Municipales : Martine Vassal marche sur Marseille mais reste à l’ombre

Publié le 5 juillet 2019 à  15h40 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h00

«L’union est un combat», avait-on coutume de dire à Gauche dans les années 70, en ira-t-il de même pour le « Rassemblement pour Marseille »? C’est sous des applaudissements mais aussi des huées que le macronien Jean-Philippe Agresti a ouvert le meeting de Martine Vassal au Silo. Un meeting de pré-candidature lors duquel la présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence a lancé «un appel à tous les Provençaux afin qu’ils nous rejoignent dans cette démarche de rassemblement pour Marseille et la Métropole». Un rassemblement qui se veut «le point de départ d’une grande aventure, d’un grand changement que nous allons construire ensemble». Et de remercier Jean-Philippe Agresti «à mes côtés ce soir pour son soutien et ce rapprochement». Une réunion qui s’est déroulée en présence de Jean-Claude Gaudin, accompagné pour l’occasion de Claude Bertrand, l’historique directeur de cabinet et Jean-Pierre Chanal, DGS adjoint. Comme un symbole d’une garde qui n’entend pas se rendre. Comme un symbole de la complexité de la tâche à laquelle est confrontée Martine Vassal qui doit rassembler, innover, changer mais se trouve confrontée à l’ombre tutélaire de Jean-Claude Gaudin.

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Jean-Philippe Agresti dit soutenir un projet
Jean-Philippe Agresti dit soutenir un projet
(Photo Mireille Bianciotto)
(Photo Mireille Bianciotto)

Le rideau s’ouvre et c’est l’universitaire Jean-Philippe Agresti qui est au pupitre. «Qui aurait pu imaginer qu’en entendant le mot rassemblement pour lutter contre la haine de l’Autre et les extrémistes je n’aurais pas répondu présent, nous n’aurions pas répondu favorablement à l’invitation», justifie-t-il avant de souligner: «Cette ville m’a construit comme nous toutes et nous tous au cœur de notre République. Nous avons Marseille au corps et nous voulons le meilleur pour elle». Et de plaider en faveur de nouvelles méthodes de gouvernance «plus participatives dans la prise de décision comme dans la mise en œuvre». Dit soutenir un projet «qui dépasse les vaines querelles des anciens et des modernes». Chauffe la salle, mais sans doute pas dans le sens souhaité en assenant: «Un projet qui donne un nouveau souffle pour Marseille comme celui qui a soufflé sur la France en 2017». Et de mettre en avant les notions «d’inclusion éducative, culturelle et sociale» dans un Marseille «où la jeunesse apparaît comme une richesse, une chance».

Travailler, partager, respirer et protéger

«Rassemblés nous allons réveiller Marseille, la transformer, l’embellir, la rendre plus généreuse, plus puissante et incontournable. Nous le devons aux générations futures qui nous jugeront pour nos actes. Marseille c’est notre Cité, notre espérance, notre Foi, notre bonheur» lance à son tour Martine Vassal dont l’intervention se construit à partir des verbes: travailler, partager, respirer et protéger. Martine Vassal précise: «Le travail c’est la valeur incontournable». Et de rappeler: «le chômage a été divisé par deux depuis 1995, merci Jean-Claude Gaudin pour l’action conduite» avant de déclarer vouloir que Marseille soit exemplaire en matière d’emploi. Lorsqu’elle évoque le verbe partager la présidente du département et de la métropole met l’accent sur l’action entreprise en direction du « bel âge ». Elle en vient à « respirer » «Nous devons améliorer la qualité de l’air» et de mettre en exergue «un plan sans précédent pour les transports en commun» mais aussi l’aide accordée pour l’achat de voiture et de vélo électrique et d’afficher l’ambition de faire de Marseille «une ville exemplaire en matière de développement durable». Et d’en arriver à « protéger »: «C’est le rôle de l’État c’est vrai mais je fais quoi? Je regarde passer les trains? Non, on ne peut plus attendre». Elle ne manque pas de signaler que des efforts ont été accomplis lors des précédentes mandatures. affiche sa volonté de lutter «contre les incivilités qui pourrissent la vie quotidienne des Marseillais». Puis de se lancer dans un récit historique, mythique, quasi biblique: «Marseille est à l’image de notre vie, c’est l’histoire d’une ville qui est tombée 6 fois et se relèvera 7 fois». Et, à défaut de déclarer sa candidature Martine Vassal déclare une nouvelle fois sa flamme à Marseille, aux Marseillais.«Rassemblés on va tout faire pour suivre le bon chemin, celui qui va nous permettre ensemble de bâtir une Marseille qui va rayonner pour longtemps en Méditerranée et dans le monde. En ce 4 juillet 2019, jour de l’indépendance, Marseille… se relève». Ils partirent 2 000 du Silo mais combien seront-ils en arrivant au Port?
Michel CAIRE

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