On a vu à l’Odéon « Le singe d’une nuit d’été » et « Pomme d’Api » ou l’opérette ambassadrice de l’art lyrique en Région Sud

Publié le 8 octobre 2019 à  10h04 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h32

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La fréquentation du haut de la Canebière s’est rajeunie ces derniers jours… Il faut dire que trois représentations, sur quatre, des opérettes «Le singe d’une nuit d’été» de Gaston Serpette et «Pomme d’Api» de Jacques Offenbach étaient réservées aux scolaires. Amener les enfants, mais aussi leurs parents, vers la musique et l’art lyrique est le but principal de l’opération « Opéras au sud » mise en place par la Région Sud qui débutait à l’Odéon avec la représentation de ces deux opérettes en un acte. La Région Sud explique dans un communiqué: «Opéras au Sud associe la Région Sud aux quatre maisons d’opéras régionales – Avignon, Marseille, Nice et Toulon – pour mettre en place un dispositif unique et innovant de soutien à la production lyrique. Il permet de concevoir et de réaliser en région de nouvelles productions ambitieuses et de haut niveau. L’objectif de cette initiative est d’inviter les maisons d’opéra à mutualiser leurs ressources sur deux créations en 2019 et 2020, une petite et une grande forme, afin d’optimiser leurs capacités de production et de diffusion à l’échelle régionale, nationale et internationale. C’est la Régie culturelle régionale qui accompagne la mise en œuvre de ce dispositif et coproduit ces deux créations. En 2019, c’est la petite forme qui voit le jour avec «Pomme d’Api» de Jacques Offenbach et «Le Singe d’une Nuit d’Eté» de Gaston Serpette mis en scène par Yves Coudray. Au-delà de sa position de coproducteur, la Régie culturelle régionale apportera un soutien important à la diffusion régionale des deux opérettes en prenant en charge les coûts techniques des tournées. Cela devrait permettre de développer la présence de l’art lyrique dans les théâtres de la région, dès la saison 2020-2021, au bénéfice d’un public élargi.» C’est donc la «petite forme» qui était créée à Marseille ces derniers jours en attendant, en octobre 2020, «La Dame de Pique» de Tchaïkovski, avec une mise en scène d’Olivier Py. A l’Odéon, Yves Coudray s’est emparé des deux petits bijoux en un acte, issus du théâtre de boulevard et proposant des histoires qui peuvent être perçues au premier degré, celui des enfants, avec humour et à un autre niveau, celui des adultes, avec une approche un peu plus libertine. Car ce singe qui n’est autre qu’un mari grimé retrouvant son épouse après six mois d’une escapade coquine avec un jeune anglaise et cette servante embauchée par un barbon «encore vert» et qui n’est autre que la compagne abandonnée du neveu du barbon par la faute de ce dernier peuvent proposer plusieurs niveaux de lecture. L’intelligence d’Yves Coudray, dans sa mise en scène, est de proposer un spectacle capable de séduire un jeune public mais aussi un public adulte. Aidé, en cela, par une distribution jeune et homogène qui alterne sur les différents rôles. Ainsi Clara Leloup et Amélie Tati alternent idéalement sur les rôles d’Atala et de Catherine, alias Pomme d’Api. Pierre-Emmanuel Roubet et Matthieu Justine sont, l’un après l’autre, le physique Babylas (le singe) et Gustave l’amoureux transi, Antoine Philippot et Gilen Goicoechea, incarnant avec accent chantant pour le deuxième, Rabastens, l’oncle. Une troupe idéale pour servir les partitions de Serpette et Offenbach, accompagnée avec une grande présence par le piano d’Hélène Blanic-Harismendy, véritable orchestre à lui seul. Donnée quatre fois à Marseille, cette production le sera ensuite trois fois à Toulon, puis en Avignon et Nice. En attendant d’être reprise, qui sait, ailleurs. Elle le mérité de par sa qualité.
Michel EGEA
Prochaines représentations les 15 et 16 novembre à l’Opéra de Toulon, les 11 et 13 mars 2020 à l’Opéra Grand Avignon et les 15 et 16 mai 2020 à l’Opéra de Nice.

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