On a entendu à La Roque d’Anthéron l’élégant piano de Christian Zacharias

Publié le 1 août 2017 à  20h35 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h19

Christian Zacharias une leçon d’équilibre pianistique, d’intelligence et de nuance (Photo Christophe Gremiot)
Christian Zacharias une leçon d’équilibre pianistique, d’intelligence et de nuance (Photo Christophe Gremiot)

Dès le premier mouvement de la Sonate N° 4 de Schubert par lequel il ouvrait son récital donné au Parc Florans de La Roque d’Anthéron, on est saisis par la précision d’orfèvre du jeu de Christian Zacharias qui multiplie les nuances. Pas étonnant quand on sait la passion de Zacharias pour le beau son, pour l’Opéra et la direction d’orchestre. Nuancée sa «Sonate n° 27» de Beethoven, avec son admirable deuxième mouvement qui donnait l’impression que le pianiste touchait à l’essence même de l’esprit du compositeur. Christian Zacharias monte en puissance avec un Rondo exceptionnel à l’instar de l’interprétation de Glenn Gould. On songe alors à Charles Rosen ou Emil Gilels, dans cette manière de bousculer sur cette œuvre les codes établis. Même impression sur la Sonate N° 30 de (toujours) Beethoven où il propose une lecture très analytique. Le voyage en deuxième partie de soirée dans le «Davidsbündlertänze opus 6» de Schumann confirmait combien l’intelligence de l’artiste s’est mise au service de la structure charpentée de l’interprétation. Le concert d’un pianiste élégant ne laissant rien au hasard et qui, doté d’une culture encyclopédique aborde chaque œuvre de l’intérieur et en arpente les moindres recoins.
Jean-Rémi BARLAND

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