OM : « Dis papa, c’est quoi un buteur ? »

Publié le 20 février 2021 à  19h58 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  14h56

Dans les montagnes, on connaît le dahu, au cœur de l’Himalaya le yéti… Dans les travées du Vélodrome, on parle souvent du « buteur de l’OM » ! Aussi célèbre que la fameuse sardine qui a bouché le Vieux-Port, il n’en est pas moins inscrit aux abonnés absents depuis trop longtemps maintenant.

C’est donc sur les côtés qu’il faut lorgner pour espérer trouver des buteurs à sang-froid. Ici Florian Thauvin trompe la vigilance de la défense héraultaise (Photo archives Wallis.fr/Laurent Saccomano)
C’est donc sur les côtés qu’il faut lorgner pour espérer trouver des buteurs à sang-froid. Ici Florian Thauvin trompe la vigilance de la défense héraultaise (Photo archives Wallis.fr/Laurent Saccomano)

A tel point que les supporters de moins de 15 ans ne sont même plus en capacité de vous donner le nom d’un « goléador » qui a marqué durablement de son empreinte et de ses statistiques les performances du club. Le buteur est une bête assez rare, à sang froid, pas forcément évidente à dénicher. Il faut dire que ses caractéristiques sont assez déroutantes et ne permettent pas forcément de vendre beaucoup de maillots.

Délit de « sale gueule » souhaité

Pour être un bon buteur, il faut en premier lieu ne pas être trop « beau ». Étrange constat en est-il. Luis Suarez, Robert Lewandowski… On ne peut pas vraiment dire que ce type de joueur soit fashion victime. D’ailleurs, ce n’est pas du côté de Marseille que l’on peut prétendre le contraire, puisque les Jean-Pierre Papin, Rudi Voller, Sonny Anderson ou Alen Boksic… n’avaient rien d’un Cristiano Ronaldo. Qu’importe, puisque ce n’est pas l’habit qui fait le moine et au final, ce qu’on lui demande, avant tout, reste d’enfiler les buts. Attention, cette règle badine n’est pas immuable et vous allez me dire qu’avec Kostas Mitroglou ont aurait pu espérer avoir le meilleur buteur du championnat de France (sic). Pas de chance ! Trêve de galéjades, revenons à des affaires un peu plus sérieuses.

De mémoire de Marseillais, pourriez-vous dire qui est le dernier avant-centre à avoir été meilleur réalisateur de Ligue 1, ou première division (car vous risquez de remonter un peu loin dans les tablettes ) ? Tic-tac, tic-tac… L’horloge tourne ! La réponse est Mamadou Niang en 2009-10 avec 18 réalisations au compteur. Cela fait donc onze ans que les Phocéens s’enflammaient pour des buts à répétitions. Ça fait une paye tout de même. Vous comprenez maintenant, pourquoi à Marseille, les Minots sont incapables de vous expliquer à quoi sert un n°9.

Revient, Brandao revient parce que l’OM a besoin de toi

Certes, quelques attaquants ont gardé une place particulière dans le cœur bleu et blanc. Ainsi, André-Pierre Gignac ou Bafétimbi Gomis ont laissé espérer que la famine s’arrêterait là, mais au final le mal dure et perdure. A tel point que du côté de la Canebière, on en arriverait presque à regretter Brandao. «A pas touchéou….», peut-être, mais en attendant le Brésilien accrochait plus souvent le cadre que Valère Germain et autre Dario Benedetto, qui désespèrent d’enchaîner les buts, voire les frappes cadrées, dans un premier temps. Alors oui, on se moquait de l’allure dégingandée du natif de São Paulo, mais le bougre était, avec du recul, assez efficace. Même si certains estimaient qu’il avait gardé les boîtes sur les chaussures de ses pieds carrés.

A Marseille : « A l’aile, la vie est belle » !

Cette expression, sortie tout droit du jargon des collègues rugbymen, s’applique avec une justesse remarquable. Dimitri Payet, Florian Thauvin… C’est donc sur les côtés qu’il faut lorgner pour espérer trouver des buteurs à sang-froid. Étrange phénomène, tout droit sorti de la Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi mania. Ces joueurs hors-normes, qui à leur début étaient excentrés, driblaient la moitié de l’équipe adverse pour repiquer et marquer. Et, comme vous le savez sûrement, n’est pas Messi ou Ronaldo qui veut. Notamment pas Radonjic, surnommé le… Cristiano serbe. Il ne faut pas perdre de vue que, dans leurs équipes respectives, ces footballeurs hors-normes ont toujours été épaulés par des attaquants axiaux de grande qualité.

Reste donc à trouver le bon cheval. Avec Milik, l’OM pourrait peut-être tenir une bonne prise. Pas trop beau, pas trop technique… Le Polonais semble présenter des caractéristiques intéressantes dans le cadre d’une recherche désespérée de grand buteur. Faut-il encore qu’il puisse mettre un crampon devant l’autre, ce qui pour le moment n’a pas encore l’air évident. Soyons patient, car il ne faut pas oublier que l’ex-Napolitain n’avait pas joué une seule minute en club, depuis le début du Calcio, avant de débarquer à Marignane. Après, peut-on faire pire devant ?

La victoire comme seul motivation

Avec toute la sympathie possible, lors du dernier match contre Nice (3-2), ce n’est autre que Saîf-Eddine Khaoui qui a signé un doublé salvateur. Pas vraiment un buteur à proprement parlé, ou cela voudrait dire que nous avions une pépite en stock, depuis 2016, et qu’elle n’avait jamais été sortie réellement du placard où elle avait été enfermée. A bien regarder les ratios « buts/match titulaire » des attaquants Olympiens, il y a de quoi avoir froid dans le dos. Benedetto 0,23, Germain 0,33… Rien de bien transcendant. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche. L’OM n’a plus perdu depuis 3 rencontres et au final, comme le disait Alfred de Musset : «Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.» En jargon footbalistique cela signifie : «L’important c’est les trois points».
Fabian FRYDMAN

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