Méditerranée du Futur. Tribune de Cyprien Fonvielle: ‘La Méditerranée doit engendrer un nouveau récit’

Publié le 7 décembre 2022 à  8h55 - Dernière mise à  jour le 20 décembre 2022 à  16h40

Cyprien Fonvielle, directeur général de Neede Méditerranée, présent lors de l’Acte V de Méditerranée du Futur revient sur les défis climatiques et ceux de la protection de la biodiversité. Il rappelle également que «les plus grandes civilisations sont nées autour de la Méditerranée. Notre devoir est de lui permettre de se réinventer, de se réécrire, en lui redonnant la place de « berceau » d’une humanité plus responsable, plus créative, plus éclairée certainement».

Cyprien Fonvielle, directeur général de Neede Méditerranée © DR
Cyprien Fonvielle, directeur général de Neede Méditerranée © DR

Dérèglement climatique, chute vertigineuse de la biodiversité, hausse des températures, diminution des ressources en eau mobilisables, baisse de la production alimentaire, pandémies, montée des eaux, déplacement de populations… La Méditerranée est en péril. Ces impacts hors norme vont engendrer un changement profond de nos territoires et de nos vies, ils nous obligent à penser et à construire la Méditerranée du futur.

Notre Méditerranée, un territoire exceptionnel où sont nés tant de récits fondateurs pour l’humanité, doit aujourd’hui encore engendrer un nouveau récit. Et c’est bien là que nous sommes tous attendus, dans notre capacité à écrire ensemble l’avenir de la Méditerranée. Dans notre capacité à porter un récit qui amène l’humanité à penser et à construire de nouveaux équilibres articulés autour du vivant, un récit qui donne envie à chacun de s’engager dans la transition.

Car c’est bien de notre capacité à mobiliser et à partager que dépend l’avenir de la Méditerranée. Le monde entier nous regarde, car il considère la Méditerranée comme un laboratoire pour le monde.

Nous en avons les capacités. Les femmes et les hommes qui peuplent le bassin méditerranéen se mobilisent toujours plus nombreux autour de cet enjeu, inventent tous les jours des solutions pour diminuer l’impact des activités humaines et adapter nos territoires. Il est de notre devoir de les accompagner, de les valoriser, de les fédérer et de porter leurs élans et leurs travaux à travers des lieux symboliques à la hauteur des enjeux.

C’est l’ambition portée par le projet Odysseo et avec lui par l’ensemble des acteurs publics et privés associés : accompagner les populations et les acteurs méditerranéens dans la transition écologique au travers de la création d’un réseau de lieux de sensibilisation, de recherche de formation et d’innovation sur les pays bordant la Méditerranée.

Des lieux pour partager et montrer, des lieux pour rapprocher les acteurs, des lieux pour mettre en commun, et pour construire des initiatives vertueuses.

Cette ambition désormais présidentielle va permettre l’ouverture d’un premier lieu à Marseille dès 2026 puis d’autres structures verront le jour sur le bassin méditerranéen. Des lieux qui proposeront un parcours muséographique pour que chacun comprenne les enjeux, des lieux qui réuniront toutes les compétences nécessaires pour accompagner les entreprises privées et les collectivités territoriales à produire, des lieux qui rassembleront chercheuses et chercheurs pour continuer à alimenter nos connaissances autour de ces questions, des lieux de création, d’actions pour prouver que les solutions existent.

Neede Odysseo c’est aussi un ensemble d’actions partenariales construites autour d’un objectif : permettre aux acteurs d’agir et de diffuser leurs projets sur le bassin méditerranéen :
-Électrification de bateaux de plaisance
-Création d’une structure méditerranéenne de formation dédiée aux métiers de la transition dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets, de l’alimentation et de la biodiversité.
-Mise en œuvre d’un réseau des grandes fermes méditerranéennes

La Méditerranée regorge de projets, d’initiatives vertueuses et duplicables, développées à l’échelle des territoires qui méritent d’être mis en lumière pour que d’autres puissent s’en emparer.

Ces projets doivent être identifiés, analysés, coordonnés et soutenus. Les porteurs de projet engagés doivent pouvoir compter sur la mobilisation de réseaux d’acteurs complémentaires mais aussi sur un soutien financier qui soit à la hauteur de l’impact positif des projets.

La Région Sud et son Président Renaud Muselier l’ont compris en annonçant lors de la dernière COP le lancement d’un fonds vert dédié à l’accompagnement de ces acteurs. Un fonds qui doit permettre d’accélérer la mise en œuvre et le déploiement de projets inscrits dans une stratégie globale de transition. Un fonds qui vise à rassembler des moyens financiers importants, car il faut investir vite et fort pour diminuer l’impact des activités humaines et adapter nos territoires. Un investissement important dans la transition, qui est sans commune mesure avec le coût réel d’un manque d’ambition environnementale.

Les plus grandes civilisations sont nées autour de la Méditerranée. Notre devoir est de lui permettre de se réinventer, de se réécrire, en lui redonnant la place de «berceau » d’une humanité plus responsable, plus créative, plus éclairée certainement.

[(Cyprien Fonvielle
Cyprien Fonvielle est le directeur général de Neede Méditerranée qui entend devenir un lieu unique au monde, «par ses caractéristiques et ses champs d’intervention, au spectre d’actions inédit, répondant aux grands défis de la transition écologique que nous voulons comprise, transmise et partagée par l’ensemble des publics. Un lieu dans lequel tous les acteurs, institutionnels, privés et issus de la société civile, se retrouveront pour échanger et construire ensemble un nouveau modèle citoyen respectueux de l’environnement». Il est par ailleurs l’ancien directeur de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation et du Site Mémorial du Camp des Milles.)]

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