottes pour chien » qui n’existe plus à Marseille (des distributeurs ont été mis en place mais sans vraiment un suivi ndlr). Sur les raisons de cette absence: «On m’a répondu, rapporte-t-il, que les gens s’en servent à d’autres fins. Et moi je demande encore: Pourquoi ça marche ailleurs mais pas ici?». Cite comme exemple, Lyon, Bordeaux ou encore Toulouse qui a relevé un défi de propreté avec 100 mesures très concrètes «qui marchent, vous pouvez les retrouver sur leur site», conseille-t-il. Justifiant ses dires, il souligne un article dans la Dépêche «qui montre une vraie augmentation de la perception des gens sur la propreté de la ville. Pourquoi nous non?», répète-t-il. «Pourquoi à Lyon, poursuit-il, les parcs municipaux sont ouverts assez tard le soir et les chiens sont autorisés ? Pourquoi ici, les parcs ferment, et on vous balance, parce les gens ne respectent rien ici». Alors au lieu de trouver des solutions «on interdit à tous». Stéphane s’insurge, parle d’une déresponsabilisation. Il fustige le côté «infantilisation du Marseillais», avec cette phrase «intolérable» : «Le Marseillais est comme cela». Considère qu’ici, «le Marseillais, on ne le respecte pas, on le caricature.» Par cette initiative, il entend rappeler que «l’habitant n’est pas un benêt, il aime sa ville et il est capable de proposer des choses, de se faire entendre». De se faire entendre jusqu’au niveau de la municipalité, de la métropole. «C’est pour cela que j’ai prévenu chaque maire de secteur de l’existence de cette pétition. En expliquant bien qu’elle est apolitique et que ce n’est pas une pétition de contestation parce qu’on n’a plus le temps. Il faut maintenant juste trouver des idées. Mais, aucun ne m’a répondu». Il n’entend pas lâcher prise pour autant : «Nous allons leur montrer que nous sommes capables de travailler. Qu’ils nous laissent prendre un petit peu cette responsabilité de « création d’idées ». Le but ce n’est pas de gueuler à tort et à travers devant les institutions concernées que c’est sale, je crois que tout le monde le sait. C’est juste comment on peut gérer en mode projets, des initiatives, s’assurer d’un suivi…» La pétition est en ligne,ici «l’objectif est d’arriver au nombre symbolique de 1000 signatures pour, à nouveau, la transmettre aux maires de secteurs.»… Patricia MAILLE-CAIRE
Pour rappel: la pétition: change.org -consultation-citoyenne-sur-la-propreté twitt.png Marseille Propre

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