Marseille se dote d’un restaurant gastronomique solidaire ‘Le République’

Publié le 26 janvier 2022 à  22h38 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h30

Généralement les deux qualificatifs ne sont jamais accolés. Gastronomique renvoie à prix élevés, à luxe et ne voisine jamais avec solidaire qui rime plutôt avec soupe populaire. Le pari de l’association «La Petite Lili» est d’y parvenir. L’exercice n’est pas simple. Une somme de bonnes volontés sont engagées dans le projet notamment des chefs qui donnent de leur temps pour constituer les cartes et sans doute faire bénéficier le restaurant de leur carnet d’adresse. Même s’ils sont aguerris. Tout est à construire dans cet ancien lieu mythique «le Café parisien».

Une équipe fin prête pour uen ouverture prévue le 1er février ©Joël Barcy
Une équipe fin prête pour uen ouverture prévue le 1er février ©Joël Barcy

« Nous sommes un restaurant, pas une cantine solidaire »

Pour Le chef étoilé Stéphane Richard, président de l’association «La Petite Lili », l’ambition c’est de «mélanger les classes, le véritable enjeu est là. Pour le reste c’est une ouverture classique.» Pour mixer les gens pauvres et riches les prix sont différents. Un travail a été effectué avec les associations caritatives de la ville. Elles réservent les couverts pour les exclus, les démunis. A eux de se «faire beaux» pour rentrer dans le cadre. A l’arrivée une facture pour les bénéficiaires à 1 euro. La clientèle classique s’acquittera de 22 euros. «On aura 120 places dont la moitié sera réservée aux bénéficiaires quotidiennement. Tout le monde a droit à une nourriture et un service de qualité ».

« C’est une pression positive, j’ai hâte qu’on ouvre »

Raphaël Naxarra, le chef de cuisine du «Rep’» a fait des efforts salariaux pour prendre la tête de cette brigade composée notamment de 12 personnes en contrat d’insertion. «Y’a du tract mais aussi de l’excitation. J’essaie d’informer au maximum mon équipe pour que le personnel gagne en compétence, en confiance ».

Un conte de fée

Pour les personnes en contrat d’insertion c’est un peu un rêve qui se réalise. Travailler ici leur «redonne confiance, c’est bien pour l’avenir», enchaîne Alejandra Arango, serveuse. Elle espère «rester si les choses marchent bien».

Des professionnels rempilent

Richard Lepage avait pris sa retraite voilà trois ans. Propriétaire d’un hôtel-restaurant à Mimet, il a toujours été à l’accueil en salle. L’idée de participer à cette opération, d’accueillir des gens qui n’ont pas l’habitude d’aller au restaurant, «des gens que je n’ai jamais côtoyés, car j’étais dans des grandes maisons, m’a séduit. Il faudra initier ces bénéficiaires à la gastronomie. Lors d’un repas à Noël on a proposé une polenta à l’encre de seiche. Personne n’en voulait mais en faisant goûter l’encre d’abord, comme du ketchup, plusieurs ont pris de la polenta».

« Je vais mélanger les gens pour qu’ils communiquent »

Il y aura deux publics au République. Mais dans la salle on ne le verra pas. Marc Balthazar, chef de salle, servira d’aiguilleur et de GO dans le restaurant. «Ma mission sera de mixer bénéficiaires et clientèle classique sur nos tables. On vit dans un monde difficile, dur c’est un bel espoir pour les gens de se reconstruire et pour les autres de faire partie de la masse. Il est bon d’aider son prochain. C’est ce qui me plaît ici». Restaurant Le République au 1, Place Sadi-Carnot – Marseille (2e) – L’ouverture officielle du «Rep» est programmée le 1er février.
©Nicolas Prospérini
©Nicolas Prospérini

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