Nikon Film Festival 2021. Rencontre avec l’acteur Arthur Fenwick qui joue dans le court-métrage -Tombé par terre-

Publié le 10 mars 2021 à  19h37 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h30

Le film de Lucie Benhamou qui concourt cette année pour le Nikon Film Festival 2021 s’appelle «Tombé par terre». On peut aisément dire qu’Arthur Fenwick, l’acteur principal de ce court-métrage, qui bénéficie des images de Luca Zef, est quant à lui tombé enfant dans la marmite du théâtre.

Arthur Fenwick dans le court-métrage
Arthur Fenwick dans le court-métrage

Arthur Fenwick raconte: «Le goût pour les planches, je l’ai eu très tôt quand je suivais au théâtre mon père Jean-Noël Fenwick, l’auteur de la pièce « Les Palmes de Monsieur Schutz » qui a connu un succès mondial. A quinze ans j’ai pris des cours à Levallois, puis formé à Dublin j’ai beaucoup appris ensuite chez Raymond Acquaviva et Jean-Laurent Cochet. Je savais alors que je voulais devenir comédien.» Et pas seulement, devrait-on ajoute, puisque l’année de son bac Arthur Fenwick a écrit et joué une pièce intitulée «Au boulot, boulet ! » qui sera donnée en 2008 dans le cadre du Festival Off d’Avignon. C’est là qu’il fit véritablement ses débuts sur scène avant de jouer dans «Là où je suis» d’Éric Sautonie, mis en scène par l’auteur, puis dans «Mes meilleurs ennuis» de Guillaume Mélanie.

J’ai adoré joué avec Michel Leeb

Une de ses grandes rencontres sera celle avec le metteur en scène Jean-Luc Moreau qui l’a dirigé dans «Le Technicien» d’Éric Assous au théâtre du Palais Royal, «Un drôle de père» de Bernard Slade au théâtre Montparnasse aux côtés de Michel Leeb, dans «Confidences» adapté par Eric Emmanuel Schmitt, au théâtre Rive Gauche. «J’ai adoré joué avec Michel Leeb, confie-t-il. Avec lui c’est jamais la même représentation d’un soir à l’autre. il est sensible aux propositions d’interprétations qui lui sont faites. Il ne tire jamais la couverture à lui, il est dans l’instant, à l’écoute et même s’il excelle dans l’art de la mimique, il est toujours d’une grande sincérité dans son jeu.» Michel Leeb dirigé par Jean-Luc Moreau (ces deux-là sont amis depuis trente ans), Arthur Fenwick le retrouvera à partir de septembre au Théâtre de la Comédie des Champs-Elysées dans «Inavouable» d’Eric Assous, pièce stoppée pour cause de Covid-19. «J’ai un vrai feeling avec Jean-Luc Moreau et, en ce moment, nous répétons en séances de lecture une pièce que j’ai écrite et que Jean-Luc mettra en scène si tout se concrétise», dévoile Arthur Fenwick.

L’aventure du « Lauréat » avec Anne Parillaud

Arthur Fenwick, qui a également joué dans Perrichon voyage toujours adapté par Gérald Sibleyras et mis en scène par Philippe Uchan au théâtre La Bruyère et dans Une famille modèle d’Ivan Calbérac mis en scène par Anne Bourgeois au théâtre Montparnasse s’est particulièrement distingué dans la pièce «Le lauréat» adaptée du film de Mike Nichols par Terry Johnson. Arthur Fenwick s’est lancé pour l’occasion un formidable défi : reprendre le rôle créé au cinéma par Dustin Hoffmann (rien que ça) et lui donner une texture plus romantique et bien différente. Comédie sur les forces du désir, «Le lauréat» que les éditions l’Avant-scène résument comme étant l’histoire de «L’inconduite d’un bon élève». Présente Benjamin Braddock rentrant en Californie pour fêter son succès en famille. «À 21 ans, il a tout pour envisager un avenir radieux et pourtant quelque chose cloche…Lors de la party organisée par ses parents en son honneur, Mrs Robinson, une amie de la famille, alcoolique notoire et ayant plus de deux fois son âge, s’offre à lui avec autant de soudaineté que de désinvolture. S’ouvre alors devant lui une porte dont il ne sait s’il s’agit d’une issue de secours ou d’une voie sans issue. Une comédie de mœurs sur l’Amérique des années 1960 aussi hilarante que touchante.»

