On a vu à La Criée de Marseille – Abdel Rahman El Bacha et Marina Chiche en duo pour l’hommage à Pierre Barbizet

Publié le 6 février 2020 à  9h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

A l’issue du concert, Abdel Rahman El Bacha et Marina Chiche aux côtés Caline Barbizet la veuve de Pierre Barbizet (Photo Marseille Concert)
A l’issue du concert, Abdel Rahman El Bacha et Marina Chiche aux côtés Caline Barbizet la veuve de Pierre Barbizet (Photo Marseille Concert)
La grande salle du Théâtre de La Criée a fait le plein pour l’hommage rendu à Pierre Barbizet, trente ans après sa disparition. Pierre Barbizet, pianiste et pédagogue, qui fut, les mélomanes et musiciens le savent, directeur du conservatoire de Marseille. Le temps d’un récital, à l’invitation de La Criée en partenariat avec Marseille Concert, Abdel Rahman El Bacha, au piano, et la violoniste marseillaise Marina Chiche, ambitionnaient de faire revivre le mythique duo Barbizet-Ferras en donnant des œuvres de Mozart (Sonate n°21), Franck (Sonate en la majeur) et Beethoven (sonate n°9 dite «à Kreutzer»). Les deux interprètes se sont rencontrés, il y a quatre ans, à l’occasion de l’une des premières «Folle Criée», organisation qui s’inscrit, en modèle réduit puisque sur deux jours contre une semaine, dans la lignée de «La Folle journée de Nantes» chère à René Martin (qui est aussi le directeur artistique du Festival de La Roque d’Antheron). Le duo avait été convaincu de sa richesse et convaincant artistiquement, au point de se reformer assez régulièrement depuis. C’est donc avec intérêt que nous les avons retrouvés… A l’élégant Mozart initial, succédait la sonate de César Franck pour laquelle nous avons eu un grand coup de cœur. Perfection du dialogue entre un piano lumineux et un violon empli d’émotion. La qualité technique d’Abdel Rahman El Bacha est immense. Pour cette interprétation, entre virtuosité et retenue, le pianiste a bâti un crescendo émotionnel en adéquation certainement parfaite avec les intentions du compositeur. A ses côtés, avec sensibilité et profondeur, Marina Chiche et son violon ont conféré à cette interprétation une réelle dimension spirituelle. Entente idéale pour cheminer vers la sérénité qui préside au final. Un beau moment. Si la sonate de Franck est son œuvre la plus jouée, nul doute que celle de Beethoven dite «à Kreutzer» fait aussi partie des premières places du hit-parade du genre. Abdel Rahman El Bacha et Marina Chiche l’ont donnée avec intensité et complicité. A l’issue de ce concert, le public a pu découvrir une exposition consacrée à Pierre Barbizet, mais aussi nombre d’articles de Georges Gallician, ami et critique musical du directeur et un extrait de l’émission «Pierre Barbizet, musicien français de Marseille» que l’on doit au journaliste Jacques Bonnadier. Un tiré à part «Pierre Barbizet par Georges Gallician» étant remis aux spectateurs à la sortie du concert.
Michel EGEA

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