Ajaccio inaugure Mobileye, le capteur à vision artificielle

Publié le 4 février 2021 à  18h15 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h36

«Mobileye» va révolutionner la gestion des données relatives à la circulation routière, la voirie et le mobilier urbain. L’expérimentation déployée par la communauté d’agglomération du pays ajaccien (Capa), autorité compétente en matière de transports en commun et de mobilité, est une première en France. Elle va dans le sens d’un territoire toujours plus intelligent.

©mobileye.com
©mobileye.com

Ajaccio, ville intelligente, gagne en maturité et crée de nouvelles expériences, à l’échelon de la Corse, mais également de la France. En ce début d’année 2021, après New-York, Barcelone, Tokyo et Rome… la ville natale de l’Empereur Napoléon 1er expérimente, pour une durée de trois mois, «Mobileye», un capteur à vision artificielle mise au point par la start-up israélienne éponyme du groupe Intel, en collaboration avec Igo et Keep Trace, deux spécialistes français respectivement dans le domaine de la modélisation 3D en temps réel et de la géolocalisation de véhicules et d’objets.

C’est la communauté d’agglomération du pays ajaccien, autorité organisatrice s’agissant des transports en commun et de la mobilité, qui est à l’initiative de ce projet. «La Capa est la première intercommunalité de Corse à souhaiter mieux exploiter les déplacements professionnels des agents publics avec un dispositif embarqué. La ville d’Ajaccio devient ainsi la première ville en France où un projet de cette envergure serait organisé», indiquent les acteurs institutionnels. L’objectif : «comprendre et améliorer la gestion du patrimoine public».

Évaluer la densité de piétons et de cyclistes

Plus concrètement, il est prévu que les trente-cinq véhicules de service de la ville soient équipés de caméras destinées à collecter des données relatives à la circulation routière, la voirie et le mobilier urbain. Tout en effectuant leurs circuits habituels, ceux-ci seront donc en capacité d’ «identifier, baliser et classer tout type d’objet de la voirie, au fur et à mesure des itinéraires habituels», explique la Capa. L’attention porte en priorité sur le marquage au sol, la signalisation, les équipements, l’état du revêtement. Fissures, nids de poule, bosses et autres imperfections seront donc passés au crible. Mais cela ne s’arrête pas à l’état de la voirie ajaccienne, puisque les comportements de mobilité seront également disséqués.

La technologie Mobileye, très facile à mettre en œuvre, propose d’autres fonctionnalités. Parmi celles-ci, la possibilité pour l’utilisateur d’évaluer la densité de piétons, de cyclistes, la vitesse moyenne par voie et zones de danger… Tous ces services sont sans conteste un avancement majeur pour la Capa : «À ce jour, aucun système de ce type ne serait capable de faire ce travail. Il est actuellement effectué en partie seulement par l’intervention d’agents sur le terrain lors, par exemple, de tournées d’inspection de l’état des routes.»

Un nouveau mode opératoire pour les communes

Les relevés seront intégrés et agrégés au système d’information géographique SIG, afin d’être analysés et utilisés par les services de la voirie. Le dispositif Mobileye s’intègre totalement dans la volonté d’Ajaccio de devenir une «smart city». Dans ce cadre, il vient en complément des projets CapaMove, Parking intelligent, Suivi temps réel des bus…

Selon les acteurs institutionnels, tout cela va dans le sens d’un «nouveau mode opératoire pour les communes afin de connaître l’état de leurs infrastructures urbaines presque en temps-réel». Plus loin encore, l’institution y voit une solution parfaite pour «une optimisation du système d’informations géographique de la ville grâce aux données collectées. Ce serait une aide précieuse notamment pour les équipes en charge des relevés terrain et de l’aménagement». L’enjeu est aussi celui des conditions de travail et «d’une amélioration du confort de conduite et de la sécurité des véhicules de service». La caméra installée à l’avant du véhicule alerte aussi le conducteur sur la présence de dangers sur sa route. Qui a dit qu’Ajaccio n’était pas une ville 3.0 ?
Nathalie ROSSI

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