Municipales à Marseille: Dernier meeting de Patrick Mennucci avant le second tour

Publié le 28 mars 2014 à  10h32 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h43

Patrick Mennucci accompagné de ses colistiers du Modem au Front de gauche
Patrick Mennucci accompagné de ses colistiers du Modem au Front de gauche
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L’homme de théâtre Philippe Caubère est venu soutenir Patrick Mennucci
L’homme de théâtre Philippe Caubère est venu soutenir Patrick Mennucci
Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, ce jeudi soir, devant la mairie des 1/7, face à une scène installée sur l’emblématique Kiosque à musique. Le public : citoyens, militants de gauche avec une large représentation du Front de gauche, drapeaux à l’appui, colistiers, ont répondu à l’appel de Patrick Mennucci. Ce dernier était accompagné sur scène par Annie Lévy- Mozicconacci (PS), Josette Sportiello (PS), Eugène Caselli (PS), Jean-Marc Coppola (FG) Jean-Luc Bennahmias (MoDem), Christophe Madrolle (Modem) et, soutenu notamment par des représentants syndicaux de l’UNSA et de la CFDT; l’homme de théâtre Philippe Caubère, Stéphane Sarpaux, directeur de Marseille 2013 Off.
Si un appel aux abstentionnistes a été lancé, la volonté de faire barrage au Front National soutenue, l’alliance de Lisette Narducci «la guériniste» avec Jean-Claude Gaudin dans les 2e et 3e arrondissements de Marseille s’est inscrite, elle, dans « la manipulation politique».
Après avoir remercié ceux qui l’on rejoint, le candidat Patrick Mennucci juge: «Les résultats du 1er tour livre un enseignement : il n’y a pas eu d’élections municipales. En réalité, c’est la désespérance, l’incompréhension de beaucoup de Marseillais devant la politique du gouvernement et, la confusion qu’a entretenu à dessein Jean-Claude Gaudin dans cette élection».

«Je les combattrai jusqu’au bout tous les deux. Je ferai en sorte de les faire chuter»

Et de revenir sur l’alliance entre la PRG Lisette Narducci et l’UMP Jean-Claude Gaudin dans les 2e et 3e arrondissements. «Mais comme si cela ne suffisait pas, les forces obscures, qui ne veulent pas perdre le contrôle de cette ville, ont été obligées d’agir au grand jour». Il précise :«Nous sommes devant une élection où deux systèmes – celui de la mairie de Marseille avec ces promoteurs immobiliers, ces terrains à vendre, sa politique inégalitaire et celle du Conseil général avec son chéquier – ont décidé de s’unir pour nous empêcher, de changer les choses à Marseille.» Assurant :«Je les combattrai jusqu’au bout tous les deux. Je ferai en sorte de les faire chuter. Et, quand je vois cet accord dans les 2e et 3e arrondissements, j’ai envie de me tourner vers madame Narducci et de lui dire : »Vous faites un accord avec celui qui depuis 19 ans n’a pas levé le petit doigt pour le 3e arrondissement, le plus pauvre d’Europe. Là, où on concentre la misère, les inégalités ; là, où la culture a disparu malgré que l’on ait ouvert la Friche; là, où les enfants n’ont pas toujours à manger »».
Il annonce : «Je les dénoncerai parce qu’ils ont obligé des hommes et des femmes à figurer sur des listes en échange d’un avantage qu’on leur avait donner un jour une HLM, un emploi, pour un seul objectif grappiller quelques centaines de voix. Je les combattrai car ce système est responsable de l’appauvrissement de Marseille.»
Patrick Mennucci estime que « dire stop à ces accords, c’est remettre les valeurs du travail, de l’effort, de la culture, au centre des rapports humains dans notre ville. Ils veulent l’abstention. C’est pour cela que nous appelons les Marseillais à se révolter».

«Seul le programme politique que nous proposons est un programme anti-Front national»

Il en vient alors au Front national. «Il faut dire stop à la montée du Front national car c’est le parti de l’anti-Marseille. Il ne suffit pas de stigmatiser son programme, il faut aussi être capable d’apporter les réponses à tous ceux qui, par manque de culture politique, par désespoir se tournent vers ce parti ». Considérant : « Seul le programme politique que nous proposons est un programme anti-Front national. Sur la question de l’égalité en particulier et sur la question de la reconnaissance de ce que nous sommes avec nos diversités. Nous reconnaissons une seule communauté celle des Marseillais.»

