Off d’Avignon. Rencontre avec Laurent Domingos co-président avec Harold David du Festival

Publié le 28 juillet 2022 à  12h55 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  19h04

Après quelques coups de théâtre au printemps c’est une direction bicéphale (Harold David et Laurent Domingos) qui a pris la tête de l’association du festival Off en avril dernier. Entre sourire de satisfaction, réformes, projets… Laurent Domingos, le coprésident du festival, répond à nos questions.

Laurent Domingos co-président avec Harold David du Festival Off d'Avignon  (Joël Barcy)
Laurent Domingos co-président avec Harold David du Festival Off d’Avignon (Joël Barcy)

« Ce qui s’est passé cet été est extraordinaire »

1 570 spectacles, plus de mille créations. «Le spectacle vivant est bien… vivant», affirme Laurent Domingos. «Les artistes sont sur les plateaux et le public dans les salles. Ce qui s’est passé cet été à Avignon est extraordinaire. On est au niveau de 2019 après deux années de Covid. On est dans d’excellents chiffres sachant que les salles de cinéma et de spectacles souffrent. Ici cela témoigne de la bonne santé du spectacle vivant». Il faut dire que le Off d’Avignon est une manifestation quasi unique en France et dans le monde. «Environ 1/3 des commandes de spectacles par les producteurs se fait à Avignon», ajoute Laurent Domingos. [()]

«On soutient la création, pas la diffusion »

En 20 ans le nombre de spectacles a été multiplié par trois. C’est énorme. Mais cette inflation devrait se stabiliser faute de locaux. Reste qu’Avignon est un investissement conséquent pour une compagnie. Entre 40 et 50 000 €. Certaines y laissent des plumes faute de tout maîtriser. «On n’a pas vraiment de chiffres des échecs. Aucune ne s’en vente. Une chose est sûre, en France on aide beaucoup la création mais pas à la diffusion. Avignon est le miroir de l’offre et de la demande. Créer c’est bien mais il faut avoir un public». [()]

Horizontalité et label

La nouvelle direction veut d’autres méthodes de travail. Exit la verticalité, c’est à la mode ! les coprésidents réclament de l’horizontalité. Le Off est construit de manière indépendante par les théâtres et les compagnies qui contractualisent les spectacles. Alors «La verticalité ne marche pas», indique Laurent Domingos. «Notre méthode ce seront des tables rondes, des négociations, des discussions entre et avec tous les acteurs de la profession pour aboutir à la création d’un label. Un label avec un cahier des charges précis, validé par un organisme extérieur». [()]

Des ouvertures à l’année

L’autre idée est de faire d’Avignon une scène permanente de théâtre. D’être une terre de création toute l’année. La Scala de Provence s’est lancée dans l’opération cette année. «Une soixantaine de théâtres pourraient jouer le jeu s’ils ont des aides», souligne Laurent Domingos. «Il y a énormément de compagnies voire d’écoles qui cherchent des lieux de résidence tout au long de l’année. Imaginons qu’une vingtaine soit présente cela générera un besoin de décorateurs, de costumières. On en a parlé avec la ministre de la Culture et on a eu une excellente écoute. Avignon pourrait être un laboratoire au niveau national». [()] Clôture du festival Off le 30 juillet. Les 300 000 spectateurs devraient être au rendez-vous. Reportage Joël BARCY

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