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< >Nice -Toit terrasse du Mamac : ’Ville Songe’ intervention picturale de Flora Moscovici
vendredi 20 mai 2022
Jusqu’au 31 décembre 2022, la ville de Nice invite le public à découvrir l’intervention picturale "Ville Songe" de Flora Moscovici sur le toit terrasse du Mamac. Le vernissage s’est tenu le vendredi 13 mai date à laquelle a également été inaugurée l’exposition d’été du Mamac « Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie 1960-1975 ».
- l’intervention picturale Ville Songe de Flora Moscovici sur le toit terrasse du Mamac ©Jean-Christophe Lett
Flora Moscovici aborde la peinture en partant d’un contexte spécifique : les techniques utilisées varient en fonction du projet, mais la couleur et la lumière sont toujours les éléments centraux. Ses interventions modifient la perception de l’espace et convoquent différentes temporalités, celle du geste pictural, la mémoire du lieu et l’histoire de la peinture entre sacré et vernaculaire.
Pour répondre à l’invitation de la ville de Nice, l’artiste a imaginé Ville Songe, une intervention in situ sous forme d’une peinture abstraite à l’échelle de l’architecture de l’une des terrasses du Mamac qui viendra dialoguer avec le paysage urbain qui se déploie à 360°c sur le toit du musée. Travaillée par les rayons du soleil et de la lune, soumise aux variations du ciel, Ville Songe est une œuvre atmosphérique qui évoluera au fil du temps, de son exposition à l’air et aux intempéries. Elle fait face au mur de feu d’Yves Klein, artiste qui à l’aube des années 1960 a confronté ses toiles aux effets du vent, de la pluie et des giboulées dans une série intitulée Cosmogonies.
- Flora Moscovici travaille depuis plusieurs années la peinture in situ ©Jean-Christophe Lette
L’artiste travaille depuis plusieurs années la peinture in situ. La matière brute des murs, des sols, des plafonds est son terrain d’intervention. La particularité de son travail est qu’il se fait directement sur le lieu. La peinture colorée de la jeune plasticienne investit les 160 mètres carrés de murs en béton gris, transformant le toit terrasse du musée en espace poétique. « La peinture que je vais créer pour les terrasses du Mamac viendra interagir avec le béton fatigué, en incorporant ses traces à la picturalité, en révélant son relief, ses pores et en faisant le lien entre le bâtiment du musée et la ville » indique l’artiste.
Cette exposition est l’occasion de prendre la riche mesure de la rencontre d’un lieu avec un imaginaire, un lieu qu’elle révèle et qu’elle revisite par sa palette chromatique. « Je partirai des couleurs froides du métal et des vitres aux reflets verts pour développer progressivement ma palette en regard de la multiplicité de nuances que l’on peut observer à Nice. Ma peinture fera écho à des tâches de couleurs que l’on peut apercevoir depuis les terrasses sur la ville mais elle sera aussi en lien avec des parties non visibles à partir de ces points de vue, ainsi qu’au fantasme-même de la Méditerranée qui a participé à l’évolution de la ville de Nice », précise l’artiste.
- Flora Moscovici travaillera avec des pigments, de la caséine et de l’eau de chaux qui fixeront la peinture en incorporant les traces du béton ©Jean-Christophe Lette
Flora Moscovici explore la question de la lumière, de ses variations et de son rayonnement. Pour ce projet, elle travaillera avec des pigments, de la caséine et de l’eau de chaux qui fixeront la peinture en incorporant les traces du béton, en révélant son relief et ses pores. Elle procédera par frottements et pénétrations plutôt que par recouvrement ou masquage du support. Mais si le lieu est la source première d’inspiration pour l’artiste, c’est aussi sous l’influence du contexte historique et culturel de la Côte d’Azur dont a pu dépendre l’expression chromatique de la ville que la recherche artistique de Flora Moscovici a été stimulée. La vieille ville polychrome sous influence italienne, la ville blanche [1] du tourisme hivernal des aristocrates et des intellectuels de toute l’Europe, la mode exotique de l’Orient rêvé conjuguée aux mythes de l’antiquité gréco romaine, les marbres colorés et les mosaïques dans le gout de Charles Garnier sont autant de courants qui ont traversé et nourri l’artiste dans la production de sa peinture. « Je suis très attachée aux idées de Garnier sur l’importance de la polychromie dans la ville et je trouve extrêmement intéressant comment l’exaltation de la couleur, pour une ville comme Nice, est venue symboliser le lieu de l’exceptionnel et du merveilleux, du pittoresque… Je souhaite travailler principalement avec des pigments minéraux, qui conservent une place privilégiée dans l’industrie du bâtiment sur la côte méditerranéenne » souligne l’artiste.
Commissariat : Martine Meunier, Direction du Musée : Hélène Guenin, assistants : Paul Bogard et Lassana Sarre
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[1] Alexandre Dumas, Voyage en Italie, Paris,1843, p.34.