Migrants en Méditerranée – Paroles de politiques: Sophie Joissains sénatrice UDI

Publié le 5 août 2015 à  9h35 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

L’historien et sociologue Benjamin Stora est intervenu avec force sur la situation de ceux qu’il appelle les «damnés de la mer». Sans oublier les nombreuses actions de Michel Vauzelle, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur notamment avec l’appel « Nous sommes tous Méditerranéens ». Le débat est ouvert. Destimed donne la parole aux politiques.

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Destimed: Concernant les migrants en Méditerranée quelles solutions envisagez-vous ?
Le fait est que la pauvreté est aux portes de l’Europe et que la démographie de l’Afrique s’accroît de façon inédite. En ce qui concerne ceux qui répondent aux conditions du Droit d’asile, il faut accroître les politiques d’intégration, pour les autres qui représentent l’immense majorité d’entre eux, il est impossible de les garder sur notre territoire. Mais, une politique purement répressive, outre qu’elle n’est pas satisfaisante sur le plan humain, à terme ne servirait pas à grand chose. Il nous faut agir pour combattre la misère qui est la leur et rendre l’espoir possible dans leurs pays. L’enjeu que constitue l’accès à l’eau est bien évidemment primordial. Le projet que porte Jean Louis Borloo sur l’électrification de l’Afrique est à cet égard emblématique et doit être accompagné de politiques éducatives, de politiques de formation professionnelle. Ces personnes prennent des risques énormes pour un Eldorado qui….n’existe pas. Ils partent désespérés de chez eux en étant d’un bout à l’autre de la chaîne la proie de gens sans scrupules. Du voyage dans des conditions effroyables, ils arrivent, s’ils ont la chance d’y arriver en vie, dans un pays où clandestins, ils n’auront aucun droit et aucun avenir.
Grèce, Italie, Europe… Une grande conférence ne s’impose-t-elle pas ?
Il semble évident que ce ne sont pas quelques pays européens qui peuvent seuls prendre en charge cet exode massif. L’Europe a ici un rôle à jouer que les États ont toujours refusé pour d’évidentes raisons de souveraineté. Je ne suis pas en train de dire que l’Europe doit se substituer aux États mais que conformément au principe de subsidiarité qui doit présider à la mise en place de toute règle européenne, elle doit les suppléer et les conforter fortement dans cette mission. De plus, il apparaît indispensable d’accroître la politique répressive vis-à-vis des passeurs et cela passe par des coopérations internationales accrues où la position de l’Europe ne peut qu’être majeure. Enfin, il s’impose d’unifier les règles communautaires en matière de Droit d’asile. Ceci est prévu par le Traité de fonctionnement sur l’Union Européenne mais cette mission peine à aboutir car sa conséquence pourrait être et, à mon sens, devrait être une répartition équitable des réfugiés sur l’ensemble du territoire européen. Je rappelle à ce propos que l’article 78 §.1 TFUE dispose que : «l’Union développe une politique commune en matière d’asile, de protection subsidiaire et de protection temporaire visant à offrir un statut approprié à tout ressortissant d’un pays tiers nécessitant une protection internationale et à assurer le respect du principe de non-refoulement».
Propos recueillis par Jacky NAIDJA

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