Marylise Lebranchu à Marseille : « La métropole sera installée le 1e janvier 2016 et montera en pression pendant deux ans »

Publié le 11 décembre 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

La troisième conférence métropolitaine vient de se tenir ce jeudi 11 décembre à Marseille, en présence de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique. Une réunion qui s’est voulue très concrète et qui a compris une rencontre le matin, avec le monde économique au siège de l’entreprise Digitick, puis avec les syndicats, avant une rencontre au Palais du Pharo. Jean-Claude Gaudin, le sénateur maire de Marseille et Michel Vauzelle, le président de Région ont tour à tour pris la parole pour apporter leur soutien à la métropole, le maire de Marseille en profitant pour avancer quelques propositions d’amendements. Une manifestation boycottée une nouvelle fois par les maires opposés à la métropole marseillaise. Pour la ministre, «la Loi est votée. La métropole Aix-Marseille verra le jour le 1e janvier 2016, nous la laisserons monter en puissance pendant deux ans».

Marylise Lebranchu était à Marseille ce jeudi 11 décembre pour la troisième conférence métropolitaine
Marylise Lebranchu était à Marseille ce jeudi 11 décembre pour la troisième conférence métropolitaine

Marylise Lebranchu considère: «Aix-Marseille est une nécessité pour la population. On le voit bien lorsque l’on entend parler des problèmes de transport des salariés, des habitants, des étudiants. Il y a besoin d’une cohérence de l’action publique». Concernant les opposants à la métropole elle tient à préciser: «Manuel Valls et moi-même allons rencontrer des maires, le président de l’Union des Maires et les présidents des EPCI. Leurs craintes ne portent pas sur les transports, ils sont conscients qu’il y a trop d’autorités compétentes. De même concernant le Port, ils mesurent les difficultés qui se posent dans le lien de ce dernier avec son hinterland. Les questions qu’ils soulèvent sont certes importantes à leurs yeux, je ne le conteste pas, mais elles sont à la marge des enjeux de la métropole.» Alors, préconise-t-elle: «Il faut lancer le processus tout en prenant son temps pour la mise en place des compétences. Ensuite, il faut bien mesurer que dans les intercommunalités il y a une répartition entre ces dernières et les communes qui la composent afin de leur permettre d’assurer les fonctions de proximité. Cela ne changera pas». Et la ministre d’annoncer: «Nous allons apporter un bonus financier à la métropole car, dans tous les sens du terme, c’est une œuvre. En janvier 2015, lors d’un comité inter-ministériel, l’État dira quelle est sa participation complémentaire au contrat de Plan État-Région, pour la métropole.»
«Nous allons d’autre part proposer, ajoute-elle, ce que j’avais déjà avancé dès juillet, que les territoires aient un statut ce qui leur permettra de gérer des personnels. En ce qui concerne le souhait de disposer d’une fiscalité propre nous divergeons. En revanche, un Pacte fiscal et financier, qui ne sera pas dans la Loi, devra permettre aux communes de conserver une autonomie pour les équipements de proximité car nul ne veut qu’ils soient transférés à la métropole».

«L’État, pendant trop longtemps, n’a pas joué son rôle et a oublié d’accompagner ce territoire »

Puis de rendre hommage aux Maires : «Ils ont la passion de leur territoire et, tous, chevillés au corps, l’ambition de servir au mieux leurs concitoyens». Avant de reconnaître: «L’État, pendant trop longtemps, n’a pas joué son rôle et a oublié d’accompagner ce territoire ce qui fait que les problèmes ont été de plus en plus complexes». Assurant: «Le projet métropolitain crée les outils pour favoriser le développement». Elle se réjouit à ce propos de la consultation qui va être lancée pour avoir une vision du futur. Un concours qui va permettre deretenir trois équipes pluridisciplinaires comprenant des urbanistes, des paysagistes, des spécialistes de la mobilité «et, pourquoi pas, des artistes, des philosophes. Des équipes qui travailleront avec les acteurs du territoire».

«Nous saurons dénoncer les reculades. Nous saurons soutenir les avancées »

C’est un Jean-Claude Gaudin offensif qui prend la parole, rappelle que, voilà deux ans il avait indiqué que le gouvernement allait, avec ce projet: «Trop vite, trop loin, trop fort». Puis de longuement intervenir sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal. «Je vais déposer un amendement car je souhaite que la Métropole dispose non pas d’un seul mais d’autant de Plans Locaux d’Urbanisme qu’il y aura de Conseils de territoire, en principe six. Chaque conseil élaborera son PLUi, ils seront transmis aux Maires qui auront alors la possibilité d’y apporter des amendements, tant pour la partie concernant leur commune que sur les orientations générales. Les PLUi seront alors transmis au Conseil de Métropole pour adoption. Ceux présentés sans contestation par les communes pourront être adoptés à la majorité simple, ceux faisant objet de désaccords, avec les communes, ne pourront être adoptés contre leur avis qu’à la majorité renforcée des 2/3 du Conseil de Métropole ».
Et de conclure son intervention :«Le gouvernement porte une immense responsabilité. Il a pris des engagements devant les Marseillais. Il doit mener à bien cette réforme sans attendre et sans la dénaturer. Nous saurons dénoncer les reculades. Nous saurons soutenir les avancées ».
Michel Vauzelle rend hommage à Jean-Claude Gaudin : «Lors de la première conférence métropolitaine nous nous battions dans un certain isolement pour démontrer que la métropolisation était un fait. Que la coopération métropolitaine était devenue un impératif pour l’avenir de ce territoire. Qu’une grande région comme la nôtre avait besoin d’une capitale dynamique, solidaire et soudée, porte d’entrée de l’Europe en Méditerranée». Il rappelle le succès de French Tech, indique s’être battu avec le Préfet Cadot pour que les candidatures d’Aix et Marseille n’en fasse plus qu’une. Puis de considérer: «La construction institutionnelle de la métropole doit prendre le temps de la concertation avec les élus, avec les personnels, avec les habitants. Le poids de l’Histoire, de l’attachement aux identités territoriales, ne doit pas être sous-estimé».

«Un territoire stratégique pour la Région, pour la France et pour sa projection en Méditerranée»

«Au-delà de l’institution,estime-t-il, il y a l’avenir de ce territoire, un territoire stratégique pour la Région, pour la France et pour sa projection en Méditerranée. Pour aider à la définition de cette vision métropolitaine la Région est à vos côtés en participant aux travaux de la Mission conduite par Laurent Théry (Préfet délégué pour le projet métropolitain ndlr).Elle le sera aussi demain dans les projets économiques, de transports, mais aussi des projets universitaires dans le cadre du futur contrat de Plan État-Région».
Le matin Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, aux côtés de Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13 et d’une délégation de chefs d’entreprises, a participé à la visite par la ministre de l’entreprise Digitick, entreprise leader de billetterie en ligne, en présence de Christian Sere-Annichini, Directeur Général de Digitick.
«Cette rencontre, se félicite Jacques Pfister, nous a permis d’exprimer tout à la fois la richesse des initiatives portées par les entrepreneurs du territoire, le dynamisme économique de ce territoire et d’évoquer les attentes du monde économique envers la future métropole pour soutenir le développement et l’attractivité d’Aix Marseille Provence. Les acteurs économiques appellent notamment de leurs vœux la co-construction d’une stratégie de promotion du territoire. Ce jeu collectif est aujourd’hui indispensable pour participer de façon victorieuse à la compétition internationale des territoires.»
La ministre de conclure sa journée marseillaise: «Vous êtes en avance sur le Grand Paris, ne perdez pas cela».
Michel CAIRE

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