Municipales à Marseille- Michèle Rubirola (PM): « La victoire a été difficile, elle n’en est que plus belle »- Martine Vassal (LR) : « Ce soir je n’ai pas perdu, ce soir, il n’y a pas de majorité à Marseille ».

Publié le 29 juin 2020 à  7h49 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h51

Deux interventions, deux tonalités différentes. Les deux principales candidates aux municipales se sont exprimées bien après minuit, Michèle Rubirola, la tête de liste du Printemps Marseillais, forte de 42 élus lance: «Ce soir la ville de Marseille, rebelle et fraternelle s’est engagée autour du Printemps Marseillais sur la voie du changement». Alors que Martine Vassal, déclare pour sa part: «Ce soir, je n’ai pas perdu. Ce soir, il n’y a pas de majorité à Marseille. Ce soir, il n’y a pas de maire de Marseille. Il y a une courte défaite dans mon secteur, dans un contexte national particulier, avec une vague soi-disant verte qui a tout emporté». Et de lâcher: «Ce qui fait basculer le scrutin, c’est l’entêtement d’un candidat sans envergure qui a souhaité se maintenir dans le 4e secteur. Je regrette que cet homme, qui fut une personnalité reconnue, finisse dans cette position très inconfortable»… Elle est confortée par Jean-Claude Gaudin qui rêve d’une alliance anti-Printemps Marseillais au troisième tour. Un troisième tour qui met Samia Ghali en position de faiseur de roi ou plutôt de reine.

Michèle Rubirola le Printemps Marseillais a remporté les municipales à Marseille face à Martine Vassal  LR (Photo Mireille Bianciotto & Philippe Maillé)
Michèle Rubirola le Printemps Marseillais a remporté les municipales à Marseille face à Martine Vassal LR (Photo Mireille Bianciotto & Philippe Maillé)

Michèle Rubirola peut déplorer, qu’après «une campagne extraordinaire où un vent d’espoir a soufflé fortement le scrutin ne nous livre pas un verdict clair». «Sans doute, poursuit-elle, faut-il y voir les derniers signes de résistance d’un système que majoritairement les Marseillais ont rejeté. La victoire a été difficile, elle n’en est que plus belle, même si elle ne nous offre qu’une majorité relative en sièges, fruit d’un système électoral par secteur qui est un contre-sens démocratique. C’est une victoire relative pour nous, mais une défaite pour la droite». Une droite qui «n’est plus en mesure de gouverner cette ville». Michèle Rubirola d’insister: «Nous voulions rendre Marseille aux Marseillais et nous sommes en passe de le faire. Nombreux sont les Marseillais, tous ces citoyens responsables qui ont voulu dire stop à un système archaïque et replié sur lui-même qui ne profitait qu’à une minorité. Nous avons prouvé que lorsque toutes les composantes progressistes, écologiques et citoyennes se réunissent elles sont capables de déjouer tous les pronostics pour redonner confiance à nos concitoyens. Nous avons démontré que la gauche rassemblée dans toute sa diversité pouvait gagner ! Que l’écologie et la justice sociale pouvaient gagner». Elle précise que, dès ce lundi: «nous allons examiner les conditions dans lesquelles cette ville peut être administrée, sans renier nos valeurs et sans trahir le message d’espoir que nous incarnons». «Nous verrons bien, poursuit-elle, les directions que prennent nos concurrents, les alliances qu’ils sont prêts à nouer. Mais je suis convaincue que la formidable énergie qui a porté le Printemps Marseillais va nous permettre de trouver des solutions pour gouverner cette ville afin qu’elle soit plus juste, plus verte, plus démocratique». Et de considérer: «Nos résultats sont bien davantage que l’addition mécanique de nos électorats dans chacune de nos composantes et de nos sensibilités, c’est un espoir que les Marseillaises et les Marseillais se sont appropriés». Et d’inviter à mesurer: «Nous avons une immense responsabilité et la France nous regarde. Nous déciderons collectivement, et dans le rassemblement comme toujours, des différents scénarios pour assurer la gestion et le redressement de notre ville». Elle tient à rendre un hommage tout particulier à Benoît Payan et Olivia Fortin: «Benoît qui a montré ce que la politique avait de plus grand, de plus noble. Benoît tu as été notre déclic, et avec Olivia Fortin l’essence et le moteur de ce Printemps». C’est une toute autre histoire que raconte Martine Vassal. Pour elle, Il y a une situation de blocage «que je redoutais pour Marseille». Et de souhaiter: «poser la problématique qui s’invite désormais dans cette élection : comment allons-nous gouverner Marseille ? La dimension métropolitaine est plus que jamais d’actualité et nécessite toute notre attention. Ma volonté pour Marseille et sa Métropole reste intacte. Mon combat continue». Bref, pour Martine Vassal, ce n’est qu’un début, le combat continue.
Michel CAIRE

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