On a vu à la Roque d’Anthéron – de Mozart à Chopin, toute la virtuosité de Yulianna Avdeeva

Publié le 6 août 2014 à  18h10 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h06

Yulianna Avdeeva, pianiste au tempérament fougueux et virtuose accompagnée par le Kremerata Baltica (©Christophe Gremiot)
Yulianna Avdeeva, pianiste au tempérament fougueux et virtuose accompagnée par le Kremerata Baltica (©Christophe Gremiot)

Elle était venue à La Roque d’Anthéron, voilà deux ans. Applaudissements nourris, admiration du public et des professionnels, la pianiste Yulianna Avdeeva a de nouveau ébloui le Parc Florans de sa beauté et de son talent. En début de programme, le Concerto pour piano et orchestre n° 12 en la majeur K. 414 de Mozart, interprété sous la direction du Kremerata Baltica, membres du Sinfonia Varsovia. Si l’orchestre en formation réduite paraissait un peu terne surtout sur l’Andante, Yulianna Avdeeva a montré qu’en spécialiste de la musique de chambre elle pouvait donner de la partition de Mozart une vision nuancée, subtile et très poétique. Mais c’est surtout dans le Concerto pour piano et orchestre n° 2 de Chopin que Yulianna Avdeeva se montrait la plus à l’aise et surtout la plus convaincante. Pas étonnant quand on a écouté son double album qui sort chez Mirare consacré aux Préludes op. 28 de Chopin, (couplés avec les «3 Klavierstücke D. 946» de Schubert, et la «sonate n° 7» de Prokofiev). La pianiste qui a remporté, en 2010, le Concours International Chopin de Varsovie (et ce en digne héritière de Martha Argerich qu’elle admire tant) nous montre ici combien elle se fond dans la musique du compositeur polonais. Comme en son jardin. Notamment dans le « Larghetto » (2e mouvement) où il faut précision, onirisme et virtuosité. Étonnante au tempérament bien trempé Yulianne Avdeeva a offert un final de toute beauté. Quant à l’orchestre bien meilleur que dans Mozart mais encore un peu un cran en-dessous, il a donné en fin de partie la «Sinfonietta n° 2» de Weinberg (1919-1996), œuvre complexe d’un des grands compositeurs russes du XXe siècle. Le Kremerata Baltica réussit là une interprétation homogène, inventive et très réussie. Un beau moment là encore.
Jean-Rémi BARLAND
Yulianna Avdeeva : Chopin – Préludes op. 28 »; Schubert – 3 Klavierstücke D. 946 et Prokofiev- Sonate piano n° 7. (Double CD chez Mirare). En vente au stand de la Roque d’Anthéron

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