On a vu à La Roque d’Anthéron – le pianiste Vincent Larderet: Ravel…issimo !

Publié le 5 août 2015 à  15h51 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h31

Le pianiste Vincent Larderet sur la scène du Parc Florans à la Roque d'anthéron  (Photo C.Grémiot le 2-08-2015)
Le pianiste Vincent Larderet sur la scène du Parc Florans à la Roque d’anthéron (Photo C.Grémiot le 2-08-2015)

«Le concerto pour la main gauche de Ravel est une œuvre dont l’intérêt s’accroît si elle est vue», dit-on. Après avoir assisté à l’interprétation phénoménale qu’en a donnée le pianiste Vincent Larderet on ne peut que confirmer. Bien sûr à entendre tout ceci est très beau mais c’est à un véritable spectacle que nous a conviés ce spécialiste de musique française. La main droite posée sur le piano comme figée sur le bois pour ne pas -c’est juste une hypothèse- avoir la tentation de s’en servir, Vincent Larderet a littéralement envoûté le public. Technicité parfaite, intelligence absolue du jeu, le pianiste a donné du morceau la version la plus tragique et la plus romantique qui se puisse concevoir. Il faut dire qu’il est chez Ravel comme en son jardin, lui qui a enregistré un magnifique album célébrant ce compositeur. Si l’on a été ému, on a été également enthousiasmé par sa vision artistique sur le Concerto pour piano de ce même compositeur donné après l’entracte. Il faut remonter à l’été 1994 avec François-René Duchâble au piano et Michel Plasson à la tête de l’orchestre de Toulouse pour avoir entendu à la Roque jouer Ravel avec un tel degré d’intensité. Parfait, sans en rajouter Vincent Larderet a eu d’autant plus de mérite que le Sinfonia Varsovia, emmené par le très généreux Robert Trevino en a rajouté dans le clinquant allant jusqu’à couvrir le piano. Et je ne parle pas de «La valse» de Ravel par laquelle l’orchestre clôturait le programme, où la puissance des cordes et des cuivres amputait la partition de son aspect douloureux. Quant au rappel… on peut aisément parler de faute de goût puisque nous eûmes droit, valse oblige paraît-il, au Beau Danube Bleu de Strauss, ce qui reconnaissons-le n’a pas grand-chose à voir, et qui a eu comme fâcheux effet de gommer l’impression générale d’émotion et de grandeur de ce concert aux œuvres magiques. Il n’empêche ! Vincent Larderet est un immense pianiste et chapeau l’artiste vous avez été….Ravelissimo !
Jean-Rémi BARLAND
Plus d’info et réservation: festival-piano.com

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