Michel Vauzelle: « Villa Méditerranée, Grande Mosquée, en deux coups le travail a été accompli pour le FN »

Publié le 2 octobre 2016 à  22h53 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)

Michel Vauzelle, vice-président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale et ancien président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur était à Marseille à l’occasion de la rencontre internationale organisée au Mucem par l’Académie des Sciences pour son 350e anniversaire, en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et sous l’égide du Groupe interacadémique pour le développement (GID). Une manifestation qui avait pour thème: « Les savoirs en action pour un codéveloppement en Méditerranée », cette journée, ouverte au public, a rassemblé les représentants d’une vingtaine d’Académies des sciences des deux rives de la Méditerranée et d’Afrique subsaharienne ainsi que des experts de haut niveau pour débattre des grands enjeux du monde méditerranéen. A cette occasion Michel Vauzelle est revenu sur les dossiers de la Villa Méditerranée et l’annonce faite de la voir transformer en Casino et sur celui de la Grande Mosquée de Marseille, un projet abandonné. Il tient d’abord à indiquer qu’il respectera la décision de son successeur à la tête de la région: «qui confronte le maire de Marseille à ses responsabilités». Le propos est très critique en direction de la ville de Marseille: «Mesure-t-on la portée de ces deux annonces, à quelques jours d’intervalle, sur nos concitoyens de confession musulmane et sur les pays de la rive sud de la Méditerranée?». «On reproche, poursuit-il, le coût de la Villa Méditerranée, 70 M€ et celui de l’entretien 3,5 M€. Mais 70 millions cela représente le coût d’un lycée et demi et l’entretien celui d’un collège. Et cela, pour un bâtiment qui vise à faire de la cité phocéenne la capitale de la politique française en Méditerranée. Il s’agissait de replacer notre pays, en pointe dans ce domaine, car nous ne devons pas nourrir de complexe vis-à-vis de Barcelone, mais encore, pour cela, fallait-il un bâtiment, un geste architectural, avec une partie de la Villa sous l’eau signifiant que la Méditerranée ne relève pas de la politique de voisinage, nous sommes en Méditerranée. Et puis, cette arche est telle un pont tendu vers l’autre rive de la Méditerranée. Et cette Villa est là pour les échanges, les rencontres, le dialogue, elle ne peut servir à rien d’autre». Et de lancer: «Il faut arrêter de comparer la fréquentation des uns et des autres. Heureusement que le Mucem reçoit beaucoup plus de monde, c’est un musée -qui propose des expositions de très haut niveau- ce qui n’est pas l’objet de la Villa. En revanche, faut-il le rappeler, la Villa a été inauguré en 2013 avec une réunion des présidents des parlements d’Europe et des rives Sud et Orientale de la Méditerranée. Elle a accueilli le président de la République à l’occasion de la Med Cop 21, le président mexicain, de nombreuses réunions internationales, doit encore recevoir, sous peu une nouvelle fois une conférence du dialogue 5+5… En fait, la Villa accueille quasi-quotidiennement des manifestations. Alors, si l’on veut bien prendre en compte ce que cet édifice peut apporter pour la Ville, la Région, la France et la Méditerranée en termes d’échanges, de paix, on verra qu’il est possible de trouver des partenaires publics, le gouvernement est prêt à jouer le jeu et privés». Il en vient enfin à l’abandon du projet de la Grande Mosquée: «Comment ne pas mesurer que les 5 millions de Français musulmans ne vont pas voir là un geste hostile à leur encontre? Et que vont en penser les capitales du Sud de la Méditerranée? En deux coups, le travail a été accompli pour le FN. La situation est très inquiétante».
Michel CAIRE

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