On a vu Ă  « Aix en Juin » : Golden Vanity, une musique pour grandir et s’ouvrir

Publié le 21 juin 2014 à  20h00 - DerniÚre mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h54

Au cours d'une répétition de la joyeuse troupe d'écoliers et de collégiens qui a donné deux représentations de l'ouvrage de Benjamin Britten au Camp des Milles (Photo Patrick Gherdoussi)
Au cours d’une rĂ©pĂ©tition de la joyeuse troupe d’Ă©coliers et de collĂ©giens qui a donnĂ© deux reprĂ©sentations de l’ouvrage de Benjamin Britten au Camp des Milles (Photo Patrick Gherdoussi)

Elle est terrible l’histoire de cet opĂ©ra de Benjamin Britten « The Golden vanity ». Celle du mousse rejetĂ© par les marins, qui va aider son Ă©quipage Ă  vaincre les pirates et qui, Ă  la place de la fille du capitaine, qui lui avait Ă©tĂ© promise en mariage pour cet exploit, finira noyĂ©, abandonnĂ© Ă  l’eau par le mĂȘme capitaine. Rejet de l’Autre, diffĂ©rence de classe sociale, la raison du plus fort : tout y est. Et se lancer dans la grande aventure du spectacle avec des Ă©coliers et des collĂ©giens en leur offrant cette histoire comme fil rouge d’une annĂ©e scolaire pas comme les autres, puisque ponctuĂ©e par un spectacle donnĂ© en prĂ©lude au Festival d’Aix-en-Provence, n’est pas dĂ©nuĂ© de (bon) sens. Surtout lorsque ce spectacle est jouĂ© dans ce lieu chargĂ© d’histoire, et de symboles, qu’est l’auditorium du Camp des Milles.
Vendredi soir et samedi en milieu de journĂ©e, on a donc pu assister Ă  ce spectacle donnĂ© par les Ă©coliers de CE 2, CM 1 et CM 2 de l’école Albert Bayet de Gardanne et par les collĂ©giens de la classe de 5e Ă  horaire amĂ©nagĂ© musique du collĂšge Longchamp Ă  Marseille. Le fruit d’un travail rĂ©alisĂ© sous l’égide du service Ă©ducatif du Festival d’Aix-en-Provence avec la participation de Anne PĂ©rissĂ© dit PrĂ©chacq Ă  la direction musicale, Sybille Wilson Ă  la mise en scĂšne assistĂ©e de Laurent Soffiati et de FrĂ©dĂ©ric Isoletta au piano. Sans oublier, bien entendu, les enseignants des enfants qui sont intervenus tout au long de ce projet.

Tout commence avec ces quatre petites filles habillĂ©es de blanc qui tirent une lourde corde au bout de laquelle un jeune garçon, vĂȘtu de blanc lui aussi, est attachĂ©. Il est mort. La lumiĂšre soignĂ©e nous plonge tout de suite dans une atmosphĂšre lourde, prenante. Et le sĂ©rieux des interprĂštes permet de comprendre qu’ils ne sont pas en cour de rĂ©crĂ©ation. Tous se posent des questions, innocentes : «pourquoi le mort ne parle pas, pourquoi ne rĂ©agit-il pas ?». Et lorsqu’une jeune fille le prend dans ses bras, une grande Ă©motion se dĂ©gage de la scĂšne.
Suivra l’histoire de « The Golden Vanity » contĂ©e par les chƓurs d’enfants. Un spectacle prenant avec de beaux moments artistiques, mais aussi humains. Comme ce collĂ©gien qui prend un enfant de l’école par l’épaule pour le ramener dans le chƓur

Dans la lignĂ©e de «Brundibar», l’opĂ©ra d’Hans Krasa, donnĂ© ici mĂȘme l’annĂ©e derniĂšre, ce «Golden vanity» a plusieurs qualitĂ©s ; il ouvre l’horizon des enfants vers des pratiques nouvelles, chant, thĂ©Ăątre, musique, il ouvre leur esprit sur l’acceptation de l’Autre, de la diffĂ©rence, il permet leur accomplissement et leur fait prendre confiance en eux. «Une musique pour grandir», Ă©crit Anne PĂ©rissĂ© dit PrĂ©chaq dans le programme. Une musique pour grandir et s’ouvrir, serions nous tentĂ©s d’ajouter


Michel EGEA

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