A propos de la demande de retrait de la liste de Garo Hovsepian, émise par les colistiers de Jean-Claude Gaudin, dans les 13/14, Patrick Mennucci de préciser : « J’ai dit non parce nous sommes persuadés que le Front national emporterait le secteur très rapidement. Quelle est la possibilité de l’équipe Gaudin de pouvoir s’opposer au Front National? Nous avons maintenu notre liste, nous l’avons fusionné avec la liste de Jean-Marc Coppola. Et, nous appelons l’ensemble des électeurs de gauche, parce que le potentiel du 1er tour est à 42%, à se rassembler derrière Garo Hovsepian pour faire barrage au FN ».
Puis de souligner : «Les Marseillais, au premier tour, ont exprimé un désir de changement mais ce changement ne peut pas être incarné par le Front national ou par Jean-Claude Gaudin, le changement ça ne peut être que nous dans cette ville et nous serons la surprise ce dimanche».

En ouverture du meeting, plusieurs intervenants se sont exprimés

«Ce n’est pas aimez-vous les uns les autres, c’est, armez-vous les uns les autres»

Annie Lévy- Mozicconacci, tête de liste dans les 6/8, secteur où le maire sortant a été élu au premier tour, d’indiquer : «Ce soir, je serai la femme qui sera obligée de rappeler un certain nombre de choses. Aujourd’hui le bilan de Jean-Claude Gaudin c’est, 10% du territoire de la ville protégée au pied de Notre-Dame de la Garde, tout le reste c’est la politique de l’oubli, de l’exclusion, de la misère et du chômage. Ce n’est pas aimez-vous les uns les autres, c’est, armez-vous les uns les autres. La bataille de Jean-Claude Gaudin, ce sont les petits arrangements entre amis pour garder le pouvoir. Et, Il est prêt à tout.»

«Une certaine vision de l’Homme, nous conduisent à prendre part au combat contre le Front national»

Puis, c’est au tour de Patrick Parrat, secrétaire général de l’UD13 CFDT de s’exprimer. Il tient à préciser : « Il n’est pas courant pour la CFDT de prendre part au débat électoral ce serait plutôt le contraire tout en affirmant notre identité. Mais, dans le contexte actuel l’ UD13 CFDT ne peut rester silencieuse ou passive. Nos valeurs, notre conception de la société, de la démocratie, une certaine vision de l’Homme, nous conduisent à prendre part au combat contre le Front national ».

«Faire barrage au FN, c’est ce qui compte pour l’Unsa comme exigence démocratique»

Le secrétaire départemental de l’UD13 Unsa d’expliquer les raisons de sa présence à ce rassemblement, précisant au préalable : « Il n’entre pas dans la vocation syndicale de l’Unsa de dicter des choix politiques qui, dès lors qu’ils se situent dans un cadre démocratiques appartiennent souverainement aux électeurs». « Pour autant -poursuit-il – au regard de ses valeurs démocratiques et dans la continuité de ses positions de toujours, l’Unsa ne peut pas, ne pas apporter sa contribution aujourd’hui. Il est plus que jamais urgent d’alerter sur le danger que ferait poser sur la démocratie l’accès au pouvoir, fut-il municipal, fut-il sur une mairie de secteur, fut-il pour 6 ans, d’un parti dont les fondements restent basés sur la discrimination et dont la conception du gouvernement est essentiellement autoritaire. Faire barrage au FN, c’est ce qui compte pour l’Unsa comme exigence démocratique. C’est en ce sens que nous lançons un appel solennel aux salariés et au-delà aux citoyens pour qu’ils utilisent leur droit de vote en direction des seuls partis démocratiques».

« Nous n’en sortirons pas si nous ne mettons pas au niveau social, fiscal, économique, environnemental, les bases d’un front républicain reconstruit »

Selon Jean-Luc Bennahmias: « L’heure est plus grave que l’on ne pense. Les résultats du premier tour des élections, au niveau national et à Marseille, ont montré qu’une partie de notre pays est dans l’angoisse, la désespérance, dans la déstabilisation. Pour parler de Marseille, il nous reste quelques jours pour mobiliser les abstentionnistes dont on sait qu’un certain nombre ne sont pas allés voter parce qu’ils pensent que plus rien ne peut bouger. Oui, les choses peuvent bouger. Il nous faut retrouver dans notre pays l’espoir monté à la fin de la guerre 39-45 par le Conseil national de la résistance. Nous n’en sortirons pas si nous ne mettons pas au niveau social, fiscal, économique, environnemental, les bases d’un front républicain reconstruit. Nous ne sommes pas dans le pessimisme de la raison mais dans l’optimisme de la volonté ».

