Medef Sud. Yvon Grosso: ‘Nous sommes dans une transformation totale de société’

Publié le 15 décembre 2021 à  11h53 - Dernière mise à  jour le 3 novembre 2022 à  11h54

Yvon Grosso, le président du Medef Sud, revient sur les temps forts de cette année 2021 et ces premiers propos ont été pour la 5e vague de Covid-19, appelant au sens des responsabilités des entreprises. Il a également évoqué les difficultés de recrutement, celles d’approvisionnement, la question des salaires. S’il ne nie pas les problèmes, le responsable patronal n’en juge pas moins positivement l’année 2021.

Yvon Grosso, président du Medef Sud ©Destimed/RP
Yvon Grosso, président du Medef Sud ©Destimed/RP

Concernant la Covid le président du Medef Sud considère: «La mobilisation contre cette cinquième vague doit être collective». Mobilisation qu’il observe au niveau patronal: «Nombre d’entreprises annulent leurs opérations de fin d’année en présentiel et développe le télétravail qui, d’un jour en moyenne par semaine, passe à deux voire quatre jours». Il mesure les difficultés que génèrent cette nouvelle vague pour l’événementiel : «Il va falloir soutenir ce secteur comme les traiteurs pour qui cette période représente 20 à 40% de leur budget».

Création de filières européennes

Le président du Medef considère qu’il importe encore de suivre, «la situation des entreprises qui ont des commandes mais qui ne peuvent y répondre faute par exemple de micro-processeurs électroniques». Il souhaite à ce propos la création de filières européennes. Concernant le plan de relance Yvon Grosso note, au niveau régional: «Nous avons 83 projets subventionnés dans le cadre du plan France relance. Cela représente un total de 35 millions d’euros et 1 200 emplois ». La satisfaction est d’autant plus importante qu’au mois de novembre 22 lauréats supplémentaires sont arrivés pour un montant de 7,5 millions d’euros.

«Il existe un problème de mobilité»

Et d’en venir à l’emploi pour évoquer l’accord signé avec la Région en matière de formation qualifiante, d’indiquer que l’aide de l’État de 5 000 à 8 000 euros en direction des entreprises pour recruter en alternance est pertinente. Il ajoute: «Il est intéressant de voir que l’assurance chômage incite maintenant beaucoup plus à la reprise du travail». Il précise immédiatement: «Il est vrai qu’il existe un problème de mobilité qui peut être un frein à la reprise d’un emploi. j’ai d’ailleurs proposé au préfet le versement de 150 euros net à tout alternant pour avoir une indemnité de frais de mobilité. Nous avons aussi demandé une augmentation du prix des chèques cadeaux qui va finalement s’élever à 250 euros».

Pour le président du Medef Sud, il faut également que «les entreprises soient attractives pour garder leur personnel et, dans ce cadre, les conditions de travail sont un élément important». En ce qui concerne les salaires, il parle de «partage des valeurs». «Mais pour cela, estime-t-il, il faut revoir la copie. Même si l’État a baissé les impôts de production. C’est un premier pas mais actuellement le taux de prélèvement sur salaire est de 24% en France quand la moyenne européenne est de 16 % ». Et il se prononce en faveur du déplacement des cotisations sociales sur une assiette plus large en souhaitant notamment une taxation des transactions financières à 0,5% et un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et sur une redevance numérique.

«Il faut développer une souveraineté européenne»

Yvon Grosso estime qu’«une augmentation des salaires en France ne doit pas servir à acheter des produits étrangers mais à favoriser des circuits courts. Il faut développer une souveraineté européenne pour être suffisamment fort face à la Chine et aux États-Unis. Pourquoi nous imposent-ils des taxes quand nous exportons et nous non. On ne peut pas être naïfs à ce point là».

Ne pas faire peser sur l’entreprise trop de contraintes réglementaires

«Il n’empêche que la relance est là mais, précise-t-il, la question du PGE (Prêts garantis par l’État) se pose: « Il faut le rembourser, il faudrait une harmonisation européenne des remboursements, nous sommes à quatre ans quand l’Allemagne est passée à dix ans». Il conclut son intervention: «Nous sommes dans une transformation totale de société. Il y a la Covid, la pénurie dans certains secteurs les coûts de la transition énergétique, nous mesurons pleinement l’importance de travailler sur notre raison d’être en tant qu’entreprise mais attention de ne pas faire peser sur elle trop de contraintes réglementaires»
Michel CAIRE

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