Arthur Fenwick explore de nouvelles pistes quant à la psychologie du personnage

Comédie qui n’a pas pris une ride et qui a reçu un supplément d’âme de par le jeu fin, aérien, d’Arthur Fenwick au sommet de son art. «J’ai attendu d’être en représentation sur scène pour revoir une seule fois ce film culte. Mais pas deux, car il ne fallait pas comparer ou regarder ce que je pouvais prendre du jeu de Dustin Hoffman», explique-t-il. Avec succès, puisque Arthur Fenwick explore de nouvelles pistes quant à la psychologie du personnage. Il précise encore que la mise en scène de Stéphane Cottin dans cette version française signée Christopher Thomson n’a rien laissé au hasard. « En cela Stéphane m’a beaucoup aidé à construire le personnage. Et j’ai eu la chance, comme le bonheur absolu, de partager la scène avec Anne Parillaud, qui incarne une Mrs Robinson de rêve. C’est une actrice merveilleuse, qui en dépit d’une grande filmographie n’avait alors jamais fait de théâtre. Elle est restée humble, mais inventive. L’avoir comme partenaire sur « Le lauréat » fut une fête», se plaît-il à souligner. Et la préparation de la pièce une véritable épopée, puisque Arthur Fenwick qui la journée répétait «Le lauréat» montait sur scène le soir dans «Confidences » où il retrouvait Marie-Christine Barrault et Alain Doutey. «Une épreuve physique, sportive même» ajoute-t-il non sans humour.

Deux de ses courts-métrages réalisés par Lucie Benhamou

Arthur Fenwick qui aime les longs métrages de Cédric Klapisch, qui a été bercé par les films du Splendid et qui voue à Tom Hanks, son acteur préféré, une admiration sans bornes n’a curieusement pas mis encore le pied dans les films de cinéma. On l’a vu à la télé dans des séries, mais aucun metteur en scène ne l’a placé devant sa caméra. Gageons que cela devrait évoluer tant il possède une présence hors du commun. Pour preuve ses prestations dans les courts-métrages qu’il a écrits lui-même et dont deux ont été réalisés par Lucie Benhamou, journaliste et réalisatrice free-lance (Elephant, BFM Business, RTL, L’Express, Yahoo France, le CNRS), présentatrice aussi de formats courts et de films institutionnels. Le premier c’était «Tu vas faire quoi ?», réalisé l’an dernier et finaliste du Nikon Film Festival 2020, où Arthur Fenwick, entouré de comédiens et comédiennes amis (Nathalie Portal, Erwan Teréné, Manon Pelletier, Jean Franco, Patrick Zard, Rudy Milstein), y était à mourir de rire . Le deuxième c’est «Tombé par terre ».

L’état de la culture aujourd’hui, des pollutions successives de la planète

Arthur Fenwick joue aux côtés de Tiphaine Gentilleau, Françoise Lépine, Jean Franco et Jean-Michel Lahmi. Un court qui a toutes les qualités d’un long où l’on évoque sur fond de jeux de comédiens répétant en extérieur et attendant qu’arrive enfin… Pierre Arditi, parle de l’état de la culture aujourd’hui, des pollutions successives de la planète, de tout ce que l’on jette (dont les masques anti-covid balancés un peu partout) avec bien sûr un fort sentiment de révolte face la manière dont nous traitons si mal la planète. «J’ai voulu le dire dans « Tombé par terre » avec le sourire mais avec une grande détermination citoyenne.» Et disons-le, il y est parvenu avec brio. Les images de Lucas Zef, apporte de la poésie au travail subtil et très pictural de Lucie Benhamou, très impliquée en fait par les propos de l’auteur. Un court qui n’est absolument pas jetable… et qui, loin de tomber en poussière une fois vu, laisse sur le spectateur des traces durables. Ce court, rires et loufoquerie à l’appui, aide à prendre conscience que bousiller la terre c’est se nier soi-même…
Jean-Rémi BARLAND

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