Odéon de Marseille – Délicieuse ouverture de la saison d’opérettes sur les six temps de la valse viennoise

Publié le 25 octobre 2021 à  9h22 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h11

La classe, l’élégance et l’humour fin sont des qualificatifs pouvant être associés à tout ce qui peut être dit et écrit afin de commenter la mise en scène de Carole Clin pour cette nouvelle production de «Valses de Vienne», opérette des Johann Strauss père et fils, qui ouvrait ce dernier week-end la saison d’opérettes à l’Odéon de Marseille.

Destimed p1180566 photo christian dresse 2021copie
Il est au demeurant difficile, lorsqu’on connait Carole Clin, d’imaginer qu’il en soit autrement. Elle ne se prend pas la tête et plutôt que d’aller chercher midi à quatorze heures, avec les risques que cela comporte parfois, elle préfère conserver son énergie pour offrir un spectacle raffiné où elle travaille, avec sa troupe, tous les détails qui vont faire l’intérêt de la production. Costumes rafraichis et dénichés avec goût dans les réserves de l’Opéra de Marseille, lumières soignées, déplacements maitrisés, regards chargés de sens : le joyeux moment n’en est que plus agréable. Et fort apprécié par le public à en croire les applaudissements dispensés en fin de première représentation.

Une troupe au top niveau qui a été réunie à l’Odéon

Il faut dire que pour chanter et jouer, c’est une troupe au top niveau qui a été réunie à l’Odéon par le directeur Maurice Xiberras. Du côté féminin de la distribution, Amélie Robins est une Rési des plus charmantes aux aigus bien projetés. Laurence Janot, voix souple, ronde et chaude, avec une grande puissance et une précision de tous les instants campe une comtesse idéale d’une beauté à faire craquer plus d’un Strauss et d’un cosaque réunis. Julie Morgane, Pépi, retrouve ici un rôle qu’elle affectionne particulière et auquel elle donne toute sa saveur par son jeu un tantinet déluré, mais sans excès, et par sa voix si particulière qui renforce indéniablement son potentiel comique. Une mention particulière, aussi, pour ces dames sortie du chœur, Diane Gauthier, Sabrina Kilouli, Davina Kint et Anne-Gaëlle Peyro, pour devenir cousines ou une cliente et qui peuvent être totalement associées au succès de cette représentation. Signalons au passage la belle préparation de ce chœur sous la responsabilité de Rémy Littolff.

Chez les hommes, impossible de trouver une faille. Jean-Claude Calon est un Strauss père déclinant et bien en voix aux côtés d’un fils campé avec soin et sentiments par un Samy Camps précis et puissant vocalement. Aux côtés de la Pépi de Julie Morgane, Vincent Alary est un Léopold comique en diable à la belle ligne de chant. En pâtissier Ebeseder, Philippe Ermelier n’a pas besoin de vieux kirsch pour assurer sa présence scénique. Grande prestation, aussi, de Fabrice Todaro, impayable et impeccable en Gogol. Michel Delfaud, Jean-Luc Epitalon et Antoine Bonelli, qui à son entrée sur scène soulève l’enthousiasme de son fan club, complétant idéalement cette production. A la tête d’un orchestre qui sonne juste et bien, avec des couleurs et du dynamisme, Bruno Menbrey semble prendre beaucoup de plaisir. Enfin, qui dit valse dit danse, celles proposées par la chorégraphe Maud Boissière entourée d’Alix Natali, Marion Pincemaile, Pascal Bayard, Idir Chatar et Valeriy Olshanskky furent de qualité.

Le prochain rendez-vous fin novembre à l’Odéon permettra de retrouver le travail de Carole Clin qui mettra alors en scène « Là-haut ! » de Maurice Yvain.
Michel EGEA
Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

Articles similaires

Aller au contenu principal