«L’enjeu de dimanche prochain est qu’il faut à tout prix empêcher un tsunami politique, une déferlante réactionnaire»

Ce rassemblement pour Jean-Marc Coppola: «C’est une façon d’animer la démocratie bien malade, non seulement dans notre pays mais à Marseille. Une façon de se réapproprier la politique au sens le plus noble du terme; de faire vivre la République bien malmenée. Oui les digues de la République qui protègent notre peuple ont été craquelées par les coups de boutoirs de Sarkozy au plus grand bonheur de la famille Le Pen ». Il considère que :«l’enjeu de dimanche prochain est qu’il faut à tout prix empêcher un tsunami politique, une déferlante réactionnaire; empêcher que la droite et l’extrême droite ne gouvernent la 2e ville de France. Certes les conditions ont été créées depuis des années et particulièrement par Jean-Claude Gaudin. Il a fait exploser les inégalités, la régression sociale, la dégradation du cadre de vie et des écoles; organiser l’expulsion des pauvres pour les mettre le plus loin des yeux des riches, des yachts, des hôtels et leur clientèle internationale. C’est celui qui n’a rien fait pour empêcher que l’on assimile la jeunesse à une bande de voyous armés de kalachnikov, celui qui a favorisé l’hôpital et l’école privée et vendu les espaces publics.»

« Depuis 19 ans la droite a abandonné ces quartiers »

Eugène Caselli est la tête de liste du secteur de toutes les polémiques : les 2e et 3e arrondissements.
«Il nous reste deux jours pour se battre, se mobiliser, pour gagner. Un électeur sur deux à Marseille et 6 sur 10 dans les 2e et 3e arrondissements ont exprimé leur défiance, leur mécontentement. J’entends leur déception, leur colère mais je veux leur dire ne vous trompez pas de combats. Jetons tous nos forces dans la bataille contre le chômage, le clientélisme, plus d’égalité et moins de précarité pour une ville juste, une ville gérée avec honnêteté », déclare-t-il.
Il poursuit : «Dans les 2e et 3e arrondissements -où je conduis maintenant, c’est une évidence pour tous, la seule liste porteuse de valeurs de gauche- depuis 19 ans la droite a abandonné ces quartiers. C’est en plein cœur de Marseille que l’on enregistre 30% de chômeurs; un habitant sur 2 vit sous le seuil de pauvreté; un enfant sur 2 est en échec scolaire, ça c’est la droite. Les projets qui, dans ce secteur ont changé Marseille : le Vieux-Port, Euroméditerranée, le Mucem, ces projets-là ne sont pas à mettre au crédit de la municipalité mais de l’ensemble des collectivités et au crédit de l’État».
Eugène Caselli de rappeler : «Dans ces quartiers qu’a fait la maire de secteur, qui pourtant est l’amie très proche du président du conseil général et qui a les moyens du Conseil général, et bien rien ».
« En revanche – ajoute-t-il-la seule chose que l’UMP et la guériniste lisette Narducci ont trouvé à faire cette semaine, c’est de se liguer, de fusionner non pas pour aider les habitants de ces quartiers en difficulté mais pour faire barrage à ma candidature, à ma personne et à la liste de rassemblement: PS, Front de gauche, EELV et démocrates que j’ai l’honneur de conduire dans les 2/ 3»
Expliquant : «L’UMP et les guérinistes ont peur de perdre les systèmes qu’ils ont mis en place, sur lesquels ils s’appuient et qu’ils veulent préserver. Moi, j’ai une autre idée de la politique de l’affrontement électoral celui qui doit se faire sur les bilans, elle n’en a pas, sur des projets, elle n’en a pas, sur des valeurs elle a prouvé qu’elle n’en a plus. Il n’y a jamais eu de la part de cette candidate la moindre volonté de nous rejoindre parce que je suis depuis longtemps, avec Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti, l’un de ceux qui a dit non au système Guérini».
Eugène Caselli de s’insurger: «Quelle faute morale d’agiter le danger du Front national, qui est en 4e position au premier tour, pour justifier une telle manipulation politique qui risque une fois de plus de déboussoler les citoyens et les envoyer vers l’abstention. Ma pensée va vers électeurs trompés abusés, vers les électeurs dont le cœur est ancré à gauche».
Patricia MAILLE-CAIRE

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