Marseille : un accès pour tous à l’eau en 2014 ?

Publié le 18 février 2014 à  20h10 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h18

Ici c'est un camp de régugiés syriens à la frontière jordanienne mais à Marseille des enfants connaissent les mêmes difficultés pour accéder à l'eau (Photo Pompiers Solidaires-Hubert Auer)
Ici c’est un camp de régugiés syriens à la frontière jordanienne mais à Marseille des enfants connaissent les mêmes difficultés pour accéder à l’eau (Photo Pompiers Solidaires-Hubert Auer)
Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre et la FNARS Paca-Corse-DOM, organisent un rassemblement, le jeudi 27 février à 11 heures devant la Mairie de Marseille, où sont conviés la presse et les candidats aux municipales afin de signer « une charte relative à la mise en œuvre effective du droit à l’accès à l’eau dans la ville».
«Un homme qui se lave les pieds dans un caniveau, des enfants qui reviennent de la corvée d’eau en poussant un chariot sur une bretelle d’autoroute, des toilettes publiques hors d’usage, des bornes fontaines détériorées… A la veille des élections municipales, tous ces témoignages recueillis dans Marseille en 2014 attestent d’un véritable parcours du combattant pour accéder à l’eau, notamment pour les personnes qui vivent dans la rue (12 648 personnes ont été, à un moment donné, sans abri, en 2011) », indiquent les organisations. Précisant: «Pour accéder à l’eau, elles doivent composer avec une poignée de sanitaires publics, souvent hors d’usage, ou de douches en nombre très insuffisant (10 seulement pour l’ensemble de la ville de Marseille) sous responsabilité associative. A Marseille encore, la majorité des fontaines publiques sont cassées et il n’est pas envisagé de travaux pour les remettre en état dans les prochaines années».
Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre et la FNARS Paca-Corse, engagés dans la lutte contre les exclusions, constatent au quotidien ces insuffisances d’accès à l’eau et leurs conséquences sur la santé des personnes (dermatoses, maladies infectieuses et intoxications au plomb). Plus globalement, ces conséquences sont délétères en termes de santé publique et placent le seul secteur associatif en charge d’assumer une mission de service public.
Les organisations rappellent :«Le droit à l’eau a pourtant été reconnu comme fondamental par l’Assemblée générale de l’ONU en 2010. En France, il est de la responsabilité des maires et des Communautés urbaines de le rendre effectif pour l’ensemble de la population, précaire ou non, et ce conformément à la loi de 2006 qui introduit le « droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous » et aux recommandations du Conseil d’État qui invite les communes à rouvrir les points d’eau collectifs, accessibles aux sans-abris».
Aussi, pour Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre et la FNARS Paca-Corse il bien question de solliciter «les candidats aux élections municipales pour relever le défi et signer une charte relative à la mise en œuvre effective de ce droit à l’eau dans la ville. Nous les convions notamment à s’engager en faveur de l’ouverture de fontaines publiques et de douches municipales, de l’installation de sanitaires dignes et gratuits, du raccordement temporaire et de l’évacuation des déchets dans les bidonvilles».

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