On a vu « J’ai tué Maurice Thorez » au Théâtre d’Aix, une première pour Gilles Ascaride et Gérard Andréani

Publié le 23 novembre 2014 à  22h34 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h29

Gilles Ascaride et Gérard Andréani les deux protagonistes de « J’ai tué  Maurice Thorez » (Photo Jean-Marc Valladier)
Gilles Ascaride et Gérard Andréani les deux protagonistes de « J’ai tué Maurice Thorez » (Photo Jean-Marc Valladier)

Il aura fallu attendre la 47e représentation de sa pièce «J’ai tué Maurice Thorez» pour que Gilles Ascaride, qui vit et travaille à Aix-en-Provence, se voit offrir la possibilité de jouer «à domicile».
C’est Denis d’Antoni, le directeur général du tout jeune «Théâtre d’Aix» qui l’a invité à se produire chez lui. Une première, donc, pour les deux comédiens qui ont servi ce texte truculent un peu partout en France.
Gilles Ascaride, le frère «de» est un artiste multicartes. Comédien, écrivain, sociologue il a les pieds ancrés entre Marseille et Aix-en-Provence. Et son accent ne laisse planer aucun doute sur sa «suditude». D’ailleurs, les protagonistes principaux de «J’ai tué Maurice Thorez» sont cinq jeunes issus d’un quartier de Marseille, tous élèves au lycée Marius Olive. L’un de ces derniers, 60 ans après la mort de Maurice Thorez en croisière sur le «Lietuva», entre dans le bureau du juge et déclare «qu’on me coupe la tête, ça me fera les pieds». Interloqué, le juge demande pourquoi? Débute alors un échange savoureux entre les deux hommes qui nous transporte dans les années soixante entre le Panier ou l’Estaque et le port de Marseille où accoste régulièrement le bateau de croisière soviétique pour arriver à l’aveu : «J’ai tué Maurice Thorez».
Avec verve, enthousiasme et un tantinet de mégalomanie liée à la situation, Gilles Ascaride tente de convaincre de sa culpabilité le magistrat plus que dubitatif, qui fait passer le propos logorrhéique de celui qui s’accuse à grands coups de «J&B». Condition sociale, balbutiements amoureux d’adolescent, complexes du même âge, relations élèves professeurs, relations parents enfants, et bien d’autres choses encore : tout y passe en une heure et demi de spectacle sans temps mort. Mise en scène minimaliste et efficace de Serge Valletti, «bouille» indescriptible de Gérard Andréani, verve de Gilles Ascaride : on ne s’ennuie pas une seconde. Du pur bonheur pour (presque) baptiser la nouvelle scène aixoise où les deux comédiens ont obtenu un beau succès, samedi soir et dimanche après-midi.
Michel EGEA

Prochain spectacle au Théâtre d’Aix : «Les règles de savoir-vivre dans la société moderne», un texte de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de François Thomas, interprété par Martin Juvanon du Vachat. Samedi 29/11 à 20h30, dimanche 30/11 à 15 heures. Tél. 04 42 33 04 18.

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